Débat hallucinant - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Débat hallucinant

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Ce qui s’est passé, pour nous dans la nuit de dimanche à lundi, à Saint-Louis dans le Missouri, est proprement hallucinant. L’affrontement entre Hillary Clinton et Donald Trump a tourné au pugilat pur et simple, un jeu dans lequel le candidat du Parti républicain excelle. Il est vrai que ses adversaires démocrates, en l’attaquant deux jours auparavant sur son sexisme avec la diffusion d’une vidéo graveleuse, avaient quand même une responsabilité dans l’affaire. En concentrant l’attaque sur ce terrain des mœurs et de la grossièreté, ils s’exposaient à une réplique proportionnée de l’adversaire, qui s’en est pris au président Clinton, le vulnérable époux de la candidate. Il n’empêche qu’on reste confondu face à pareil déballage, alors qu’il s’agit de décider de l’avenir de la première puissance mondiale.

Comparés à ce scénario inqualifiable, nos fameux débats de second tour des présidentielles en France paraissent comme des exemples de parfaite courtoisie. Du débat de 1974 entre Giscard et Mitterrand, on n’a retenu que la repartie du premier : « M. Mitterrand, vous n’avez pas le monopole du cœur. » Ce n’était tout de même pas de la polémique très enflammée ! Il est vrai qu’en 1988 entre Mitterrand et Chirac, les choses avaient tourné un peu à l’aigre un moment, mais cela n’avait rien à voir avec la menace proférée par M. Trump à l’égard de Mme Clinton de la mettre en prison. Oui, on est en droit de déplorer le spectacle que nous donne la grande démocratie américaine et surtout de s’inquiéter pour l’avenir.

Mme Clinton semble garder l’avantage pour le moment, mais le résultat n’est pas encore acquis. Comment un personnage aussi fantasque et imprévisible que son adversaire pourrait gouverner les États-Unis d’Amérique et prendre les décisions gravissimes qui lui reviendraient ? Mais en même temps, le phénomène Donald Trump correspond à la réalité sociologique de l’Amérique d’aujourd’hui. Si le populisme, tout comme en Europe, modifie les paramètres habituels, c’est que la mondialisation a déstabilisé profondément la société, appauvrissant les classes moyennes et discréditant l’élite politique en général. Il faut analyser le phénomène de fond pour comprendre cette campagne présidentielle impossible.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 octobre 2016.