Aujourd’hui, 8 décembre, fête de l’Immaculé Conception, les catholiques se tournent vers Marie étoile du Salut. On sait que cette fête est particulièrement célébrée à Lyon, en raison de l’histoire de la ville. Même si elle s’est sécularisée, elle ne saurait pour autant oublier Fourvière qui continue à étendre sa bénédiction sur toute l’agglomération… la colline qui prie face à la colline qui travaille, la Croix rousse ! Nos plus acharnés libres penseurs auront décidément beaucoup de mal à faire disparaître le patrimoine culturel qui marque la personnalité d’un peuple. Mais dans les circonstances présentes, la fête de l’Immaculée nous montre qu’elle a la vertu de faire surgir des énergies qui propulsent la capitale des Gaules au-delà d’elle-même, puisque, de par la volonté de son archevêque, les petites lumières dans la nuit se sont transportées à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, là où se sont réfugiés des milliers d’exilés, chassés par une féroce persécution.
Le cardinal Philippe Barbarin est un homme tenace, qui sait ce qu’est la solidarité. Il a jumelé son diocèse avec celui de Mossoul, pour signifier la fraternité entre Lyonnais et chrétiens persécutés d’Irak. Il a multiplié les initiatives pour venir en aide à ces derniers. Mais il lui fallait encore trouver un geste concret, significatif, pour manifester cette communauté des cœurs par-delà l’espace. D’où cette idée d’associer Erbil à la grande célébration lyonnaise, en partant sur place avec une délégation d’une centaine de personnes. Le pape François s’est lui-même associé à l’initiative par un message très intense, où il formule son désir d’être lui-même sur place et où il redit toute sa compassion pour ses frères. Dans son message, il emprunte une image à sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, celle du roseau dans la tempête qui plie mais ne rompt pas : « Vous êtes, en ce moment même, ce roseau ; vous pliez, avec douleur ; mais vous avez cette force qui vous fait tenir dans votre foi, et c’est pour nous un témoignage. » Depuis Fourvière jusqu’à Erbil, la flamme de l’Immaculé se transmet qui éclaire et entretient cette espérance qui ne rompt pas.
