« De cette agression surgissent des grâces » - France Catholique
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« De cette agression surgissent des grâces »

L’archevêché de Paris a porté plainte à la suite de l’attaque par des militants d’extrême gauche de la procession commémorant dix martyrs religieux de la Commune, le 1er juin. Entretien avec le Père Stéphane Mayor, curé de Notre-Dame-des-Otages (XXe) et co-organisateur.
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Au cri de « À bas la calotte » et « À mort les Versaillais », des militants antifascistes ont attaqué la procession organisée par le diocèse et des paroisses du XXe arrondissement.

Comment avez-vous vécu cette agression depuis le cortège ?

P. Stéphane Mayor : Nous étions face à un déferlement de haine gratuite,
incroyable. L’attaque a été graduelle. Il y a eu d’abord, comme souvent, les paroles : des insultes, dès le départ. Puis sont venues les menaces de mort. Enfin, la parole s’est incarnée : à force de s’exciter, ils nous ont lancé des bouteilles et dérobé des bannières. La Préfecture n’ayant pas fait son travail pour sécuriser le parcours, nous nous sommes jetés dans la gueule du loup : bien que le cortège soit déclaré, nous n’avions avec nous qu’un policier. Outre les blessés que nous avons eus, ce qui m’attriste le plus, c’est que cela révèle que ces deux mondes ne se parlent pas : je ne connais pas ces militants et eux ne me connaissent pas. Si on se connaissait, peut-être cela se serait-il passé autrement… Peut-être.

Dans le quartier, votre cortège a été qualifié « d’intégriste »…

Lors de cette marche, la foule était diverse : des personnes d’origine réunionnaise, indienne, des musulmans convertis, des Blancs… En face, que des « Gaulois » ! Nous étions avec Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris : la procession était donc tout à fait officielle. Les militants qui nous ont attaqués ont tellement l’habitude de ne pas voir les catholiques sortir de chez eux, que dès qu’ils voient une croix dans la rue, ils pensent « intégrisme ».

Cette procession était-elle une provocation, comme une tribune l’a sous-entendu ?

Avec cette accusation, nous sommes dans cette logique étrange qui veut, par
exemple, qu’une fille habillée un peu court soit responsable de son viol. Nous n’avions aucune volonté de susciter une haine pareille. La haine est née dans le coeur de ces gens, nous ne l’y avons pas mise. Pour être honnête, j’étais à des kilomètres de penser qu’une telle violence pouvait encore exister. Je suis originaire de la partie pauvre du XXe arrondissement, pas de celle, cossue, des militants politiques qui nous ont agressés.

Retrouvez l’intégralité de l’article et de notre Grand Angle dans le magazine.