Un mien ami me rapporte au téléphone un propos que lui a tenu un prêtre lors d’un de ses déplacements : au cours de leur conversation, il en vint à parler du Linceul de Turin et donc de mes expositions et de mon livre : le prêtre se mit à rire et à tenter de convaincre ce mien ami qu’il ferait mieux de ne pas suivre l’illuminé que je devais être puisque l’on sait depuis 1988 que ce document est tout ce que l’on veut sauf le dernier vêtement de Jésus !
Il est intéressant de réfléchir sur ce propos d’un prêtre par ailleurs intelligent 1 : pour se référer à 1988 – c’est-à-dire à la datation par le carbone 14 –, il faut évidemment que ce prêtre n’ait rien lu sur ce qui s’est fait depuis les 26 années qui nous en séparent !
Je m’émerveille que l’on puisse « affirmer » péremptoirement que doit être un peu dérangé des neurones un vieux bonhomme de rien du tout qui a consacré bêtement bien plus que des centaines d’heures de sa vie à lire, interroger, réfléchir, chercher ce qui pourrait motiver la conclusion susdite et n’a cependant rien trouvé – faut-il qu’il soit idiot ! – que des justifications à l’authenticité du Linceul ! Mais, si je veux poursuivre le long cheminement qui a été le mien à ce sujet, il me faut, me dis-je, aussi fragile des synapses que je sois, rattraper d’une façon ou d’une autre l’estime de moi-même. Non ? Simplement tirer parti du propos inconséquent. Le plus humblement possible, certes, car enfin je fus maintes et maintes fois aidé dans l’entreprise par nombre des travaux de sindonologues, aussi et souvent par l’Esprit Saint ! Intime conviction.
Pourquoi poursuivre ? Parce je ne conçois pas d’être arrêté par des broutilles du genre « propos inconsidérés » alors que dans le même temps ont surgi, justement de certains de ces travaux évoqués, des résultats des recherches à caractère scientifique démontrant que cette fameuse datation n’aurai jamais dû être considérée comme exacte. Tout au plus pouvait-elle indiquer que le document était plus complexe qu’on ne l’avait imaginé, notamment dans l’esprit des carbonistes.
Les lecteurs de mon dernier livre ont pu lire un chapitre explicite de ces résultats grâce auxquels continuer à « croire » au carbone 14 relève d’une sorte d’idolâtrie inconsciente chez celui qui doute moins de la Science, soit de l’Arbre de la Connaissance, que de jésus de Nazareth. Je dis « Jésus de Nazareth », et c’est déjà extraordinaire de recevoir directement de « son » Corps les informations sur « Lui », sur ce qu’Il a vécu tout au long de « sa » Passion, « témoignage » à la fois poignant et « de » connaissance, mais une connaissance qui relève, selon ce que je puis en dire, de l’Arbre de Vie. Celui que je choisis.
Je ne vais pas écrire un autre livre, seulement me contenter, à mon tour, mais au nom de cette expérience acquise, d’« affirmer » qu’il y a un « quelque chose » qui me navre au plus profond du cœur, de l’esprit comme de l’âme et que commet l’Église que j’aime telle la mère qu’elle est et dont les enseignements m’ont toujours été source de vie ; dont les exemples donnés par les saints qu’elle a reconnus me paraissent plus précieux encore que la prunelle de mes yeux, les tympans de mes oreilles, les mots de ma besace !
De quoi s’agit-il ? Reléguer le Linceul du Christ au rôle subalterne d’objet de vénération alors qu’il est un « enseignant » en lui-même et par lui-même ! Une « émanation » directe du Maître seul que nous avons à écouter, suivre et aimer !
Comment cela ? Lecteur, qui a pu « écrire » cette image ? De qui nous vient-elle ? Nous savons pertinemment, malgré ce qui se dit chez l’un ou chez l’autre, parfois des prêtres, qu’elle ne peut, cette image sainte, en aucun cas provenir d’un autre corps que de Celui qui, en la nuit du Samedi-Saint, est venu le reprendre, transfiguré, spiritualisé.
Le Corps seul de Jésus a gravé sur cette Toile le Portrait, les Silhouettes, les Trous des clous et des billes de plomb, les Marques des lanières du fouet romain ! Le Corps seul a déposé sur la Toile le peu qui restait du Sang de Jésus à la surface de son « cadavre » – il faut bien que je prononce ce mot que je déteste quoiqu’il précise l’état très saint auquel fut réduit pendant environ 33 heures le Mort sublime qui avait été « élevé » au sommet de la Croix haute voulu par le Sanhédrin, le Juge romain, le peuple entier qui habite notre Planète depuis le « premier » être humain, créé en Éden « homme et femme », jusqu’au « dernier » qui sera dans un temps que nul ici bas ne peut fixer sans l’autorisation du Père éternel.
Corps humain de cette Personne divine qui nous a laissé en nos mains « son » Signe, et nul parmi nous n’a su ni pu y ajouter quoi que ce soit. Cette image, à la fois si humble, si secrète, si dépouillée en même temps que si sûre, si précise, si concentrée sur ce qu’elle doit nous faire savoir, et seulement cela, cette image est en elle-même un magnifique et décisif catéchisme.
Quand le cardinal Lustiger m’a fait venir, quinze jours avant son entrée en soins palliatifs, doutant du Linceul, il fut convaincu, mais intellectuellement seulement, par le résumé que je lui fis et qui aboutissait à la reconnaissance de l’authenticité de ce document sans doublon. Mais aussitôt cette conviction exprimée, je lui fit remarquer que là n’était pas l’essentiel, quoiqu’il fallait en effet commencer par ce que la Science a permis de découvrir : les travaux des sindonologues a été primordial. Le Cardinal fut étonné de ma remarque.
– Qu’est-ce donc qui serait plus important ?
– Que des conversions s’opèrent chez des visiteurs de l’exposition que je fais pèleriner à travers la France.
– Peux-tu me donner des exemples ?
– Oui.
Et je lui fis le récit de trois exemples, une jeune fille de onze ans, un comédien marocain et un écrivain. Il répondit à cela : « Dominique, ’là’ est le Signe ».
Il n’avait pas lu mon livre, où je détaille longuement le divers aspects de « ce » Signe, qui finalement se résume en Signe de Jonas et en Signe d’Espérance. À travers les méandres de la pensée, j’ai fini par convenir en moi-même qu’il faut ajouter à ma liste – ce sera pour la réédition du Cinquième évangile – le titre éminent de « Signe catéchétique ». Ou plutôt « Cathéchisme selon Jésus ».
Il m’a fallu ce trop long article pour justifier le mot « indignation » prononcé au début. Car je ne cesse de souffrir du cas très marginal que l’on fait de ce « Don » miraculeux qui nous vient directement de Jésus (et c’est en cela qu’il est miraculeux !). Le dédaigner comme a fait ce prêtre inconnu de moi, c’est évidemment une offense faite au Christ : car tous les chrétiens ont le droit immarscescible d’accéder à l’enseignement donné par le Linceul. D’accéder directement, par la vue, à ce dont il témoigne. La raison en est simple : Jésus n’a jamais rien fait d’inutile. Et s’Il a voulu que cette Image nous parvienne alors qu’elle a été cent fois menacée, c’est qu’Il sait qu’elle a une mission à remplir. Cette mission, nul en l’Église n’a le droit d’empêcher ce document, merveille de « communication », en l’encadrant naturellement et spirituellement afin que les foules ne transforment l’Image en Idole.
Je crois qu’il est temps, plus que temps en ce siècle où affirmer sa foi en la Résurrection du Christ devient de plus en plus difficile alors que cette foi est de plus en plus nécessaire pour restaurer l’Espérance et même l’Amour, je crois donc qu’il est temps de donner au Linceul la possibilité d’accomplir réellement « sa » mission propre, un long et judicieux périple de nation en nation, d’une capitale à l’autre.
C’est la raison pour laquelle nous sommes quelques-uns à faire circuler chacun son propre modèle d’exposition – ainsi ai-je présenté cet été une expo de ma conception en la cathédrale d’Anger et en l’église de Saint-Cirq Lapopie, ainsi ai-je mis au point un module léger facilement expédiable vers ceux dont l’espérance fléchit.
Mais rien ne serait plus juste, plus efficace, véritable électrochoc pour toute l’Église que de faire voyager le Saint-Linceul de Turin à travers les cinq continents, protégé dans son nouveau reliquaire de cinq mètres de long. C’est l’espoir que je mets en notre pape François : en effet, ceux qui ont pu aller aux ostensions organisées à Turin depuis 1975 (cinq à ce jour) ne sont, au plus, que trois ou quatre millions : en somme des privilégiés, tandis que plus d’un milliard trois cent millions de chrétiens ne peuvent y avoir accès.
http://www.laprocure.com/linceul-jesus-nazareth-cinquieme-evangile-dominique-daguet/9782866794989.html
http://www.france-catholique.fr/ecrire/?exec=articles_edit&id_article=15893
http://www.editionsdujubile.com/index.php?op=33&livre=3550886
- Il faut bien l’être pour absorber la somme d’enseignements divers que doivent ingurgiter les séminaristes avant d’être ordonnés : certains sont indubitablement nécessaires, d’autres sans doute un peu moins … mais ce n’est que mon opinion et je ne suis pas un ancien Grand Séminariste pour en juger valablement.