D'Alexandrie à Assise - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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D’Alexandrie à Assise

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Le terrible attentat devant une église copte d’Alexandrie, en Égypte, qui a provoqué la mort d’au moins vingt et une personnes, montre l’impasse tragique dans laquelle se trouvent toutes les communautés chrétiennes au Proche-Orient. Après la tragédie de Bagdad, c’est un nouveau signal de la lutte impitoyable menée par des extrémistes islamistes pour éradiquer complètement toute présence du christianisme dans la région. Il n’y a donc aucun répit à escompter, et l’exil massif qui s’est amplifié ces dernières années se trouve inscrit dans une stratégie qui joint la terreur à l’intimidation et à la persécution ordinaires. La communauté copte est de loin la plus importante des minorités héritières des toutes premières générations de baptisés. La lutte engagée contre elle est d’autant plus significative et symbolique. Le gouvernement égyptien qui cache la réalité statistique de cette mouvance qui préexistait à la naissance de l’islam, est bien  embarrassé, ayant déjà à gérer dans la peine les équilibres internes de toutes les tendances musulmanes.

C’est pourtant ce gouvernement, comme tous les gouvernements de la région, qui est en charge de la paix intérieure et donc de la liberté religieuse de ses ressortissants. Il s’agit là d’une notion juridique, encore peu intégrée dans les mentalités rebelles à toute distinction du spirituel et du temporel, de la législation religieuse et du droit commun. Tout l’effort présent de l’Église catholique dans ce domaine consiste à mieux distinguer ces principes, en encourageant en même temps le dialogue interreligieux pour pacifier les cœurs et les esprits. C’est ainsi qu’il convient d’apprécier la décision de Benoît XVI de célébrer le vingt-cinquième anniversaire de la fameuse rencontre interreligieuse d’Assise, en se rendant  en octobre prochain dans la ville de saint François.

Certains prétendaient pourtant que le cardinal Ratzinger avait conçu une certaine méfiance à l’égard de l’initiative de son prédécesseur, le théologien étant toujours vigilant contre des risques de relativisme et de syncrétisme. Mais l’enjeu de paix civile et religieuse paraît aujourd’hui trop massif pour hésiter. La foi la plus exigeante recquiert la pacification des esprits et des cœurs pour que toute démarche intérieure se trouve purifiée des miasmes de l’intolérance. C’est aussi la charité la plus évangélique qui commande de coaliser les bonnes volontés pour pacifier le monde, et singulièrement l’espace si tourmenté du Proche-Orient.