Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a dénoncé avec force l’horrible agression commise à Créteil, le 1er décembre dernier. Faut-il rappeler que trois agresseurs s’en s’ont pris à un jeune couple juif. La jeune femme a été violée, tandis que tout ce qui se rapportait aux symboles de la religion juive dans l’appartement était arraché et jeté au sol. Le caractère idéologique de cette sinistre opération ne fait aucun doute et l’on approuve Bernard Cazeneuve de dénoncer un crime abominable, justifiant de se mobiliser, au titre d’une grande cause nationale, contre le racisme et l’antisémitisme. Et les commentateurs rappellent à juste titre la liste des précédentes agressions, de Toulouse à Bruxelles en passant par Sarcelles.
Je me permettrai toutefois d’avancer une réserve face au discours antiraciste qui se développe et qui associe, par exemple, antisémitisme et islamophobie. Pour être juste, il faudrait rappeler aussi les multiples attentats contre les lieux de culte chrétiens, car ils sont largement en tête des forfaits accomplis contre des bâtiments religieux. Oublier ou taire cette réalité, c’est donner une idée fausse de la situation en France. Les violences qui s’exercent touchent toutes les familles spirituelles, et oublier l’une d’entre elles n’est pas innocent, car cela risque de brouiller le regard sur la société française elle-même, dont toute une part se trouve comme en situation d’accusée, au moins implicitement.
Il y a, sans aucun doute, des responsables qui distillent l’intolérance et la haine. Mais il est périlleux de les assimiler à un courant unique. Je rappellerai, par ailleurs, que la communauté chrétienne développe depuis longtemps des efforts considérables pour provoquer la rencontre et la connaissance mutuelle, et que c’est dans cette direction qu’il faut persévérer, car la meilleure façon de combattre la haine c’est de créer des liens de proximité. La meilleure façon de contrer le racisme, c’est de créer de la fraternité.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 décembre 2014.
Pour aller plus loin :
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- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- Quand le virtuel se rebelle contre le réel, l’irrationnel détruit l’humanité
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- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918