Création, d'après Ratzinger (et quelques autres gars) - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Création, d’après Ratzinger (et quelques autres gars)

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Nous avons besoin à ce moment, comme à chaque instant, de revenir aux réalités divines et transcendantales de la vérité, de la beauté et de la bonté. Ces éternelles réalités et le Créateur éternel sont ce que nous sommes appelés à aimer. Ils sont ancrés dans la création, même s’ils sont au-delà.

Nous devons les connaître et les contempler de toutes les manières possibles, car cette activité est ce qui signifie être pleinement humain, être vraiment heureux. Comme l’a noté le philosophe français Pierre Manent, la question de ce qu’est être humain est largement oubliée à l’ère moderne, qui vise à déplacer Dieu et la nature au profit de la volonté humaine.

Le Pape Benoît XVI, repris par le pape François, a exprimé la profonde inquiétude que soit notre le péché contre le Créateur. Le pape actuel a poussé cela plus loin, en direction du péché contre la création, quoi que cela puisse signifier.

Nous avons besoin d’aide pour retrouver notre compréhension de ce que l’Église a longtemps enseigné sur la création. Les discussions politiques sur l’environnement ont leur place, mais cette place vient après que nous ayons compris les vérités auxquelles nos lois et programmes humains devraient se conformer.

Le cardinal Joseph Ratzinger a donné une série d’homélies en 1981 sur le récit catholique de la création. Ceux-ci sont réunis dans un bref volume, « Au commencement… » : Une compréhension catholique de l’histoire de la création et de la chute.

Il commence sa première homélie avec l’histoire de la Genèse sur le début, et sa propre réaction à cette histoire :

Ces paroles, avec lesquelles commence la Sainte Écriture, ont toujours l’effet sur moi du tintement solennel d’une grande vieille cloche, qui remue le cœur de loin avec sa beauté et sa dignité et lui donne une idée du mystère de l’éternité. Pour beaucoup d’entre nous, d’ailleurs, ces paroles rappellent le souvenir de notre première rencontre avec le Livre Saint de Dieu, la Bible, qui nous avait été ouvert à cet endroit. Elle nous a tout de suite sorti du monde de notre petite enfance, nous a captivé par sa poésie et nous a donné un sentiment d’incommensurabilité de la Création et de son Créateur.

Beauté, dignité, mystère, poésie, incommensurabilité. Les paroles de Ratzinger nous rappellent à une compréhension éternelle et Eucharistique de la création. Elles nous rappellent de prendre soin de la Création selon ses propres lois divinement instituées, avec la personne humaine à son sommet.

Il poursuit, « quoi que nous apprenions des sciences physiques, la foi en la création est raisonnable ». Nous ne pouvons pas cacher notre foi en la création, « car ce n’est que s’il est vrai que l’univers vient de la liberté, de l’amour et de la raison, et que là sont les véritables pouvoirs sous-jacents, nous pouvons avancer dans le futur et vivre en tant qu’êtres humains ».

L’art peut également nous y aider. En particulier, j’ai été récemment frappé par certaines façons dont les films de Terrence Malick et les livres de Mark Helprin donnent un développement artistique à la compréhension de la création par Ratzinger.

Malick est chrétien, et certains disent qu’il est Catholique, bien qu’il ne discute pas de sa foi en public. Cette foi se voit clairement dans ses films, qui donnent toujours aux spectateurs des scènes spectaculaires du monde naturel qui pointent vers le divin.

Helprin est Juif, c’est un romancier et essayiste renommé, un écrivain d’une imagination toujours très puissante, avec une connaissance profonde de ce que le grand Ouest a réalisé, qu’il fusionne avec l’imagerie de la création pour transmettre la vérité et le sentiment de la beauté d’une manière originale.

Ces artistes peuvent laisser leurs spectateurs et leurs lecteurs tout à fait abasourdis, comme voyant le monde sous une lumière nouvelle. Du moins, cela est mon expérience.

Les films de Malick sont de certaines manières non conventionnels, en s’appuyant sur des périodes de silence et sur des voix off qui peuvent facilement être négligées (utilisez les sous-titres ou montez le son) dans la brume de journées de vie ordinaires et de visuels magnifiquement filmés. Les subtiles expressions des visages peuvent signaler de profondes conversions.

Son film The thin red line explore ce qui est d’être humain au milieu de la violence de la bataille de Guadalcanal, où Dieu sourit aux hommes même dans les pires moments. Tree of life traite de la perte d’un enfant par une famille dans le contexte de la globalité de l’existence de cette famille, faisant ressortir les limites et les possibilités de la façon dont nous voyons la création glorieuse et la miséricorde de Dieu, dans les temps modernes.

Son plus récent film, A Hidden Life, repose sur le contraste entre la magnificence des Alpes et la simple vie de village là-bas, avec les profondeurs d’une prison Nazi. Ce contraste révèle le vrai coût total d’une vie consacrée à la vérité et à la conscience, dans une période où le monde avait perdu la raison. (Remarque : L’expert en film régulier de TCT, Brad Miner, a eu une réaction différente à ce film).

Quant à Helprin, voici juste un passage de son roman Un soldat de la Grande Guerre. Alexandre Giuliano, l’extraordinaire protagoniste du livre, est ancien combattant italien de la Première Guerre mondiale, un autre exemple de la période où le monde est devenu fou (comme il semble le faire régulièrement). Il se souvient de sa jeunesse juste avant cette guerre :

L’absence d’une éthique forte adaptée à notre époque, la montée en puissance de la machine, la décadence du romantisme au terme d’une longue et féconde existence… qui sait ? Quels que soient les facteurs et dans quelle que soit leur combinaison, ils ont conduit à la conviction que ce que nous croyions n’était plus vrai, les choses s’étaient disloquées, Dieu nous avait abandonné…Il est passé à côté de moi, car quand j’étais jeune, j’étais sûr du bien du monde, de sa beauté et de sa justice ultime. Et même quand j’étais brisé, comme on peut parfois l’être, et même si j’étais tombé, j’ai découvert en me levant que j’étais plus fort qu’avant, que les gloires, si je peux les appeler ainsi, que j’avais tant aimé, et qui avaient été assombries dans ma chute, brillaient toujours plus.

Nous devons rechercher et retrouver ces gloires, manifestations de la liberté, de l’amour et des raisons de Ratzinger qui sont partout dans la création.

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À propos de l’auteur

Dr Joseph Wood enseignes à l’« Institute of World Politics » in Washington D.C. et est membre de la Cana Academy (https://www.canaacademy.org).