Contraception : le sexe vu comme une maladie - France Catholique
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La justice de Dieu
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Contraception : le sexe vu comme une maladie

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Il n’y a pas de sujet sur lequel je sois plus questionné que sur l’enseignement de l’Eglise à propos de la contraception. C’est la chose qui déconcerte ou embarrasse le plus mes interlocuteurs à propos du catholicisme : « les catholiques et la contraception, c’est vraiment si étrange. Quel est le problème avec vous, les gars ? »

Le « problème“ est lié à ce que l’Eglise a une certaine idée sur la manière dont le sexe fait partie d’une vie humaine saine et florissante. L’Eglise catholique enseigne qu’il est préférable que les relations sexuelles soient réservées à une relation sérieuse à long terme ouverte à la procréation d’une vie nouvelle. Pourquoi ? Parce que, comme je l’ai déjà suggéré, les relations sexuelles impliquent la plantation de graines dans un sol potentiellement fertile.

Si les partenaires de cette relation ne sont pas prêts à faire face aux conséquences de leur acte – c’est-à-dire, s’ils ne sont pas préparés à accepter l’enfant qui est le fruit de leur union -, ils courtisent quelque grave malheur. L’Eglise croit que le sexe doit impliquer un don désintéressé de soi à l’autre, dans une relation de don réciproque de soi, d’amour et de préoccupation mutuelle.

Maintenant, pour être tout à fait honnête, cette vision positive paraît totalement irréaliste à beaucoup de mes interlocuteurs : « Ça sonne bien, mais ce n’est pas faisable. ». Alors, soyons clairs : non seulement l’enseignement de l’Eglise sur le sexe nécessite les vertus de prudence et de tempérance, mais par-dessus tout, il appelle à l’espérance.
Au fil des ans, j’ai trouvé que le problème n’est pas que les gens veulent trop, c’est qu’ils se contentent de trop peu. Ce que Dieu et l’Eglise envisagent pour les couples est une relation d’amour et de préoccupation mutuels. Trop souvent, ils se contentent de tellement moins. Notre premier devoir est alors de convaincre en particulier les jeunes femmes qu’elles méritent mieux, et devraient exiger plus que la sorte d’usage sexuel à bon marché que l’on fait d’elles et qu la société encourage.
Le message de l’Eglise destiné aux femmes est au fond celui-ci : ne laissez personne vous convaincre de traiter votre fertilité comme une espèce de maladie, une pathologie qui nécessite d’être « traitée » avec des médicaments ou « guérie » par la chirurgie. Quelle espèce d’étrange mentalité nous conduit à considérer une fonction parfaitement saine de l’être humain comme quelque chose qui doit être dés-activé ? On ne l’envisage pas lorsqu’il s’agit d’amputer les jambes de quelqu’un, n’est-ce pas, sauf dans les pires circonstances ?

Le « problème » dans le cas de la contraception n’est pas un dysfonctionnement. Le « problème » est que justement, l’organisme humain fonctionne à la perfection. Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait pas besoin de médicaments ni de chirurgie ! Lorsque les conjoints insistent sur cette « intervention » particulière, ils disent (par leurs actes si ce n’est par leurs paroles) quelque chose qui ressemble à : « Je t’accepte totalement et complètement dans cet acte sexuel, sauf pour ce truc gênant de la fertilité. Donc, avant que nous ayons des relations sexuelles, pourrais-tu, s’il te plaît, t’en occuper ?

Dans mon esprit, c’est comme de dire : je t’accepte totalement et complètement dans cet acte sexuel, mais pourrais-tu d’abord mettre cette perruque blonde pour moi, ou pourrais-tu d’abord perdre quinze kilos ? Si l’on accepte une personne pour ce qu’elle est, alors on l’accepte telle qu’elle est. On ne la force pas à accepter une opération pour qu’elle se répare d’abord. C’est pourquoi Jean-Paul II a enseigné et répété que d’insister sur la désactivation de la fécondité comme une condition préalable aux relations sexuelles est destructeur non seulement de la dimension procréative de l’acte sexuel, mais aussi de sa dimension unitive.

Comme est triste la conviction que la vie de quelqu’un peut-être fichue
parce qu’une nouvelle vie vient d’être créée ?

Certes, on ne doit pas toujours avoir l’intention d’avoir un enfant (pourquoi insister sur ce point ?), mais que voulez-vous honnêtement être capable de dire à votre enfant ?

(1) « Eh bien, Maxime, nous avons fait tout ce qui était humainement et médicalement possible pour éviter ton existence mais de toute façon, tu es passé au travers. Alors, quand nous avons découvert que tu existais, nous avons un peu pleuré mais nous avons fini par décider de ne pas t’achever. Et c’est pourquoi tu es là ! »

(2) « Certes, fiston, nous ne cherchions pas particulièrement à t’avoir lorsque tu as été conçu, mais nous avons toujours été ouverts à la vie. Donc, quand nous avons découvert ton existence, nous avons été pleins de joie, parce que nous n’avons jamais cherché à t’éviter. »

L’acte sexuel n’est pas censé engendrer la peur – surtout la peur des conséquences naturelles de l’acte qui se produit réellement, ce qui est un peu comme d’avoir peur que le clou entre vraiment dans le bois lorsque l’on donne des coups de marteau dessus. La notion de « sexualité sans risque » suppose que le sexe lui-même (une fois mis à part les médicaments et autres prophylactiques qu’on vous vend) soit « dangereux », ce qui est semblable à autoriser les gens à vous convaincre que manger est dangereux – peut-être même mortel – sauf si vous prenez de coûteux médicaments auparavant.

Nous savons tous que, sous le régime actuel de « libération » sexuelle, l’une des substances toxiques qui fait le plus peur à la face du monde est le sperme masculin non désiré. Il ne faut pas en renverser une goutte. Une goutte peut vous tuer ou détruire votre vie tout entière : « Mon Dieu, ma contraception a raté la nuit dernière » ! La triste ironie est la conviction que la vie de quelqu’un peut être fichue si une nouvelle vie a été créée.
Il est important de noter qu’un couple peut adopter une « mentalité contraceptive » même lorsqu’il n’utilise pas de contraception. Si l’acte sexuel est fait en redoutant l’enfant, alors le couple est mentalement et spirituellement en mauvaise posture. Il y a peu de choses plus tragiques que deux êtres humains qui font la chose la plus miraculeuse que deux être humains peuvent faire l’un avec l’autre – créer ensemble une nouvelle vie humaine –, et d’avoir ensuite l’un des deux partenaires qui dise à l’autre : « Oh, mon Dieu, non. Tout mais pas ça ! »

Cette réaction tragique est possible, qu’un couple ait employé ou non la contraception s’il n’est pas ouvert aux conséquences naturelles de l’acte dans lequel il s’engage : c’est pourquoi il est si important de rester « ouvert » à l’acte créateur de Dieu, même lorsqu’il n’y a pas d’intention d’avoir un enfant.

Alors, est-ce que l’enseignement de l’Eglise est donc si insensé ? Ou est-ce nous qui le sommes ? Les femmes en particulier, se sont-elles permis de placer leurs repères trop bas ? « Visez plus haut ! Déclare l’Eglise. »

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/contraception-sex-as-a-disease.html

Photo : Le test de grossesse.

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Randall B. Smith est professeur à l’Université de St Thomas, il a récemment été nommé à la chaire de théologie de Scanlan1

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