Confusion des genres - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Confusion des genres

Avec la polémique sur le « Gender », la rentrée politique 2011 agite celle des classes. Une nouvelle guerre scolaire, typiquement française, est déclarée.
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C’est en ordre dis­persé que la « théorie du genre » s’est invitée dans les tout nouveaux programmes et manuels de sciences de la vie et de la terre de certaines sections de première.

Le manuel Hachette présente trois photographies : d’abord un top modèle androgyne, ensuite une athlète sud-africaine d’aspect masculin et enfin un nouveau-né affublé d’un bracelet « homosexuel(le) » assorti d’un précepte : « On ne choisit pas son orientation sexuelle ». Cette dernière ne serait donc qu’une contrainte 100 % fixée par la nature. Chez Bordas on a préféré deux images militantes de Gay pride vantant l’une la « liberté fondamentale » de l’orientation sexuelle et l’autre celle de la transsexualité. Entre nature et culture, les manuels se contredisent donc déjà, et les mots utilisés entretiennent encore davantage la confusion des genres.

Le fameux « Gender » est né d’un féminisme homosexuel radical qui se revendique subversif. Pour Judith Butler « la tâche des gays et lesbiennes est ni plus ni moins que la reconstruction de la réalité ». Pour cela, à partir de la description des réelles discriminations dont souffrent des femmes, cette théorie pseudo-scientifique entend « déconstruire » toute idée de différence psychique homme-femme, jusqu’à questionner chacun pour qu’il ne se sente plus forcé d’adopter son sexe biologique. Toucher discrètement les adolescents était l’objectif. Mais voilà que la controverse du genre est entrée dans une phase explosive : politique, publique et médiatique. Le sujet a pris le dessus sur la hausse du coût du cartable…

Politiquement, les choses sont assez claires. Les six candidats de la primaire socialiste soutiennent le mariage et l’adoption homosexuelle et le principe de l’homoparentalité : or, ces « évolutions » sont à la fois les conséquences irrépressibles de la théorie du genre et l’un de ses buts majeurs. C’est en détricotant « l’ordre sexué », vu comme source de tous les maux, qu’une brochette d’universitaires pense ouvrir des lendemains enchanteurs à la condition humaine. Mais pour cela, il faut aller jusqu’à nier, contre l’évidence, l’existence d’une nature féminine, et prôner l’autonomie des individus contre la complémentarité homme-femme. Il faut aussi dompter le sérieux écueil que représente la maternité, au risque d’effacer la « réciprocité asymétrique » entre hommes et femmes qui est à la source de la société, et dont la reconnaissance est indispensable à la procréation humaine comme à l’épanouissement des enfants.

C’est en leur nom que 80 députés UMP ont réagi, quelques mois après un premier appel de Christine Boutin, pour demander à Luc Chatel de retirer les manuels de SVT qu’ils contestent. Le secrétaire général de l’UMP leur a apporté un soutien de poids : Jean-François Copé estime que ses collègues « posent une vraie question » et explique : « C’est comme si on présentait dans les manuels d’économie la théorie marxiste comme une vérité scientifique. » Il note aussi la présence de centristes parmi les 80 députés signataires afin de récuser le procès en extrémisme qui leur est intenté. La présentation aux lycéens du Gender comme une vérité scientifiquement prouvée, cristallise donc désormais un bras de fer entre la gauche et une partie de la droite.

Doit-on se réjouir ou s’inquiéter de ce nouvel affrontement ?
Si tout cela était passé inaperçu, les lycéens auraient été victimes d’un endoctrinement discret. Décomplexés, certains parlementaires de la majorité n’ont plus voulu laisser le champ libre à l’idéologie libertaire. Le ministre de l’Éducation nationale, qui faisait jusqu’ici le gros dos, est sommé de prendre parti. Par l’opposition aussi, qui crie à la censure, fustige le conservatisme des adversaires du Gender et invoque la laïcité. Plusieurs syndicats enseignants, qui forment le gros des troupes du PS, montent aussi au créneau. Au nom des « libertés éditoriale et pédagogique », l’Unsa-Éducation a carrément fait injonction à Luc Chatel de « faire cesser la polémique ».
Les tenants du Gender entendaient visiblement imposer leur idéologie sans faire scandale. Mais la victoire qu’ils avaient obtenue en entrant dans les manuels s’est déjà partiellement retournée contre eux : on imagine mal les candidats à l’épreuve anticipée de SVT du bac être interrogés en juin 2012 sur des préceptes aussi contestés. Ils peuvent sans doute faire l’impasse sur ce genre de… sujet. Le renvoi plus définitif de la théorie du genre de l’École se pose désormais en termes politiques.


Que vaut la théorie du genre? par fautpaspousser-malo17