La cérémonie de remise des prix du Concours national de poésie chrétienne « Élise Bisschop » – dont France Catholique était partenaire – a eu lieu samedi 16 octobre, à l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre, en Bourgogne.
Ce concours, inspiré des poèmes d’Elise Bisschop, a été lancé en avril 2021 par l’association Les Amis d’Élise Bisschop, sur le thème du printemps.
Son objectif était de faire connaître le chemin de vie exemplaire de cette jeune poète, morte en odeur de sainteté, dans le village de Mailly-le-Château, et de l’intégrer à la vie culturelle et religieuse du paysage français.
« D’un chaume piqueté de fraîches violettes l’alouette monte en chantant. Et mon âme se sent la sœur des alouettes et monte à Dieu, en même temps. »
Elise Bisschop.
lesamis@elisebisschop.fr
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France Catholique vous propose de découvrir en exclusivité les trois poèmes lauréats :
Grand prix Élise Bisschop
Émerveillement
Le printemps a surgi d’un coup,
Avec ce vent de muguet,
Au détour de l’alouette,
Quand son chant envoûtant
Hisse l’espoir vers les cimes
Et fait éclore les chapelets de roses.
*
Des buissons tout couverts de blancheur,
Déballent leurs dentelles sur les talus de violettes ;
Ailleurs, des corolles soyeuses en cascades
Débordent des bois de lumières.
*
Les dernières neiges ont oublié Dieu
Dans la fraîcheur des herbes tendres,
Dans le bleu des pervenches graciles,
Dans les chemins de fraîcheur.
*
Soit louée ô mon âme tu revis !
Que jaillissent des rivières de soleil !
Tu célèbres la renaissance
Comme un retour d’hirondelles !
Et tu connais l’émerveillement,
Devant la nature qui ressurgit !
*
Tu rayonnes dès l’aube, ô mon âme !
Par-delà les rives de l’existence !
Et Dieu ne cesse de te contempler
Dans son infinie bonté !
Marie-Laure ANDRÉ-BOURGUET
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Prix découverte Élise Bisschop
Les signes du printemps
Comme les graines vertes,
Dans la terre semées,
Offrent la découverte
D’une gerbe dorée,
*
Par la mort de Jésus,
Tout à fait mystérieuse,
La joie nous est rendue
Encore plus lumineuse.
*
Comme en Mars le soleil
Fait bien fondre la neige
De ses rayons vermeils,
Sans tapage ni manège,
*
Par le cœur de Marie,
Tendre mère de nos âmes,
Nous obtenons sans cri
La victoire sur l’« Infâme ».
*
Comme le papillon
Naît, se déploie et vole
Grâce à son doux cocon
prometteur de l’envol,
*
Par les mérites des Saints,
Preux héros de l’Histoire,
Nous pouvons chaque matin
Garder tous nos espoirs.
*
Ainsi Dieu a signé
Son oeuvre tel un peintre
Qui de ses mains soignées
A laissé ses empreintes,
*
Partout dans la nature
S’exprime son auteur,
Et voir les créatures
C’est voir le Créateur.
Guillemette LESCUYER
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Prix jeune talent Élise Bisschop
La ballade du cerisier en fleur.
Le Printemps, aux sentiers nous mène :
Jacinthe, vis ; meurs, bois-joli,
Le pinson fuit son doux lichen,
La rosée délivre les nids.
Dans un tourbillon d’uranies,
Un concert d’amours et de cors
S’élève des bosquets fleuris.
J’aime le soir comme l’aurore.
*
Le Printemps souffle son haleine
Sur les tulipes engourdies ;
Chant de la grive musicienne
Qui célèbre cette harmonie.
Et sous le Soleil de midi,
Les écrins de corbeille d’or
S’arrogent balcons et prairies.
J’aime le soir comme l’aurore.
*
Le Printemps devient une veine ;
Au crépuscule, une accalmie :
Tendre rossignol philomène,
Enivre-nous de mélodies ;
Car, lorsqu’au plus profond des nuits,
J’entends quelques notes encore,
Rien n’est tout à fait aboli.
J’aime le soir comme l’aurore.
*
Dieu, créateur de toutes vies,
Et maître au-delà de la mort,
J’admire votre symphonie.
J’aime le soir comme l’aurore
Gabrielle FAVRE