Jusqu’à la fin du Moyen Âge, on vivait sans horloge, et l’on ne s’inquiétait pas plus de la durée de la prière que de celle des autres occupations : la vie était faite de rencontres et de surprises, et non de rendez-vous. Comment retrouver aujourd’hui cette nécessaire liberté de l’amour, fondement même de toute vie spirituelle ?
Notre âme, nous dit Thérèse d’Avila, est un jardin que le Seigneur visite pour son plaisir
Si le chronomètre nous obsède, faisons donc de l’oraison une promenade, comme le moine déambulait dans le cloître au Moyen Âge. Quand on se promène, c’est pour le plaisir, et l’on ne regarde pas sa montre, même si l’on sait qu’il faudra bien rentrer à la maison. Dès lors, au lieu de nous fixer une durée, fixons-nous un parcours : aller jusqu’au bout de ce chemin recueillant, ou jusqu’à l’église du village où nous ferons une pause auprès du Saint-Sacrement, etc. Et s’il pleut ou si nous habitons en ville, le chapelet récité doucement peut nous rendre le même service : à chacun de trouver ce qui favorisera son attention à Dieu. Il y en a même qui font merveilleusement oraison dans la foule, comme d’autres en marchant sur la grève un jour de tempête.
Mais encore faut-il accepter une bonne fois pour toutes de perdre son temps dans la prière, et donc de ne pas le marchander au Bon Dieu. C’est à ce prix que nous vivrons dans l’éternité…
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Carême 2021 pour les cancres. À l’école des saints, Centre Saint-Jean-de-la-Croix.
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