Colombie : la paix à reconstruire - France Catholique
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Persécutions : le martyre des chrétiens
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Colombie : la paix à reconstruire

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Alors que le président conservateur Alvaro Uribe bénéficie d’une forte légitimité (il a été triomphalement réélu en 2006), la Colombie reste marquée par une violence endémique. Le conflit colombien, opposant guérillas d’extrême gauche, milices paramilitaires d’extrême droite et mafias à la solde des narcotrafiquants, remonte à 1964 et a fait plus de 200 000 morts et déplacé près de 4 millions de personnes à l’intérieur du pays. Malgré des résultats indéniables en termes de sécurité – le taux d’homicides a ainsi baissé de 42% en 2004 – et sur le terrain militaire – près de 20 000 combattants ont rendu les armes depuis 2003 – le pouvoir économique et politique de ces groupes armés est intact.

Au terme de leur 80e Assemblée Plénière, les évêques de Colombie ont publié un message soulignant les aspects qui devraient être prioritaires pour chaque projet politique, comme la valeur de la vie humaine, la diminution de la pauvreté, le bien-être social et l’engagement pour la paix. La Colombie « a besoin de législateurs et de gouvernements qui manifestent une option claire en faveur de la vie humaine pour résister à la culture croissante de mort ». Ils manifestent aussi leur profonde préoccupation pour le fait que beaucoup de Colombiens n’ont pas encore accès aux services sa­nitaires de base, à l’éducation, à un tra­vail digne et stable. « La richesse la plus importante d’un pays est sa population » et, en ce sens, « tout ce qui élève les niveaux de santé, éducation et travail élèvera aussi les indices généraux du bien-être social du pays ».

Est-ce en raison de son engagement sur le front de la réconciliation et de la justice sociale au nom de l’Évangile ? La Colombie vient en tous cas chaque année dans le peloton de tête des pays du martyrologe de l’Église contemporaine. En 2007, deux prêtres auront été assassinés : le père Mario Blanco, des Missionnaires de la Consolation, et don Jose Luis Camacho Cepeda. Mais l’année 2005 aura détenu le record avec cinq morts, quatre prêtres et une religieuse assassinés.

Mgr Luis Enrique Rojas, âgé de 76 ans, curé de la cathédrale de Santa Marta, est mort le 21 juillet 2005 après trois semaines d’agonie, suite aux blessures reçues lors d’une agression par des malfaiteurs. L’abbé Vicente Rozo Bayona, 50 ans, et l’abbé Jesus Emilio Mora, 65 ans, curés des deux seules paroisses de Convencion, ont été tués le 15 août au matin, alors qu’ils se rendaient à une célébration. L’abbé Jesus Adrian Sanchez, âgé de 32 ans, curé de El Li­mon, a été assassiné le 18 août alors qu’il donnait un cours de religion. Sœur Margarita Vásquez Sandino, âgée de 87 ans, des Sœurs du Bon Pasteur, a été tuée à Medellin alors qu’elle soignait un parent malade, le 11 novembre.

En 2006, un prêtre catholique, le père Yimy Torres Saenz, de la paroisse du Saint Curé d’Ars à Bogota et un séminariste ont été assassinés à Bogota au mois de mars 2006. Le 24 avril, la dépouille mortelle du père Javier Francisco Montoya, enlevé et tué par les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (Farc) en novembre 2004, a été découverte à l’embouchure d’un fleuve dans le département colombien du Chocó (nord-ouest) près de la frontière avec le Panamá. L’Église est encore en attente de nouvelles du père Cesar Darío Peña, curé de Raudal, enlevé lui aussi par les Farc en mars 2004. L’évêque de Santa Rosa de Osos a lancé plusieurs appels, restés sans réponse.

Pour être prêtre en Colombie au­jourd’hui, il faut avoir la foi … et aimer le Christ plus que sa vie !