Fait presque sans précédent, les manifestations spontanées de policier, débordant jusque sur les Champs-Elysées l’autre nuit, traduisent un malaise très profond provoqué par quatre facteurs : l’invraisemblable série d’agressions dont la police a été victime cette année, avec plus de 500 blessés, les failles d’une chaîne de commandement disloquée débouchant sur des absurdités irritantes ou des vides alarmants, l’impunité très fréquente des voyous bénéficiant de l’inefficience d’un appareil judiciaire débordé, essoufflé ou gangrené, et, ce mois-ci, l’affaire ahurissante de Viry-Châtillon où deux agents ont été gravement blessés par des voyous devenus criminels.
Série calamiteuse, du fait de l’addition des émeutes du printemps, d’un islamo-gauchisme rampant de banlieues incontrôlées et de la dérive révolutionnaire d’une CGT néo-léniniste, les forces de police ont payé un tribut très lourd à une violence qui s’est banalisée jusque chez de très jeunes manifestants à la sortie des lycées dans un pays en proie à des délires post-soixante-huitards hors-saison, en plein « état d’urgence »… d’un Etat-PS bien peu respecté…
Dans ce contexte, comme en ont témoigné de nombreux cadres opérationnels et syndicaux, la chaîne de commandement du pouvoir en place a souvent failli au cours du printemps dernier, avec de graves hésitations, une dangereuse absence de précision et d’inquiétants retards dans la transmission des ordres aux policiers engagés sur le terrain : un grave problème de responsabilité, comme si, soudain, un gouvernement – peut-être divisé – ne savait pas ou plus gouverner… Et récemment, les dernières consignes ponctuelles n’ont rien eu de rassurant à cet égard.
Encore au printemps dernier, quand deux agents ont échappé à l’agression d’émeutiers qui ont mis le feu à leur voiture avec un fumigène, un magistrat a estimé bon de… remettre en liberté les suspects qui avaient pu être retrouvés et interpellés : avec de tels « juges », n’importe quel pays court à sa perte. Avec un laxisme judiciaire aussi troublant, le mot complaisance paraît désormais bien faible…
Et voilà qu’arrive le drame de Viry-Châtillon, et un jeune policier de 28 ans gravement brûlé dans l’incendie de sa voiture par des cocktails Molotov, et par des jets de pierres, se retrouve entre la vie et la mort depuis le 8 octobre (même si son état s’améliore, nous dit-on hier)… Parce qu’une consigne absurde d’une administration aveugle et stupide lui demandait de surveiller… une caméra de surveillance guettée par une bande d’assassins encagoulés, à peu près assurée de l’impunité dans une zone devenue un coupe-gorge chronique depuis de longues années.
Et le ministre Bernard Cazeneuve a lâché un mot malheureux, totalement inapproprié, en parlant de « sauvageons » pour définir ces criminels qui voulaient tuer ces policiers, ses policiers, nos policiers. Alors, oui, on comprend que les policiers en aient assez. Et ils ne sont pas les seuls, à en avoir assez. Assez, plus qu’assez d’une situation abominable, inique et extrêmement dangereuse.
Pour aller plus loin :
- Un plan d’urgence devant la colère de la police
- Le malaise de la police
- Trump : avis de tempête aux Etats-Unis… et ailleurs
- Un harcèlement criminel contre la police française
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.