Sauf pour les habitants de Paray-le-Monial, son nom ne dit sans doute pas grand-chose. Comme tout jésuite digne de ce nom, il a travaillé dans le silence et la discrétion. Mais il joue un rôle essentiel dans la vie de Marguerite-Marie Alacoque et dans la diffusion du culte du Sacré-Cœur de Jésus.
Entré dans la Compagnie de Jésus à 17 ans. Il a 33 ans quand il est nommé supérieur de la communauté de la Visitation de Paray-le-Monial et devient confesseur de Marguerite-Marie qui en a 28. Alors que les religieuses sont suspicieuses vis-à-vis de cette Sœur, son confesseur l’écoute attentivement. Il perçoit l’équilibre profond de cette visitandine et l’authenticité de ses révélations. Il discerne en elle une « âme de grâce ». Il ne reste que 18 mois à Paray. On l’envoie en Angleterre comme chapelain de la duchesse d’York. En pleine « terreur papiste », les jésuites étant accusés d’ourdir un complot contre le roi, il est emprisonné à Londres dans une geôle humide où la phtisie le ronge. Très affaibli, on ne veut pas le voir mourir sur le territoire anglais. Il est expulsé. Il revient mourir à Paray-le-Monial le 15 février 1682 après avoir revu Marguerite-Marie qui mourra huit ans après lui. Il avait 40 ans.
Dévotion au Sacré-Cœur
Dès la fin du XVIIIe siècle, la dévotion au Sacré-Cœur sera la grande dévotion des catholiques et l’image du Sacré-Cœur servira de signe de ralliement aux paysans de l’Ouest durant les guerres de Vendée et la Chouannerie.
Le XIXe siècle verra la multiplication des instituts religieux placés sous le patronage du Sacré-Cœur, et l’on comptera jusqu’à 150 familles religieuses et plus de 50 confréries.
En France, le 23 juillet 1873, l’Assemblée nationale vote une loi pour construire la « basilique du Vœu national » à Montmartre. Le Sacré-Cœur sera consacré en 1919. Sa plus grosse cloche, « La Savoyarde », offerte par le diocèse de Chambéry, pèse 19 tonnes.
Pensée spirituelle de Claude La Colombière
« Pour assurer son Salut, il faut vivre en l’état où il faut mourir pour être sauvé. »
Courte prière de Claude La Colombière
« Mon Dieu, persuadé que vous veillez sur ceux qui espèrent en vous, j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur vous de toutes mes inquiétudes. »
Pour aller plus loin :
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- À Paray-le-Monial, le Sacré-Cœur bat toujours
- Dénoncer les abus sectaires dans la vie consacrée et passer l’épreuve en union au Christ Epoux
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.