Christ est ressuscité ! - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Christ est ressuscité !

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« Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ! » Extraordinaire affirmation, la seule intéressante, la seule bouleversante. La seule qui justifie le fait d’être chrétien, c’est-à-dire de se reconnaître dans le Christ. La seule qui donne un sens à notre vie sur Terre. Celle, paraît-il, devant laquelle bronchent non seulement les non-chrétiens, mais aussi beaucoup de ceux qui ont reçu en héritage une culture chrétienne. Il est vrai que l’affirmation résolue de la foi réclame une adhésion de tout l’être, jusque dans son tréfonds, à laquelle s’oppose, dit-on, toute la philosophie qui s’est constituée surtout au XVIIIe siècle autour des Lumières. Un esprit aussi libre et indépendant qu’Alain Finkielkraut, lorsqu’on l’interroge sur son rapport à la foi, redit son incrédulité face à cet au-delà de la mort, qui serait de plus en plus étranger à nos contemporains.

Je n’en suis pas vraiment persuadé, car j’ai comme le sentiment que, sans ce qui ressemble à l’espérance, la vie humaine se dessècherait. Plus ou moins obscurément, nos contemporains nous sont reconnaissants de cette certitude qui perce les ténèbres et projette sur le futur une apocalypse, c’est-à-dire une révélation qui illumine notre plus intime secret. Chrétiens, nous sommes redevables au monde de cette apocalypse qui lui permet d’échapper au néant, au nihilisme, au désespoir et à la fascination de la mort.

Cette révélation, c’est le Christ seul qui nous la donne, sur le mode le plus intime, le plus proche, le plus personnel. Il n’y a pas si longtemps, j’ai été frappé par une expression de Blaise Pascal. Il parle, en effet, à propos de Jésus, de « sa secrète résurrection ». Rien de plus exact. La résurrection de Jésus n’a rien de spectaculaire. Elle n’est pas faite pour frapper les imaginations. Le Ressuscité n’apparaît pas aux grands de ce monde. Il apparaît à Marie-Madeleine, aux apôtres, aux disciples, plus tard à Paul, sous le seul mode d’une présence qui bouleverse les cœurs et les fait communier au dessein de Dieu sur nous. « Le dernier ennemi détruit c’est la mort. » La foi nous donne la certitude d’un éternel printemps de Dieu, qui a eu pitié même de nos larmes.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 mars 2016.