Chesterton - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Chesterton

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Écouter l’éditorial : Pourquoi bouderais-je mon plaisir de savoir Chesterton ce soir aux Bernardins ? Le lieu même l’eut évidement ravi, lui qui aimait tellement le Moyen-Âge. Redevenu lieu d’étude par excellence, inauguré par un pape théologien, on conçoit qu’il accueille les colloques les plus graves, les plus sérieux. Au moins ce soir, sans déroger nullement à cette vocation, il s’ouvrira à une dimension inédite de la pensée, de l’art et de la littérature qui est celle de l’humour. L’humour associé au fantastique, parce l’humour ne serait jamais apparu à la surface de la terre s’il n’avait eu cette mission révélatrice de faire émerger ce qu’il y a d’étonnant, d’incroyablement lumineux ici-bas. Grâce au ciel, nous avons l’incomparable Chesterton pour nous tirer de notre sérieux funèbre et accéder à ce que nous sommes profondément et ne peut être saisi que dans le sourire illuminant la création. Pour tout dire, je ne revendique que d’être un lecteur de base de Chesterton, tout à fait naïf. Je suis prêt à accueillir avidement ce que les chercheurs et les vrais connaisseurs m’apprendront de son histoire personnelle, de son insertion dans le vingtième siècle, de sa conversion au catholicisme. Je pense apprendre beaucoup de choses ce soir. Mais c’est enfant, que je lus la première fois l’écrivain, dans les colonnes d’un journal pour enfant, qui s’appelait Bayard, du nom du valeureux chevalier sans peurs et sans reproches. Les aventures du Père Brown, détective du Bon Dieu, s’adressaient à nous, public enfantin, et qui les lisions avec passion. Mais j’avais le sentiment que ce drôle de petit bonhomme m’entraînait sur des chemins étonnants. C’est beaucoup plus tard que je compris la nature de l’extraordinaire charme de ce polar métaphysique. L’énigme policière nous entraînait au centre même de l’énigme qu’était notre humaine nature, de l’énigme que nous étions à nous-même. C’est vous dire avec quelle admiration je pus lire par la suite les grands essais et les romans du plus anglais des écrivains catholiques, de celui qui aura réussi à pousser à l’incandescence l’humour british pour faire éclater le génie du catholicisme. Prenez son livre intitulé L’homme éternel. Une seule formule nous instruit de son secret. Je cite : « Seul d’entre les animaux, il est atteint de cette folie magnifique qu’est le rire. Comme s’il avait surpris quelque secret de la structure de l’univers, inconnu de l’univers lui-même. » Pardon ! Mais je soutiendrai mordicus que contre tous les naturalismes et j’oserai dire, de la façon la plus scandaleuse, contre tous les darwinismes, que sans être le moins du monde fondamentaliste, c’est l’écrivain qui a raison. Et je le cite encore : « Si nous voulons être logiques et si nous tenons aux principes de la causalité, alors il nous faudra un déchaînement de miracles de plus en plus étonnants pour qu’apparaissant dans un ébranlement terrifiant de la terre et du ciel, l’homme enfin ne sorte plus de l’ordinaire. » Voilà tout est dit. Et pourtant ce n’est que le commencement. Après cet Ecce Homo vient pour Chesterton cet homme qu’on appelle le Christ. Maurice Clavel me confiait qu’il lui avait fait comprendre beaucoup d’aspects de la christologie. Il faut se dire qu’avec cet écrivain génial, fasciné par tous les sortilèges de l’imagination, il n’y avait d’acceptable que l’orthodoxie pure du christianisme, parce qu’elle seule répondait à toutes les exigences de nos inspirations les plus démesurées. Là où son concitoyen William Blake basculait dans la gnose, Chesterton basculait dans la foi intégrale de l’Église catholique. Écouter l’éditorial :

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