Charles Pasqua - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Charles Pasqua

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Lorsque disparaît un personnage de la trempe de Charles Pasqua, il est impossible de se dérober, quels que soient ses sentiments. Qu’on le veuille ou pas, ce personnage est totalement intégré au bout d’histoire de France qui est le nôtre, avec ses grandeurs et ses misères. On insistera sur les unes ou sur les autres, selon son tempérament et ses appartenances. L’indifférence n’est pas permise. Et même si les misères l’emportaient, c’est comme si une mystérieuse solidarité nous liait au-delà de nos désaccords et de nos batailles d’hier. Et puis, il ne faut pas être hypocrite. Il est facile de dénoncer du haut de sa vertu celui qui a affronté l’adversité. Avons-nous les mains pures, parce que nous n’avons pas de mains ? C’est vrai qu’il y a des époques troublées, où le combat se déroule loin de la transparence des sociétés policées.

Charles Pasqua a vécu plusieurs périodes de notre histoire récente, où beaucoup de choses se déroulaient souterrainement, et où il y avait de terribles règlements de compte. Je serais bien incapable d’en faire le récit. D’ailleurs, les collègues, qui parcourent sa vie, se gardent de nous fournir trop d’éléments précis. Ce qui est sûr, c’est que l’homme possédait éminemment cette virtu, dont parle Machiavel, et qui caractérise la figure du Prince. Ici, virtu, ne recoupe pas exactement vertu morale, il s’agit plutôt d’une capacité héroïque à affronter l’adversité.

Il pouvait faire peur, nous dit-on, mais il faisait rire aussi, parce qu’il était quelqu’un d’amène et de chaleureux. Je me souviens également que Charles Pasqua se déclarait catholique, et je l’ai vu communier de la main de Jean-Paul II à Lyon en 1986. Est-ce à dire qu’il avait le sentiment d’une différence chrétienne qui affecte la vision et le comportement d’un politique chrétien ? Je ne saurais trop m’avancer sur ce terrain, mais il m’est impossible d’en refuser l’hypothèse. Il y a le jugement des hommes, mais il y a aussi le secret souverain d’un homme devant Dieu et pour l’éternité.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er juillet 2015.