La crise enclenchée par le dictateur Loukachenko, jouant d’une concentration de migrants à la frontière de la Biélorussie et de la Pologne est-elle sur le point de se résorber ? C’est possible si l’on en croit l’intéressé qui s’engage à persuader les migrants-otages à rentrer chez eux. Il n’empêche que cette nouvelle crise a valeur d’exemple et qu’elle met, en quelque sorte, l’Union européenne au pied du mur.
Ainsi que l’écrit Renaud Girard, bon observateur des questions internationales pour Le Figaro : « L’union européenne étale son impuissance institutionnelle. En six ans, elle n’est pas parvenue à une réponse commune et efficace sur la question des migrants. » Sans doute, cette question est-elle plus que complexe, et elle met aux prises ce qu’on peut appeler la realpolitik et les sentiments humanitaires. Les États européens peuvent-ils renoncer aux principes qui font partie de leur identité morale ? Mais du point de vue même de la morale, on est en droit de s’interroger sur l’immense trafic que constituent les mouvements migratoires, avec des passeurs qui amassent des fortunes et sont au carrefour de la drogue et du djihadisme. Leurs réseaux peuvent s’étendre jusqu’aux quartiers perdus de la République.
Mme Merkel elle-même ne saurait renouveler son geste de générosité à l’égard d’un million de réfugiés. Alors, il va falloir prendre des mesures claires pour ne pas donner de faux espoirs et de ne pas encourir de nouveaux chantages à nos frontières. Ce qui n’empêche pas de traiter humainement les personnes, sans devenir les idiots utiles d’un trafic très intéressé.
Chronique diffusée sur radio Notre-Dame le 17 novembre 2021.