Déception suite à la déclaration du Lt. général Wikkiam Mc Master, nouveau conseiller du président Trump pour la Sécurité nationale : « L’E.I. [État Islamique] n’est pas islamique.» Il insiste également en affirmant que « l’E.I. se sert d’une interprétation pervertie de la religion pour exciter la haine et justifier l’épouvantable cruauté envers des innocents. » Bref, le Général semble penser que le terrorisme n’a rien à voir avec l’Islam.
Cette idée dominait sous l’administration Obama. Et pendant ces huit années la menace islamique a progressé par bonds successifs. Il serait honteux qu’un responsable de la nouvelle sécurité nationale perpétue des idées aussi simplistes sur le terrorisme islamique.
Les vues de bien des dirigeants de l’Église ne sont guère différentes. Au cours des quatre dernières années nous avons subi une litanie de déclarations de responsables du Clergé pour qui existe une distinction absolue entre Islam et violence.
Certains semblent en fait donner foi à ce contre-sens évident. Pour d’autres, c’est vraisemblablement une bonne stratégie — une manière de donner du poids à « l’islam modéré ». Les stratèges se plaisent à affirmer que critiquer l’Islam proprement dit poussera les modérés vers le camp radical. Vue ainsi, la seule manière d’encourager un changement positif de l’islam serait d’en dire la louange avec l’espoir que ce genre de prophétie porte des fruits.
Mais ce n’est pas la bonne stratégie. En fait, elle donne la main aux radicaux. Voici pourquoi: si chacun des conseillers nationaux du Vatican déclare que l’Islam est bien comme il est, il n’y a aucune incitation au changement. Si on soutient que l’islam ne pose pas de problèmes — sauf le caillou (« non-islamique ») dans la chaussure de groupes extrémistes — on sape la position des réformateurs musulmans. C’est déjà bien assez difficile d’être un musulman modéré; et plutôt dangereux d’être un réformateur musulman.
Qu’est-ce qui inciterait les réformateurs à se manifester sans le renfort d’officiels non-musulmans? Et pourquoi d’autres musulmans les écouteraient-ils si tout allait bien ainsi ? Cette stratégie éloigne les musulmans de la modération et d’une réforme pour les tourner vers les imams.
On imagine que les mosquées, les écoles islamiques, et les imams auront des effets apaisants sur les musulmans, mais la réalité est tout autre. Cinq études distinctes (quatre aux États-Unis et une au Canada) ont montré qu’environ 80% des mosquées prêchent des vues extrémistes. On ne peut penser qu’une majorité puisse être dite modérée. Le Dr. Zuhdi Jasser signale que suite à l’envoi de plus de 3 000 courriels par le Mouvement Musulman de Réforme à des mosquées américaines pour demander leur soutien il n’y eut que 40 réponses, dont seulement 9 étaient positives. Le Dr. Jasser est paru à la télévision aux États-Unis. Il personnifie modération et raison. Et cependant la plupart des dirigeants musulmans n’ont rien à faire de cet homme. Ils semblent n’éprouver aucun besoin de réformes.
Les mosquées dans d’autres pays sont souvent des centres de recrutement et de radicalisation — parfois même des dépôts d’armes. Quand une attaque terroriste survient en terre d’islam, les autorités locales réagissent par des descentes et la fermeture de mosquées. Certains pays occidentaux « éclairés » ont même adopté une politique « cherchez la mosquée » [en français dans le texte]. Suite à une action terroriste la France et l’Allemagne ont mené de nombreuses descentes cans des mosquées.
Quand des dirigeants catholiques dépeignent une équivalence morale entre chrétienté et islam — très souvent — ils encouragent les musulmans à trouver un sens dans une foi qui justifie le djihad. S.S. François a déclaré un jour à un groupe d’immigrants qu’ils trouveraient un sens dans leurs livres saints — chrétiens dans la Bible, et musulmans dans le Coran. Mais un tel conseil ne fait que pousser davantage les musulmans dans le fondamentalisme que le pape croit ne concerner qu’un petit nombre.
Selon la définition occidentale du « fondamentalisme », l’islam est une religion fondamentaliste. La plupart des musulmans prend le Coran au pied de la lettre, et leurs Imams leur disent comment l’interpréter.
Si nous souhaitons vraiment que l’islam prenne une orientation modérée, il faut le critiquer et non le cajoler. Après tout, il y a quelque chose d’erroné dans l’islam. Et comme Nonis Darwish, ex-musulman, l’écrit : « L’Occident ne rend pas service aux musulmans en les traitant comme des enfants qu’il faut protéger des réalités. »
En vérité il y a dans l’islam une erreur fondamentale avec les brutales lois sur le blasphème, sur l’apostasie, et l’attitude envers femmes, enfants et minorités — sans oublier nombre d’autres graves problèmes, dont l’appel au djihad.
Il est donc grand temps de cesser le petit jeu « faisons semblant ». Les nations musulmanes ne feront le ménage que si les nations non-musulmanes et les dirigeants de l’Église les y contraignent. Lorsque l’Arabie Saoudite a aboli officiellement l’esclavage en 1962, ce ne fut que sous une intense pression de l’Occident.
Pourquoi? Par ce que, selon de nombreux observateurs, les sociétés musulmanes ne sont guère portées à l’introspection. Raphaël Patal, auteur de « The Arab Mind » [La tournure d’esprit Arabe], suggère que la croyance islamique en destin ou prédestination conduit à un « désintérêt à faire l’effort pour changer ou améliorer les choses ».
Quand les dirigeants occidentaux passent aux musulmans un message rappelant que leur religion mérite le respect en retour, cela peut favoriser l’opinion des musulmans sur l’islam (et inciter les Occidentaux à la tolérance), mais ne pousse pas les gens à voir qu’il y a une erreur quelque part. Au lieu de quoi, nous devrions dire aux musulmans, avec beaucoup de diplomatie, que bien des côtés de leur foi sont profondément perturbants. Et que tant qu’ils ne tenteront pas des mesures d’amélioration, nous devrons envisager des mesures telles que la rupture du dialogue (avec l’Église), ou des restrictions aux aides financières, sanctions économiques et retrait d’investissements (de la part des gouvernements et d’entreprises).
Pour le moins nous devrions fermer nos portes à l’immigration en provenance des pays islamiques les plus marqués. Certains craignent qu’une telle mesure fera croître la haine des musulmans envers l’Occident. C’est possible pour certains musulmans. Mais des actions fortes et décisives peuvent aussi donner à de nombreux musulmans matière à réflexion à propos de l’islam.
L’enfant gâté n’apprend à se poser des questions sur son comportement que lorsque les autres ne veulent plus jouer avec lui. Après l’attentat du 11 septembre bien des Américains se sont demandé « pourquoi nous détestent-ils? » Autrement dit: « Quel mal avons-nous commis? » Il serait grand temps que le monde musulman commence à se poser cette question. Mais il ne le fera jamais tant que l’Occident mènera sa politique « tout va bien avec vous » envers l’islam.
9 mars 2017.
Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/03/09/stop-playing-lets-pretend-about-islam/ .
Photo : Immigrants musulmans en Norvège.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- La République laïque et la prévention de l’enrôlement des jeunes par l’État islamique - sommes-nous démunis ? Plaidoyer pour une laïcité distincte
- Édouard de Castelnau