Le président Obama a réussi un exploit historique : obtenir sa réélection alors qu’aucune de ses principales initiatives ne recueille le soutien populaire. Les résultats révèlent également les mutations – considérables – intervenues dans la démographie et la géographie morale et spirituelle des Etats-Unis.
Si un homme aussi respectable, d’opinions politiques modérées et de convictions personnelles traditionnelles, que le gouverneur Mitt Romney ne peut parvenir à réunir une coalition victorieuse, alors nous sommes mal partis. Son échec reflète les changements survenus dans le pays et les défis dont ils sont porteurs.
La politique est de l’arithmétique. Le gouverneur Romney a bien cherché à additionner les voix durant sa campagne. Je ne vois personne qui aurait pu mieux que lui rassembler tous les morceaux pour emporter cette élection au profit du centre-droit.
C’est bien la preuve que l’Amérique file à gauche toute, dérivant vers la dépendance qui l’ancrera plus profondément dans une culture de « gauche », ce qui signifie :
– la marginalisation des thèmes conservateurs qui trouvent leur pertinence dans les vérités et la raison morale issues de la tradition politique et philosophique judéo-chrétienne ;
– le durcissement des restrictions imposées à la liberté religieuse ;
la poursuite irrésistible du gauchisme, de l’hédonisme et du matérialisme, avec leurs corollaires d’anomie et de nihilisme, dans nos institutions publiques.
La crédibilité du témoignage offert par l’Eglise est sérieusement atteinte et affaiblie, du fait de l’incapacité où s’est trouvée l’Eglise catholique de s’opposer valablement aux menaces culturelles, politiques voire existentielles contenues dans le programme du président Obama. Il est improbable qu’elle trouve à l’avenir le courage et l’efficacité nécessaires pour professer les dures vérités requises pour un renouveau personnel, ecclésial et national.
Du fait de cet échec, le programme culturel et moral des gauchistes influencera voire envahira de plus en plus nos vies personnelles, familiales et communautaires. Les conséquences pour notre existence nationale et la société civile seront dévastatrices. Il faut s’attendre à une super-accélération des tendances vers la dégradation culturelle, le désordre moral, l’endettement, les déficits et la banqueroute.
Le président et son administration sont historiquement les plus anti-vie, anti-liberté et anti-chrétien que notre nation ait connues. J’éprouve les plus fortes craintes pour l’avenir de nombreuses activités apostoliques de l’Eglise catholique. Pas seulement à cause des politiques poursuivies par le président Obama. Mais parce que de nombreux catholiques, notamment les femmes dans les banlieues, semblent, selon les sondages issus des urnes, résolument acquis à un étatisme et un hédonisme de bon ton quoiqu’inquiétant, qui privilégie la prospérité matérielle, l’éducation pour tous, quoique superficielle, la liberté de choix, et la « gentillesse ». Ces objectifs l’emportent sur les vérités morales et économiques, ainsi que les comportements et les habitudes de pensée qui en découlent.
Si les résultats étaient confirmés, ce serait très mauvais pour le projet politique de notre nation. Cela représenterait un incroyable défi pour les efforts apostoliques authentiques des Catholiques dans les années à venir.
Le souci que l’on peut nourrir pour les initiatives conservatrices, spécialement celles qui tirent leur inspiration du Christianisme et du Catholicisme, est encore accru par l’incompétence largement manifestée lors des campagnes lancées par les évêques contre les atteintes à la liberté religieuse contenues dans la législation sur la sécurité sociale (Obamacare).
Pire encore, les évêques avaient apporté leur soutien moral à cette législation à un moment critique où son adoption était encore loin d’être acquise. Compte tenu des campagnes dignes de combats de boxe dirigés contre l’Eglise, déformant systématiquement ses enseignements, que le président et le parti démocrate avaient menées, il était peu probable que M. Obama trouvât quelque motif politique ou personnel de rechercher un compromis avec l’Eglise sur ces questions essentielles de la liberté religieuse.
En raison de cette hostilité du parti démocrate aux préoccupations de l’Eglise sur les directives du département de santé et, de façon générale, la liberté religieuse, le président peut désormais se croire investi d’un mandat pour poursuivre encore plus agressivement son programme anti-catholique, anti-religieux et de libertinage culturel.
En toute honnêteté, la conclusion – que je reconnais être parfaitement sombre – que je retire de cette réalité émergente est que les conservateurs, spécialement les Catholiques orthodoxes et les Chrétiens en général, doivent se préparer au pire : marginalisés, nos institutions assiégées, nos libertés restreintes, nos personnes même menacées.
Certes nous avons quelques représentants à principes, bien informés, localement populaires, disposant de fonctions où ils peuvent mener une réelle résistance. Mais combien d’entre eux auront le courage et feront preuve d’efficacité dans la promotion de nos vues et de nos acquis dans le domaine public ?
La victoire du président Obama n’est pas celle d’un programme politique. C’est le triomphe de l’émotion et du relativisme face à une opposition incohérente, inefficace et manquant de courage. Nos intellectuels et les médias ont convaincu une majorité d’Américains que l’image était la réalité, que le sentiment était un fait et que l’impératif moral était d’être « gentil ».
Pour reprendre les termes de Ross Douthat, éditorialiste au « New York Times », qui peuvent s’appliquer à la situation présente : « nous confondons charisme et compétence, rhétorique et résultats, célébrité et accomplissements. Nous trouvons des boucs émissaires pour nos tragédies et exemptons nos icônes de toute responsabilité. Nous nous imaginons que les pires catastrophes sont à attribuer exclusivement à des démons cachés et non aux beaux discours et aux idéaux élevés dont elles découlent souvent. »
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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/what-the-election-means.html
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Le fils de Billy Graham déclare que les Etats-Unis d’Amérique sont «sur le chemin de la destruction»
http://www.christianismeaujourdhui.info/actualite-chretienne.php/le-fils-de-billy-graham-declare-que-les-etats-unis-d-amerique-sont-sur-le-chemin-de-la-destruction-7893.html