Il y a une histoire instructive à propos d’un otage américain qui demande à ses ravisseurs iraniens d’écouter la raison. Ils sont d’accord mais, ajoutent-ils, « alors nous devons vous tuer ». Les idéologues ne sont pas ouverts au dialogue.
Le trio diversité/équité/inclusion (DEI), maintenant partout dans notre société, est une idéologie qui reformule la maxime de René Descartes : « je pense, donc je suis ». Nous sommes « des esprits dans une machine ». Notre pensée – en réalité des fantasmes – détermine notre réalité. Mais cette projection d’illusions, déconnectée de la réalité empirique, requiert de notre part la négation ou la falsification de l’expérience humaine et historique.
Il arrive que des anticléricaux demandent, par exemple : « où est l’interdiction du transgenre dans la Bible ? » Un catholique éclairé, soucieux de persuader une âme égarée, pourrait naïvement reconnaître que la Bible ne compte pas le transgenre au nombre des péchés. Mais nous comprenons la Bible dans le contexte historique de l’enseignement de l’Eglise et de la Tradition.
Alors spécifions que l’héritage moral de la Civilisation Européenne identifie de nombreux péchés et fautes que la Bible n’a jamais mentionnés :
- la conduite automobile dangereuse
- le bombardement nucléaire de civils
- conduire du mauvais côté de la route
- battre son épouse
- ne pas se brosser les dents
- abuser des drogues
- prélever et vendre les organes des prisonniers chinois
[…]
Selon une interprétation schématique de la fin de l’Evangile de Jean (voir:21:25), le monde ne serait pas assez grand pour contenir les livres écrits sur les principes de morale dans un monde civilisé. La loi naturelle – la loi de Dieu imprimé dans chaque âme – nous donne beaucoup à discuter quand nous intervenons dans les sujets brûlants du moment, comme l’avortement et le bourbier LGBTQ.
Le précepte « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Matthieu 19:6), par exemple, a des implications qui vont au-delà des questions de divorce.
« Diversité, équité et inclusion » sont les nouvelles « vérités évidentes » gouvernant la nation et la coquille morale vidée de sa substance de plusieurs dénominations religieuses (et de trop de hauts responsables de la hiérarchie catholique).
Des questions comme : « où la bible condamne-t-elle le transgenre ? » sont malhonnêtes. Ceux qui posent la question de cette manière n’ont pas l’intention de comprendre l’enseignement biblique, ils ont seulement le désir de miner la confiance dans des réalités évidentes. Empruntant les techniques de Sola Scriptura (« où trouvez-vous le purgatoire dans la Bible ? ») les interlocuteurs adeptes de DEI souhaitent faire honte aux réalistes : les réalistes sont intolérants, mesquins, moralisateurs. Les partisans de DEI « prônent la diversité ». (Les contradictions sont flagrantes et ne manquent pas d’une certaine ironie. Tous sont bienvenus, à l’exception des réalistes croyant à la Bible, etc.)
Les partisans de DEI accusent les catholiques de haine et de peurs irrationnelles inconnues jusqu’alors de la science médicale : « l’homophobie » et la « transphobie ». Mais de leur côté ils ont également des peurs « irrationnelles » et non-inclusives. L’inclusivité accepterait-elle un pilote ivre dans le cockpit ou porterait-elle aux nues la diversité d’un trafic routier dangereusement chaotique ? Les inévitables contradictions internes des partisans de DEI promettent des controverses politiques interminables gouvernées par l’émotion. […]
Les idéologues du DEI prétendent que nous devons accepter l’idéologie transgenre parce que l’unique véritable enseignement chrétien est « tous sont bienvenus ». Hormis cela, la foi chrétienne est une superstition anti-scientifique. Mais les réalistes font remarquer que permettre aux fantasmes de DEI d’établir la réalité viole non seulement la morale mais également les faits scientifiques […].
La religion DEI soutient que nous sommes « des esprits dans une machine ». Nos corps physiques n’expriment pas qui nous sommes. L’individu détermine sa sexualité sans tenir compte de son corps. Mais la science empirique expose la stupidité de la religion DEI. D’étranges procédures chirurgicales masquent l’horrible réalité des mutilations génitales exigées par les fantasmes transgenres.
Les chrétiens sont réalistes. Nous sommes soit mâle, soit femelle. La Bible affirme : « Dieu a créé l’humanité à son image… mâle et femelle il les a créés » Genèse 1:27). La Bible et la science sont d’accord. Nous avons une âme. Et notre corps – quand nous l’observons – exprime notre âme. Comme Chesterton l’a un jour remarqué, le corps dévoile même le péché de gloutonnerie.
L’Incarnation est le fondement de la foi catholique. Le Verbe de Dieu – la Seconde Personne de la Bienheureuse Trinité – a pris chair et a demeuré parmi nous. En Jésus, Dieu et l’homme sont réconciliés. La réconciliation affirme plusieurs faits fondamentaux de notre existence. La nature humaine est compatible avec Dieu. La foi ne contredit pas la raison ; elle l’élève et la purifie. La Résurrection est raisonnable mais est au-delà de l’atteinte scientifique. La Croix et la Résurrection sont des réalités historiques.
La science est l’étude de l’oeuvre de Dieu. Les chrétiens ne doivent pas s’opposer à la science légitime mais à une science abusive. Les expériences scientifiques à base de bébés avortés sont mauvaises. De même l’affirmation que « suivre la science » supprime la différence entre mâle et femelle. Nous sommes réalistes au plan moral et scientifique.
Les catholiques croient que l’Eglise Catholique « est la véritable Eglise ». L’affirmation peut sembler arrogante jusqu’à ce que nous nous demandions pourquoi on appartient à un groupe religieux, y compris la religion DEI. Même les athées souscrivent à leur « unique foi véritable », qui inclut le dogme invérifiable selon lequel la mort est la fin de tout.
Les réalistes catholiques sont moins intéressés par des compromis convaincants que par le témoignage rendu à la vérité objective. Il n’en est pas de même des idéologues DEI. Comme « esprits dans une machine », ils doivent nous imposer leur mixture imaginaire. Ceux qui ne sont pas d’accord avec leurs prévisions ne sont pas simplement dans l’erreur. Ce sont de dangereux « transphobes » et « haïsseurs ». En un mot, le mal incarné. Le pouvoir de l’état remplace Dieu dans le monde DEI. Ce terme (qui signifie Dieu en latin) devient la plus récente version d’un camp de rééducation communiste, infligeant des fantasmes politiquement corrects aux réalistes.
De bons arguments de foi ne persuaderont pas les religionnaires DEI de leur stupidité métaphysique. Mais le pouvoir politique obligeant à la complaisance avec leurs mensonges intrinsèques révèle ce qui est en train de se produire. La vérité chrétienne affirme que le Verbe s’est fait chair. Les fantasmes de DEI mutilent l’humanité dans sa chair.
Dire la vérité dans ces domaines a déjà commencé à créer une persécution anti-chrétienne car la vérité, le Christ Lui-même, suscite une souffrance injuste. La souffrance de la Croix est réelle et terrible. Mais le réalisme de la Résurrection promet la victoire finale.