Le mouvement pour « la diversité, l’équité et l’inclusion » a inondé le pays avec la rapidité de l’éclair et s’est rapidement installé dans les institutions de toutes sortes, des écoles aux bibliothèques en passant par les entreprises. Des écoles et des universités catholiques sans nombre ont rapidement rejoint le parti en créant des bureaux et des programmes DEI pratiquement indentiques à ceux qu’on trouve dans les institutions séculières. Occasionnellement, un établissement pourra tenter de mettre un accent chrétien sur ces programmes. Mais pour l’essentiel, ils suivent timidement un modèle séculier et, dans de nombreux cas, promeuvent DEI comme priorité institutionnelle majeure, avec « programmes équitables » et « recrutement équitable » en tête de liste.
D’un certain côté, cette imitation n’est pas une surprise. Depuis les années 60, les écoles et universités catholiques se sont sont comportées comme l’ancien Israël demandant un roi « afin que nous puissions être comme les autres nations » (1 Samuel 8:20). Pour être comme toutes les écoles – surtout celles de l’Ivy League – les administrateurs catholiques cachent ou abandonnent ce qui rend leurs écoles distinctement catholiques et adoptent toutes les fantaisies que prennent les écoles séculières. Copier si énergiquement le mouvement DEI vendu par les écoles séculières n’est que le dernier exemple d’un problème primordial concernant le peuple de Dieu : vouloir être, non pas le peuple de Dieu, mais un peuple comme tous les autres.
En même temps, c’est une parodie que les écoles catholiques ne déclarent pas fièrement que leur offre propre est « meilleure » – c’est à dire plus mûrement pensée, tenant davantage compte de la nature humaine et plus orientée vers la véritable destinée de la personne humaine – que les programmes des écoles séculières.
Alors, livrons-nous à un exercice mental. Mettons de côté tout programme potentiel associé à DEI et prenons le mouvement pour sa valeur nominale. La diversité célèbre les nombreuses différences entre les gens, différences qui sont censées nous enrichir. L’équité promet que chaque personne recevra un traitement juste. (C’est la lecture la plus favorable ; de fait elle exige un revenu égal et des performances indentiques pour les « minorités » dans chaque secteur de la société.) L’inclusion introduit chaque personne dans toute conversation ou situation de la façon appropriée.
Il n’y a rien de mauvais dans aucun de ces trois buts présentés ainsi. Mais une école catholique devrait se demander : est-ce tout ce que je désire offrir à nos étudiants ? Si une école existe pour conduire les étudiants à la vérité, et la vérité est le Dieu Trinitaire, des soucis plus profonds et plus fondamentaux ne deraient-ils pas guider l’école et la façon dont son personnel et ses étudiants interagissent – préoccupations qui sont éternelles et morales plutôt que politiques et pratiques ?
Contrairement à ce que pourraient croire des partisans séculiers, les opportunités pour la diversité, l’équité et l’inclusion ne parlent pas aux méandres intérieurs du cœur humain, qui est sans repos tant qu’il ne repose en Dieu, Lui qui est la raison d’être des écoles catholiques. Les gens aspirent à beaucoup plus que la différence, l’acceptation et la chance. Et les écoles catholiques devraient leur donner ce dont leur existence démontre le besoin.
Alors, si les écoles catholiques cessaient de parler de « DEI » et offraient « UCT » à leurs étudiants – universalité, charité et transformation ?
Catholique signifie universel. La variété peut être le sel de l’existence dans le choix du parfun d’une
crème glacée, mais les gens aspirent à faire partie de quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes, quelque chose qui peut fournir du sens et un but à ce qu’ils font. La différence pour elle-même ne conduit nulle part, et quelle est l’excellence « d’auteurs divers » s’ils ne font que régurgiter ce que les étudiants croient déjà savoir et n’apportent pas de lumière à un tout cohérent – qui est catholique et divin ?
L’Eglise catholique a une place pour les dons et singularités uniques de chacun, ainsi que Paul l’expose très clairement dans son analogie des membres de l’Eglise comparés aux membres d’un corps (1Corinthiens 12). Ce que Dieu a déclaré à Jérémie s’applique à toute personne : « avant de t’avoir formé dans le sein maternel, je te connaissais, et avant que tu naisses, je t’ai consacré » (Jérémie 1:5). Les écoles catholiques devraient conduire leurs élèves à découvrir leurs diverses vocations à la lumière de l’extraordinaire plan de salut de Dieu.
Dans toute institution qui se respecte, un traitement équitable des travailleurs et des enployés devrait être le minimum requis. Mais Jésus exige bien davantage de ses disciples que de traiter ses prochains de façon égale devant la loi. Il leur demande de témoigner d’une authentique charité, à son imitation : « je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez les uns les autres, vous devez vous aimer les uns les autres comme que je vous ai aimés » (Jean 13:34).
Les écoles catholiques, en enseignant à leurs élèves comment devenir saint, ne devraient pas annoncer le minimum. Elles devraient avertir que, contrainte par l’amour du Christ (2 Corinthiens 5:14), chaque personne dans l’école prendra part à la mission d’aimer les autres comme le commande le Christ.
Comme mentionné plus haut, le désir humain d’appartenance nous pousse à rejoindre des groupes et des associations. Mais le but des écoles catholiques n’est pas de simplement « inclure » chacun. C’est de transformer chacun de ses membres de pécheur en saint. En termes théologique, cette transformation est appelée divinisation ou theosis, un processus par lequel nous devenons comme Dieu par le don de Sa grâce. Si les écoles catholiques échouent à rendre leurs élèves davantage semblables à Dieu, alors elles ont échoué dans leur mission.
Une promesse d’universalité, charité et transformation dépasse largement à tous égards celle de diversité, équité et inclusion. Pourquoi les catholiques voudraient-ils imiter les standards minimaux du monde quand ils peuvent offrir au monde ceux dont il a réellement besoin : une place dans le Royaume de Dieu, une touche de l’amour de Dieu, une rencontre avec le salut de Dieu. Il est temps de mettre à jour les sites internet et les slogans : les écoles catholiques offrent UCT à leurs élèves et à leurs employés afin qu’ils puissent vivre éternellement. Correctement opéré, cela pourrait même conduire les institutions séculières à copier leurs homologues catholiques.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918