Jeudi dernier, je faisais part de mon désir de me rendre à la consécration de la nouvelle cathédrale Notre-Dame de Créteil. Eh bien, oui, j’y étais, et j’en suis revenu bouleversé. Non seulement je suis entré enfin dans le sanctuaire, dont je n’avais vu jusqu’ici que des photos, mais j’ai assisté à la cérémonie consécratoire qui conférait à l’édifice sa pleine signification. Oui, Notre-Dame de Créteil est pleinement une cathédrale, la première du XXIe siècle dans notre pays. Sa modernité évidente est toute au service de sa vocation sacrée. Bien sûr, ce n’est pas Notre-Dame de Paris ou Notre-Dame de Chartres. Mais il y a quelque chose de saisissant dans cette coque de bois qui est comme une prière dressée vers le ciel. De ce point de vue, il m’est impossible de suivre mes amis qui en contestent jusqu’au principe. J’attends d’ailleurs que ceux qui la critiquent à partir d’une photo d’extérieur, y pénètrent vraiment, avant d’énoncer un jugement définitif.
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Et puis il y a eu la cérémonie, d’une beauté que j’ai envie de dire incroyable, marquée par une ferveur unanime. La sonorité de l’édifice est étonnante, si bien qu’on a le sentiment d’une plénitude qui met à l’unisson le chœur et l’assistance. Et puis il y a les rites de consécration, avec l’eau bénite et l’encens. La cathédrale est définitivement dans l’ordre de la charité, même si elle appartient aussi, par certains côtés, à un ordre de grandeur temporel. Car, avant la cérémonie religieuse sous la présidence du cardinal Vingt-Trois, il y avait eu la cérémonie que l’on pourrait dire civile, en présence du ministre de l’Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, du président de l’Assemblée nationale, du maire de Créteil et d’une impressionnante représentation des édiles de l’Île-de-France. Le ministre a fait un très beau discours pour définir une laïcité de dialogue, qui fait toute sa place à l’instance religieuse. Il fallait ce préalable politique en phase avec la situation actuelle du pays, avant la cérémonie liturgique de deux heures et demi qui nous introduisait dans le devenir chrétien de ce diocèse de la périphérie parisienne. À peine la cérémonie terminée, la cathédrale était envahie par une assistance, qui n’avait pu trouver sa place auparavant, pour entendre un Te Deum d’action de grâce, composé spécialement par Richard Dubugnon. Mgr Michel Santier pouvait être heureux d’accueillir son peuple, dans une église mère, enfin digne de la chrétienté du Val-de-Marne.
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Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 septembre 2015.