Le moment de vérité semble être imminent, ce 21 décembre prochain pour la seconde région d’Espagne, la Catalogne conviée à voter pour élire son Parlement régional de Barcelone.
La situation politique du moment est insolite. Sept partis en présence, le CS, ERC, Jx Cat, PSC, CEC-Podem, Cup, PP,des candidats en prison préventive, autorisés à se présenter mais priés de faire campagne depuis leur lieu de “résidence obligée”, des candidats hors l’Espagne, en attente d’une décision judiciaire après les élections, des meetings politiques où des discours sont diffusés par vidéo conférence, tout cela dans une ambiance paisible bon enfant, sans violence, à la veille de noël…
Les yeux des espagnols de toutes régions sont rivés sur ce 21 décembre imminent.
Les sondages de diverses provenances confirment des tendances.
Elles évoluent peu dans le fond, sinon dans les interprétations.
Chaque journal ou réseau d’information a commandé le sien.
La compétition au premier niveau se jouerait entre Ciudadanos, CS et l’ERC, les républicains catalans, vieux parti des origines de l’autonomie catalane.
En alternance l’un ou l’autre étant placé comme premier vainqueur lors de cette consultation.
Jx Cat, le parti de Puigdemont viendrait à son tour à égalité d’intention de vote avec le PSC, parti socialiste catalan, à la suite d’un débat tendu entre les deux partis opposés sur l’application de l’article 155 et la tenue d’élections anticipées que le Gouvern n’a pas sollicité, et que les Socialistes espagnols ont dû accepter pour défendre la Constitution espagnole.
CEC- Podemos catalan subirait une désaffection électorale en raison de son positionnement de gauche catalane mais non soumis aux sollicitations des indépendantistes de même sensibilité et peu disposés à choisir une voie régionaliste opposée à leur ligne politique internationaliste.
CUP le vieux courant radical qui compte dans ses rangs des candidats en résidence surveillée emprisonnés par précaution judiciaire, comptabiliserait un apport de vue minoritaire, avec le PP logé en Catalogne en queue des pourcentages obtenus à l’arrivée dans les sondages…
Pour un total de 135 députés élus dans une région de plus de 7 millions de citoyens,la majorité au parlement étant de 68 députés, aucun parti ne semblerait obtenir cette marge suffisante pour la gouvernance de la Catalogne.
On évalue la différence entre les deux challengers Cs et ERC à une ou deux voix près, et à terme la quête d’une alliance entre trois et quatre partis nécessaire pour choisir un Gouvern stable pour la province et préserver l’autonomie catalane.
Les sondages prédisent une participation record de plus de 80 % .
Pour la seconde fois, comme en 1982 où les catalans se mobilisèrent pour leur région.
Chacun comprend que le scrutin du 21 décembre concerne l’avenir de l’Espagne et de ses régions autonomes au nombre de 17, chacune mesurant les effets induits que pourrait avoir le résultat du vote pour le futur de chacune.
Constitutionalistes et indépendantistes jouent leur avenir sur un socle électoral serré à moins que les estimations du moment n’aient prévu l’imprévisible du temps proche de la participation in fine des citoyens catalans.
Une hypothèse qui changerait la donne et le résultat en donnant à un parti la majorité inespérée du moment présent !