« Canoniser le mensonge » ? - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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« Canoniser le mensonge » ?

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Saint François de Sales

Saint François de Sales

© Catherine Leblanc / Godong

«Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », jugeait Camus. La récente affaire de Trappes, ville moyenne (32 000 habitants) où un enseignant en philosophie a démissionné de son poste après avoir été critiqué pour sa dénonciation de l’emprise islamiste de plus en plus forte sur la ville, semble donner raison à l’écrivain. De même, la loi qui entend combattre l’islamisme, qui devait être votée en première lecture ce 16 février, avait déjà fait disparaître le terme même de son vocabulaire, vidant le texte de son contenu.

Car enfin, comment combattre ce que l’on refuse de désigner ? L’enseignant de Trappes n’est pas un extrémiste, mais il n’a pas hésité, lui, à qualifier le projet islamiste de « totalitaire », et à regretter que « ses élèves ne se sentent pas Français ». Pourquoi ce constat du terrain est-il réfuté ou passé sous silence ? Par crainte de remonter à la source de l’islamisme, à savoir une lecture littérale du Coran ? Sauf qu’à force de s’en tenir à des demi-vérités ou de rester dans l’équivoque, on en arrive à « canoniser le mensonge », comme l’affirmait saint François de Sales.

Un réveil de la fibre catholique ?

Dans le même temps, la discussion parlementaire sur ce texte de loi a étonné par sa virulence à l’encontre de la religion catholique – pour éviter d’avoir à désigner l’islam. Elle pourrait aboutir, par un contrepied dont l’histoire est prodigue, à réveiller la fibre catholique, encore majoritaire chez nos concitoyens – environ 50 % se considèrent comme catholiques, selon l’Observatoire de la laïcité (2019). En s’attaquant au voile des mariées, par exemple, et en le comparant à l’asservissement du voile islamique, ces élus ne font certes pas honneur à la culture, mais surtout ils obligent l’Église à une vraie réponse sur le fond.

Il appartient dès lors aux catholiques de faire la lumière dans cette obscurité, de dire à nouveaux frais et sans crainte quelle est leur foi : une religion d’amour, une loi de liberté et non une soumission de l’intelligence. Cela peut passer par le simple témoignage personnel au travail, mais d’abord par l’école. Il n’est pas anodin en effet que dans cette lutte contre ce « cancer » qui ronge la société, les enseignants et l’école soient en première ligne : car avant d’être politique, le combat est culturel. De ce point de vue, le rôle des écoles catholiques est majeur. Charles de Foucauld écrira à un ami combien la neutralité de ses maîtres, pourtant savants, lui avait fait perdre la foi : « La jeunesse, disait-il, a besoin d’être instruite non par des neutres, mais par des âmes croyantes et saintes (…) et inspirant aux jeunes gens une ferme confiance dans la vérité de leur foi. »

L’ouverture à tous, qui a toujours été l’honneur des écoles confessionnelles, ne peut plus être un prétexte à ranger la foi au rang des accessoires ou des options. Cette dernière doit redevenir le cœur du projet pédagogique, et le bien des âmes sa finalité ultime, s’il veut être fidèle à la demande du Christ : « Allez enseigner toutes les nations (…) faites-en des disciples. »