Il est le principal rival de Boris Johnson dans la course à la succession de Theresa May au 10. Downing Street. Mais lundi, le conservateur Jeremy Hunt a abandonné quelques heures la lice médiatico-politique pour assister à la présentation du rapport officiel sur les persécutions antichrétiennes coordonnée par Philip Mounstephen, l’évêque anglican de Truro (Cornouailles).
Le chef de la diplomatie britannique a réagi de manière très ferme aux conclusions préoccupantes de cette étude documentée. « Est-ce à cause d’une approche politiquement correcte mal ajustée, ou à cause d’une répugnance instinctive à parler des questions religieuses, mais le gouvernement n’a toujours pas pris le problème à bras le corps », a-t-il déclaré.
"I believe that freedom of religion or belief is not simply one right amongst many but actually the one on which so many others depend."
Bishop @pmounstephen has carried out an independent review into @foreignoffice response to persecution of Christians around the world pic.twitter.com/Iutz8cENsx
— Foreign Office 🇬🇧 (@foreignoffice) 8 juillet 2019
Un « défi radical » pour les régimes autoritaires
« Si une minorité subit 80% des discriminations fondées sur l’appartenance religieuse, il est simplement injuste qu’elle ne soit l’objet que d’une si faible attention » a déploré pour sa part Philip Mounstephen, citant la statistique a laquelle est parvenu le rapport dans ses conclusions. « Les chrétiens représenteront toujours un défi radical pour les régimes à tendance autocratique. Et ils sont nombreux dans le monde aujourd’hui », a précisé l’évêque.
Pour le prélat, suivi dans ses conclusions pour Jeremy Hunt, il importe désormais de nommer ces discriminations avec clarté et de ne plus se contenter de déplorer de trop vagues atteintes aux droits de l’homme ou aux libertés fondamentales : les persécutions anti-chrétiennes revêtent une dimension particulière qui justifie l’utilisation d’une dénomination spécifique : en l’occurrence, celle de christianophobie (« christianophobia »).
Préconisations
Concrètement, Mgr Mounstephen propose six mesures principales pour lutter contre les discriminations antichrétiennes :
– Obtenir une résolution du conseil de sécurité de l’ONU intimant aux puissances du Proche et du Moyen-Orient d’assurer la protection des minorités chrétiennes.
– Mettre en place un « label christianophobie » pour déclencher des réponses adaptées de la diplomatie britannique.
– Imposer des sanctions aux responsables des exactions perpétrées sur les minorités religieuses.
– Flécher une partie des financements du Magna Carta Fund (le fonds d’investissement du secrétariat aux Affaires étrangères dédié à la protection des droits de l’homme) en direction des minorités chrétiennes persécutées.
– Améliorer la formation du personnel du Foreign Office sur les questions religieuses.
– Donner aux ambassades britanniques, dans les régions concernées des moyens efficaces pour réagir en cas de violation de la liberté religieuse.
Very grateful to @pmounstephen for his excellent but shocking report on state of Christian persecution worldwide. Hundreds of Christians are killed every month for their faith. Political correctness has for too long stopped us speaking out – no longer https://t.co/470oKYKGhf
— Jeremy Hunt (@Jeremy_Hunt) 8 juillet 2019
Sur Twitter, n’oubliant pas le contexte électoral, Jeremy Hunt a confirmé l’intérêt qu’il porte à ces pistes, annonçant que la situation allait changer pour les chrétiens persécutés. Sous-entendu, s’il est élu…