Au moment où chacun est appelé à se mobiliser en faveur des victimes du typhon aux Philippines et où le drame syrien reste en toile de fond de notre impuissance à faire quoi que ce soit d’utile, notamment pour les chrétiens promis au massacre, il paraît indécent de parler des besoins économiques de France Catholique. C’est certain, votre argent sera mieux placé à l’Œuvre d’Orient ou à l’Aide à l’Eglise en Détresse.
Un ami nous écrit : « Je vous remercie de votre demande de réabonnement, mais je suis à nouveau au chômage… ayant dû cesser mon activité, suite au cancer de mon épouse, qui va mieux maintenant… Je reviens vers vous dès que je me sens stable pour reprendre cet abonnement, nous venons de donner nos derniers euros pour les Philippines ! »…
Bien sûr, grâce à notre caisse de solidarité, on va pouvoir lui offrir un abonnement gratuit d’un an. Mais n’y aurait-il pas plus utile à faire ?
Notre hebdomadaire existe depuis 1924. Il a eu ses grandes heures et d’autres peut-être moins glorieuses. Mais, désormais, sert-il uniquement au confort intellectuel et moral de quelques abonnés qui le soutiennent à bout de bras, d’une part, de tribune fort limitée et éventuellement de gagne-pain plutôt modeste à quelques intellectuels, d’autre part ? On est en droit de se poser la question. Surtout au moment de faire les comptes. Quand on remarque que la plupart des compteurs sont au rouge, que les courbes sont invariablement descendantes, que les initiatives prises tournent trop souvent court. Ce qui devrait être une entreprise de presse viable dépend beaucoup — beaucoup trop ? — de la charité de son public. N’est-il pas temps de passer à autre chose ? De plus concret, de plus satisfaisant pour l’esprit et la conscience ? Nous n’avons pas la réponse. Nous savons que l’on ne vit pas que de pain. Que parfois la lecture d’un article peut changer une vie, lui donner une direction imprévue et pourtant durable — cela s’est vu plus d’une fois avec France Catholique, on pourrait faire des fioretti…
Alors, contentons-nous de la posture du serviteur inutile. Pour la suite, c’est vous qui « savez ».
Vous qui êtes abonné(e) et qui tenez à ce que ce journal perdure pour des raisons que vous seul pouvez expliquer, vous pouvez encore abonner un ami, faire un don à l’ADCC ou à la fondation qui peut recueillir des legs en notre faveur.
Vous qui lisez les lettres de liaison de ce site depuis des mois — voire des années puisque notre site Internet a été ouvert à la Noël 1996 ! — vous pouvez peut-être prendre enfin la décision de souscrire un abonnement, par exemple l’abonnement « numérique » à 96 euros qui permet de consulter chaque semaine le journal complet avec un peu d’avance sur les abonnés « papier ». C’est plutôt cela qui peut justifier notre acharnement à durer : la venue de nouveaux abonnés qui nous conforteraient dans l’idée que France Catholique n’est pas seulement une histoire intéressante, un « entre-nous », mais aussi un vecteur plein d’avenir pour protéger et laisser éclore une graine de foi…
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- EXCURSION EN ÉCONOMIE : LES MAITRES PATAUGENT LES PROFANES DOUTENT
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ