En suspendant l’arrêté municipal anti-Burkini de la commune des Alpes Maritimes Villeneuve-Loubet, le Conseil d’Etat cherche à apaiser un débat devenu très polémique qui fait des vagues bien au-delà des plages…
Cette juridiction administrative suprême estime qu’ « aucun élément ne permet de retenir que des risques de troubles à l’ordre public aient résulté de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes ». Et donc, « en l’absence de tels risques, le maire ne pouvait prendre une mesure interdisant l’accès à la plage et la baignade. » Le juge des référés conclut, d’une façon très générale, que l’arrêté mis en cause a constitué « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle »…
Ce faisant, il satisfait les représentants des musulmans vivant en France et la Ligue des droits de l’homme, et il tranquillise le ministre de l’Intérieur, mais il provoque un sursaut de révolte de plusieurs des maires qui ont décidé des arrêtés semblables d’interdiction de cette tenue de bain, jugée trop ostentatoire en tant que signe d’appartenance religieuse islamique. Le maire corse de Sisco explique qu’il a pris quant à lui son arrêté d’interdiction du burkini pour éviter le danger de nouveaux affrontements violents qui auraient pu dégénérer et entraîner mort d’hommes… Des goûts et des couleurs on ne discute pas… Mais quand la sécurité publique est invoquée… Irait-on vers une série de dialogue de sourds ? Situation dangereuse…
