Bulletin de l'Acip n°1131 (DR) - France Catholique
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Bulletin de l’Acip n°1131 (DR)

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Bulletin hebdomadaire n° 1191 du lundi 19 mai 2008

Extraits

Evènement – 1
par Serge Plenier

Que se passe-t-il au PS ?

Le Parti socialiste fait toujours l’actualité. Il y a eu d’abord la petite victoire en trompe-l’œil qu’a constitué le rejet, à l’Assemblée nationale, du projet de loi sur les OGM. Surtout, il y a les préparatifs du congrès de Reims au cours duquel devrait être élu le successeur de François Hollande au poste de premier secrétaire. En fait, tout l’enjeu est pour l’instant de savoir qui sera candidat à la présidentielle de 2012.
C’est ainsi que l’on a pu assister à l’étrange ballet d’une Ségolène Royal, pressée de brûler la politesse à un Bertrand Delanoë qui devrait prochainement sortir son ouvrage, tandis que Dominique Strauss-Kahn reste en embuscade, du haut de son FMI new-yorkais. Récemment, la compétition s’est même enrichie d’un outsider avec Martine Aubry qui se reprend à rêver d’un destin national.
La course aux présidentielles est relancée. On ne peut en dire autant de la course aux idées. On entend beaucoup de candidats au Parti socialiste, mais le PS est lui-même pratiquement inaudible. Qu’il s’agisse des OGM ou de la loi sur la modernisation économique, aucune contre-proposition sérieuse n’a été formulée. L’exemple le plus frappant est celui des 35 heures. Alors que l’UMP en réclame la fin à cor et à cri, le premier parti de l’opposition a fait étalage de ses divisions. Au vrai, la chose n’est pas nouvelle : on se souvient des critiques formulées l’année dernière par Ségolène Royal, mais aussi des réserves des uns et des autres. Le Parti socialiste peine décidément à trouver ses marques d’opposant.
Une telle situation est préoccupante. Laurent Fabius a raison de dénoncer le véritable « pugilat » auquel donne déjà lieu l’élection du premier secrétaire. Le spectacle donné par les socialistes n’est pas rassurant pour les électeurs et risque de contribuer u peu plus au discrédit d’un parti dont on se demande aujourd’hui s’il est porteur d’un véritable projet.
A l’origine de cette situation, il faut sans doute voir la répercussion des échecs aux dernières élections présidentielles et législatives. Mais on peut aussi voir ici l’effet d’une crise d’identité. Aujourd’hui, les socialistes sont tiraillés entre l’adhésion franche à la social-démocratie (à l’instar des autres partis socialistes européens) et les sirènes d’une extrême-gauche maquillée en « gauche anticapitaliste ».
Surmonter une telle crise paraît aujourd’hui indispensable au PS, s’il veut véritablement redevenir le parti de gauche que demande le fonctionnement de notre démocratie.


L’evénement-2
par Jean-Gabriel Delacour

Le « scandaleux » accueil minimum dans les écoles

La persistance des manifestations et de la grogne chez certains enseignants amène à poser un certain nombre de questions relevant certes de la politique mais aussi, plus simplement, de la conception que l’on peut avoir de l’éducation et du simple bon sens. On peut certes estimer que les réformes proposées sont incomplètes, inadaptées ou trop rapides, mais il faut quand même bien s’interroger sur la pertinence du système. Or, celui-ci n’arrive même pas à donner à tous des rudiments, fabrique des chômeurs et des insatisfaits et supporte difficilement la comparaison avec ce qui se passe à l’étranger — où vont d’ailleurs s’établir de plus en plus de diplômés.
Bien qu’il ne s’agisse en fait que d’un épiphénomène, l’affaire du service minimum d’accueil dans les écoles est révélatrice des lourdeurs et du conservatisme ambiant. On ne voit en effet pas très bien ce qu’il y a de « scandaleux » à organiser la prise en charge d’élèves abandonnés par les enseignants — situation qui n’existe pas dans des pays comme l’Allemagne et l’Autriche où le droit de grève n’existe pas pour les fonctionnaires. Le chef de l’État a donc manifesté sa volonté de faire aboutir un projet de loi avant les prochaines vacances. On voit alors se lever de nouveaux boucliers au motif que déposer un préavis de grève 48 heures avant violerait la liberté individuelle — en Espagne, le délai est de dix jours. Il faut d’ailleurs aussi penser aux communes : en dehors des refus politiques d’assurer ce service, certaines estiment que ne n’est pas à elles de suppléer les enseignants défaillants, d’autres considèrent que deux jours restent insuffisants pour organiser la prise en charge et il en est qui demandent une clarification juridique des responsabilités.
D’autres réformes sont en cours, notamment en ce qui concerne le redoublement, lequel touche 38 % des élèves de 15 ans contre une moyenne de 13 % dans les pays de l’Ocde. Mais il y a aussi ces 23 000 enseignants qui n’enseignent pas, parce qu’ils sont affectés à d’autres tâches — y compris comme permanents syndicaux — ou sont spécialistes d’une matière trop limitée. Le tranquille et souriant Xavier Darcos est bien décidé à continuer à avancer et à ne pas reporter les réformes sous prétexte qu’il vaudrait mieux les étaler.
Enfin, nul ne peut contester la synergie et la synchronisation entre syndicats enseignants et lycéens — mais on ne s’interroge guère sur ces jeunes « en grève » alors que, normalement encore mineurs, ils se privent non pas d’un travail mais d’une formation assurée par la nation. Les seconds sont censés dénoncer certaines suppressions de poste, mais débordent vite sur la « précarisation des profs et des personnels ». Tout occupés, selon le site internet de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne, à ce « qu’on prennent en compte leur demandes [sic] », ils espèrent peut-être plus ou moins un nouveau mai 68. Ce qui ne réjouit pas forcément un des coorganisateurs de la manifestation du 22 mai : Bernard Thibault n’a aucune envie de servir de marchepied à Olivier Besancenot — même depuis que ce dernier est passé chez Michel Drucker.


Santé
par Jacques Duconseil

Vers une sexualité responsable ?

Depuis le début du mois de mai, le ministère de la santé et l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) ont lancé une campagne TV et radio sur le thème de la contraception. On peut s’étonner que 40 ans après la légalisation de la contraception, les pouvoirs publics souhaitent encore massivement s’investir dans les actions de communication de grande envergure. Certaines réflexions menées récemment nous montrent qu’il existe encore beaucoup à faire dans ce domaine. Les résultats de l’enquête « Sexualité en France » publiés début 2008 et commentés par N. Bajos et M. Bozon nous apprennent notamment qu’une grossesse sur trois reste imprévue aujourd’hui malgré un taux de contraception global particulièrement élevé en France. Ils relèvent qu’il existe une forte disparité selon l’origine sociale et l’origine géographique des populations concernées. Pire encore, d’autres chiffres nous montrent que le nombre d’IVG reste stable et élevé depuis 30 ans en France (206.300 IVG en 2005) malgré une diffusion massive de la contraception et particulièrement des méthodes médicalisées les plus efficaces (pilule, stérilet). Le développement de la contraception d’urgence n’a pas empêché l’augmentation du taux de recours à l’IVG chez les mineures et les femmes de moins de 20 ans.
Voilà pourquoi cette campagne vise en priorité les moins de 25 ans. Des SMS et des bannières sont envoyés à 300.000 jeunes de 16 à 25 ans sur leurs portables. Les pouvoirs publics tentent aussi, en partenariat avec la station de radio Skyrock, à travers des chroniques quotidiennes (Envie2toi) et un blog (onSeXprime.skyrock.com) de créer de l’interactivité sur des sujets ayant trait à la sexualité. Au-delà de l’information indispensable, il convient bien sûr de donner à chacun le sens de ses responsabilité dans ce domaine. On nous dira que c’est un autre débat. Pas sûr ! Madame Bachelot, ministre de la Santé, l’a souhaité ardemment lors de la présentation de cette campagne voilà quelques jours. Nous ne pouvons que l’approuver.


Culture
par Jean Étèvenaux

Un manuel d’histoire franco-allemand

Dans la lignée du volume sorti il y a deux ans pour les élèves de Terminale et qui portait sur la période commençant en 1945, les éditions Nathan viennent de publier la version française d’un ouvrage dû à douze enseignants allemands et français et qui concerne l’Europe et le monde entre 1815 et 1945. Disons tout de suite qu’il s’agit d’un travail remarquable, qui évite la langue de bois et le politiquement correct — par exemple avec une appréciation très mesurée du Second Empire — tout en proposant faits précis et analyses pertinentes.
Sont ainsi abordées plusieurs questions sur les visions réciproques des Allemands et des Français, particulièrement lors des trois guerres et des crises comme l’occupation de la Ruhr en 1923, lorsque les deux nations se sont considérées comme des « ennemis héréditaires » [Erbfeinde]. Du coup, on voit la reconstruction du passé par les historiens allemands de la fin du XIXe siècle transformant les guerres dynastiques de Louis XIV dans le Saint Empire romain germanique en une lutte entre la nation française et la nation allemande. Du côté français, on perçoit comment le mythe de la « frontière naturelle » développé sous la Révolution et l’Empire et jamais vraiment abandonné ensuite a déclenché une vague de francophobie en Allemagne. Enfin, après 1871, le souvenir constamment évoqué, y compris à l’école, de la perte de l’Alsace-Lorraine — en fait, l’Alsace-Moselle — a nourri une véritable haine à l’égard du « Teuton » et du « Boche ».
Tout cela a certes été dépassé par l’écrasement du nazisme avec la faillite définitive, non seulement militaire mais aussi morale, de toute forme agressive de nationalisme outre-Rhin, évolution facilitée par le fait que l’Allemagne a assumé sa responsabilité, aussi bien en ce qui concerne les crimes commis durant l’Occupation que dans le cadre de la Shoah — comme l’a encore manifesté le voyage de la chancelière Angela Merkel en Israël ce mois-ci. On ne s’étonnera pas que les auteurs montrent qu’est aujourd’hui considérée avec plus que de la circonspection la thèse, très répandue en France, qui a fait de l’Allemagne du XIXe et du XXe siècle le produit d’une évolution quasi automatique, partant du passé prussien et allant, via la formation de l’empire bismarckien, à l’établissement du totalitarisme nazi. Elle fut alors qualifiée de « voie originale » [Sonderweg], parce que jugée fondamentalement différente des démocraties libérales de la France et du Royaume-Uni. Mais cette approche oubliait que l’Allemagne wilhelmienne était aussi un État parlementaire de droit moderne, avec une participation démocratique et des avancées sociales.
On voit aussi comment les historiens français et allemands se sont longtemps affrontés sur la question des causes de la « Grande Guerre » — que les Allemands dénomment simplement « la Première Guerre mondiale » [« Der Erste Weltkrieg »]. Les manuels français en traitaient d’une manière détaillée et insistaient surtout sur le front occidental, oubliant les autres, qui en ont fait un conflit européen et mondial. Au contraire, les manuels allemands l’abordaient de manière plus synthétique, en la présentant comme la « catastrophe originelle » [« Urkatastrophe »] du XXe siècle et en consacrant moins de place à l’histoire militaire proprement dite.

Geiss (Peter), Henri (Daniel) et Le Quintrec (Guillaume) [sous la direction de], Histoire / Geschichte. L’Europe et le monde du congrès de Vienne à 1945, manuel d’Histoire franco-allemand, premières L/ES/S, Nathan / Klett, Paris / Stuttgart, 2008, 384 pages


Finances locales
par Adrien Boros

Au secours ! Je construis ma maison

Bien sûr, il faut trouver le terrain, l’architecte ou le constructeur, payer les travaux, payer aussi les surprises ou les oublis.
Mais ce n’est pas tout ! Lors de chaque permis de construire, l’administration se rappelle à notre bon souvenir. Et, à cette occasion, toutes les administrations s’y mettent… la commune (ou le syndicat intercommunal), le département, la région et parfois même directement l’Etat. Participations, taxes, redevances et contributions diverses, peu importe les appellations. Mais de quoi s’agit-il ? Pour financer travaux, réalisation d’équipement et services divers, l’argent de nos impôts « courants » ne suffit plus, et cela est bien une réalité.
Autrefois, il y eut bien une taxe proportionnelle à la dimension et au nombre de… nos fenêtres. Plus on en avait, plus on payait car on considérait qu’une ouverture dans un mur de façade suppose plus à chauffer en hiver, donc une capacité de dépenses plus importante… Aujourd’hui, au contraire, nous « vitrons » maisons et équipements abondamment, pour le soleil, la lumière, l’aération… Il n’est plus question de taxer ce confort, encore que, qui sait ? On y reviendra peut-être un jour…
Revenons plutôt aux taxes d’actualité : la TLE (Taxe Locale d’Equipement), la plus connue. Elle est aussi probablement la plus ancienne parmi ce qu’on appelle, de nos jours, les taxes d’urbanisme, car instituées par la loi d’orientation foncière de 1967. Son calcul est relativement complexe (une partie fixée par l’Etat et actualisée chaque année, une partie fixée par la commune, non modifiable pour un minimum de trois ans.
Elle est automatique (sauf quelques exceptions) dans toutes les communes de plus de 10 000 habitants, et facultative pour les autres qui devront, si elles souhaitent les percevoir, les décider par délibération du conseil municipal. Pour une maison d’une centaine de m2, elle se situera (selon le taux fixé par la commune) entre 500 € et 2500 €. Sauf en région Ile-de-France ou, privilège extrême, elle sera plutôt de 1000 € à 3 000 €.
Une bonne dizaine d’autres taxes peuvent s’y ajouter. Deux sont instituées par le Conseil général pour financer les espaces naturels sensibles et les organismes de conseil en architecture. Pour la même raison, on rajoutera jusqu’à 1 500 €.
Si, pour une raison technique, il ne nous est pas possible de réaliser les places de stationnement exigées par le règlement d’urbanisme, la commune peut, après avoir décidé de mettre en place une taxe spécifique, réclamer jusqu’à 14 000 € par place manquante…
La plus récente, c’est la PVR, la Participation pour Voies et Réseaux, car créée par une loi (Solidarité et Renouvellement Urbain) de décembre 2000. Calculée en fonction des projets effectifs d’infrastructures à réaliser et exigible des riverains qui profiteront de ces aménagements, son montant est très variable mais peut atteindre facilement 10 000 € par parcelle. Heureusement, elle n’est pas systématique, des projets précis et préalables doivent précéder son instauration par la commune.
Enfin, et selon les communes, n’oublions pas la PRE (participation pour raccordement à l’égoût), la PAE (Programme d’Aménagement d’Ensemble), le VDPLD (Versement pour Dépassement du Plafond Légal de Densité), la RAP (redevance pour archéologie préventive).(1)
Heureusement, il est très rare qu’on soit soumis à tout en même temps.

(1) et autres taxes régionales comme la Taxe Spéciale pour Equipement Routier en Savoie, fixée, à l’origine, à titre exceptionnel pour financer les équipements nécessaires aux jeux olympiques d’hiver à Albertville en… 1992 !


Environnement
par Fabrice de Chanceuil

La géographie a la francaise

Les Français, dit-on, ne connaissent pas leur géographie. Cela ne veut pas dire forcément pour autant qu’ils ne l’aiment pas. En effet, grâce en partie aux ARTT et en dépit de la baisse du pouvoir d’achat, les Français voyagent de plus en plus et de plus en plus loin. En outre, l’engouement pour l’écologie les amènent à s’intéresser davantage aux éléments et aux milieux qui constituent notre Terre. Il suffit pour s’en convaincre de voir le nombre de revues consacrées aujourd’hui à ces sujets. Comme certaines et les plus connues sont d’origine anglo-saxonne, la tentation pourrait être grande de dénoncer une fois de plus le retard pris par la France dans ce domaine comme dans bien d’autres. Mais en l’espèce, ce serait une injustice doublée d’une erreur.
En effet, non seulement il existe une école française de géographie mais celle-ci est, depuis le XIXe siècle, à partir des travaux de Paul Vidal de La Blache, la première du monde. Première en importance, la géographie française est aussi la première dans le temps puisque c’est en 1821, sous le règne du Roi Louis XVIII, qu’a été créée la Société de Géographie, toujours bien vivante et qui est aujourd’hui la plus ancienne société de géographie au monde.
Tout au plus aurait-on pu reprocher à la vénérable institution d’être trop élitiste et de s’intéresser uniquement aux spécialistes de la discipline. Désormais, ce reproche n’est plus de mise. Sous l’impulsion de son président, le Professeur Jean Bastié, la Société de Géographie vient de faire peau neuve. Elle publie à l’intention du grand public, en collaboration avec l’Institut géographique national et un éditeur chevronné, « La GéoGraphie », revue trimestrielle de 120 pages en couleurs qui n’a rien à envier à ses concurrentes plus anciennes. En outre, bel acte de confiance à une époque qui prédit la mort du petit commerce, elle vient d’ouvrir, au rez-de-chaussée de l’hôtel qu’elle occupe boulevard Saint-Germain à Paris, une librairie spécialisée comme il se doit dans la géographie mais comprise dans son acception la plus large comprenant la nature, l’environnement, le tourisme, les voyages et les explorations ainsi que l’histoire et l’économie. La société invite d’ailleurs tous ceux qui le peuvent à la rejoindre pour contribuer au rayonnement de la géographie française mais aussi, ce qui n’est pas le moindre, de la géographie en français.

Société de Géographie
184, boulevard Saint-Germain 75006 PARIS
téléphone : 01 45 48 54 62
courriel : socgeo@socgeo.org
site Internet : http://www.socgeo.org


Calendaires
par Erwan Violin

Fête des mères : le plus beau cadeau

La Fête des mères est une tradition récente. En 1918, la ville de Lyon avait décidé de créer une Journée des mères en hommage à celles qui avaient perdu leur fils ou leur mari lors de la guerre de 14-18. L’initiative avait été reprise par le gouvernement, quelques années plus tard. Ensuite, ce fut le gouvernement de Vichy qui créa, en 1941, la Fête des mères. Enfin, le gouvernement de la IVème République fit voter, en 1950, une loi consacrant cette fête et la fixant au dernier dimanche du mois de mai (toutefois, si ce dernier coïncide avec la Pentecôte la fête est reportée au premier dimanche de juin).
Depuis, jeunes ou moins jeunes, toutes les mères ont droit à leurs cadeaux, plus ou moins prestigieux, plus ou moins touchants, quand il ne s’agit pas d’une simple fleur.
Pour certaines mères, pourtant, ce peut-être aussi un moment douloureux, celui des enfants partis, absents ou même décédés. Cette année, la Fête des mères devrait nous faire penser par exemple à ces centaines de mères chinoises ou birmanes qui ont perdu un mari ou, surtout, un enfant. Ces mères qui ont tout perdu nous rappellent que la maternité, si elle est source de joies incomparables, peut aussi se révéler porteuse de douleurs indicibles.
N’est-ce pas là une raison de plus pour honorer nos mères et leur faire ce qui est sans doute le plus beau cadeau : notre présence et l’assurance qu’on ne les oublie pas.


Livres
par Catherine Pauchet

De la Palestine à l’Etat d’Israël

Historien israélien, auteur de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues, Ilan Pappe, retrace l’installation de l’Etat d’Israël grâce à ce qu’il appelle « le nettoyage ethnique de la Palestine » et à la passivité des organisations internationales, en premier lieu de l’Onu. En 1947, la Palestine comptait deux millions d’habitants : un tiers de Juifs, deux tiers d’Arabes. Deux ans plus tard, la terre palestinienne, devenue l’Etat d’Israël, est occupée à plus des trois quarts par la communauté juive. Plus de cinq cents villages ont été rasés. Huit cent mille Arabes ont fui les villes pour peupler des camps de réfugiés hors de leurs frontières. C’est, estime l’auteur, une entreprise délibérée d’expulsion et de destruction qui a été mise en route. Verra-t-on un jour la paix en terre sainte ? Pas tant que les réfugiés n’auront pas retrouvé leur patrie, précise-t-il. Un ouvrage rédigé à partir d’archives, de documents d’époque et de témoignages directs.
« Le nettoyage ethnique de la Palestine », Ilan Pappe, Fayard, 394 p., 22 €.

Notre monde en images

Chaque jour, les photographes de Reuters transmettent quelque 1500 photos. Ainsi, le fonds de cette agence de presse s’enrichit tous les ans d’un bon demi-million de clichés. Pour le mettre en valeur, Reuters a décidé de lancer une collection d’ouvrages retraçant les événements marquants de l’année écoulée. Voici donc le premier opus consacré à 2007. Tout ce qui a fait l’actualité : guerre en Irak, feux de forêts, flux migratoires, défilés de mode, dieux du stade et stars de cinéma… s’y retrouve. C’est tragique, c’est drôle, c’est notre monde en images.
« Notre Monde », Reuters, Thames & Hudson, 352 p. 18€.
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D’un jour à l’autre

Politique
L’adoption du projet de loi sur les OGM a été empêchée le 13 mai par le vote d’une motion de procédure communiste adoptée par 136 voix contre 135, un grand nombre de députés de la majorité n’étant pas en séance. La commission mixte paritaire Assemblée – Sénat chargée de proposer une nouvelle version du texte a repris le projet voté par le Sénat avant son rejet par l’Assemblée. Les socialistes ont décidé de saisir le Conseil constitutionnel.
Le porte-parole du PS, Julien Dray, n’a pas exclu un vote hostile à la révision de la constitution s’il n’y a pas de « signes substantiels » en faveur du parlementarisme ; la commission des lois de l’Assemblée a donc adopté le 15 mai sans les voix du PS le projet de réforme constitutionnelle débattu à partir du 20 mai.
Ségolène Royal a lancé les hostilités au sein du PS en annonçant le 16 mai sa candidature à la succession de François Hollande.
Le Nouveau Centre a pris forme officiellement le 17 mai à Nîmes où se tenait son congrès constitutif ; le ministre de la Défense, Hervé Morin, a été élu président.

Economie
La ministre de l’Economie a annoncé le 15 mai que le taux de croissance pour 2007 avait été révisé à la hausse : 2,2 au lieu 1,9% ; en conséquence, la dette publique a été ramenée de 64,2 à 63,9% du PIB ; ce même PIB a encore progressé de 0,6% au cours du seul 1er trimestre 2008, rythme supérieur aux prévisions.

Social
La grève des fonctionnaires a été bien suivie le 15 mai dans l’éducation nationale ; enseignants et étudiants occupaient une place importante dans les cortèges. Nicolas Sarkozy a annoncé le même jour que le service minimum d’accueil dans les établissements scolaires deviendrait obligatoire. Le ministre de l’Education souhaite pour sa part la mise en place dès la rentrée 2009 d’une agence de remplacement des enseignants absents .
Huit syndicats de la SNCF ont déposé un préavis de grève pour le 22 mai ; ils protestent contre la réforme des retraites.
Selon l’Insee, le pouvoir d’achat des ménages a progressé de 3,3% en 2007 contre 2,6% en 2006 ; c’est la plus forte hausse depuis 2002.

Justice
Le Conseil supérieur de la magistrature a abordé le 19 mai l’examen de la responsabilité du procureur dans l’affaire d’Outreau.

Pêche
Après le blocage des ports de La Rochelle et des Sables-d’Olonne, le mouvement de protestation des pêcheurs contre la hausse du prix du gazole s’est étendu le 17 mai à St-Gilles Croix-de-Vie et au Croisic.

Santé
Le plan gouvernemental sur l’autisme, présenté le 16 mai, prévoit la création de 4 100 places d’accueil sur cinq ans.

Défense
Le nouveau livre blanc contenant les grandes lignes de la politique de défense au cours des quinze prochaines années met l’accent sur l’importance du renseignement ; l’effort de dissuasion nucléaire sera maintenu, mais des bases seront fermées en Afrique et les effectifs susceptibles d’être déployés à l’étranger seront ramenés de 50 à 30 000 hommes.

Logement
Les locataires de HLM dont les revenus dépassent d’au moins 20% les plafonds de ressources pour accéder à un logement social verront leur loyer majoré à partir du 1er janvier prochain.

Violences
Deux adolescents de 11 et 12 ans ont été mis en examen le 16 mai pour viol et diffusion de la scène au moyen d’un téléphone portable ; ils ne peuvent faire l’objet que de sanctions éducatives.

Banques
Selon un communiqué du 15 mai, la crise boursière qui a divisé par trois le bénéfice du Crédit agricole au 1er trimestre de cette année a contraint la banque à lancer une augmentation de capital et un programme de réduction d’activités et de cession d’actifs.

Grand Paris
Le secrétaire d’Etat chargé du développement de la région capitale, Christian Blanc, a jugé le 13 mai que la création d’un pôle scientifique mondial autour de Saclay était prioritaire.

Patrimoine
La Nuit des musées a accueilli le 17 mai 1,5 million de visiteurs.

Archéologie
Un buste de Jules César, peut-être exécuté de son vivant, a été découvert en 2007 dans le Rhône à hauteur d’Arles, ainsi qu’un Neptune en marbre et un bronze représentant le satyre Marsyas ; la découverte avait été tenue secrète pour sécuriser le site.

Presse
Les députés ont adopté le 15 mai en première lecture un projet de loi visant à protéger le secret des sources des journalistes.

Intempéries
De fortes pluies orageuses ont éclaté le 15 mai dans la région de Toulouse et sur le Nord-Pas-de-Calais ; environ 70 personnes ont dû être évacuées sur les axes routiers menant à Lille, les voitures ayant été bloquées par la montée des eaux.
Un séisme de magnitude 4,2 a secoué la région de Tarbes le 18 mai ; c’est le quatrième de cette magnitude enregistré dans cette zone depuis 2002.

Monde
Chine
Un puissant séisme de 7,8 degrés sur l’échelle de Richter a frappé le 11 mai le sud-ouest de la Chine, faisant des dizaines de milliers de victimes dans la province de Sichuan ; des villes entières auraient été rayées de la carte et les barrages de la région sont menacés. Les répliques du séisme ont perturbé la course contre la montre des sauveteurs pour retrouver des survivants. La Chine a accepté l’aide étrangère.

Birmanie
Alors que l’aide étrangère arrive toujours aussi difficilement dans le pays, la crainte d’un détournement de cette aide s’ajoute désormais au risque d’épidémies et de choléra et à la menace de nouvelles précipitations. Les autorités birmanes n’avaient toujours pas donné le 18 mai leur accord au bâtiment français « Le Mistral » pour le déchargement de 1 500 tonnes de frêt humanitaire.

Liban
Le président Bush qui devait rencontrer le Premier ministre Fouad Siniora le 18 mai en Egypte, s’est dit prêt à aider l’armée libanaise à désarmer le Hezbollah soutenu par la Syrie et l’Iran. Un accord mettant fin aux affrontements a été obtenu le 15 mai par la Ligue arabe; les négociations se poursuivent au Qatar. L’élection présidentielle a été différée pour la 19ème fois et reportée au 10 juin.

Parachutes dorés
Les ministres des Finances de la zone euro ont dénoncé le 13 mai les augmentations de salaires de certains chefs d’entreprises ; ils envisagent de prendre des mesures fiscales pour limiter le phénomène.

Inde
Renault-Nissan a annoncé le 12 mai la création d’une entreprise commune avec le spécialiste indien des motos, Bajaj, pour lancer une voiture à très bas prix (2 500 dollars ou 1 600 euros) en 2011.
Un couvre-feu a été imposé le 14 mai dans la ville de Jaipur au lendemain d’attentats qui ont fait 80 morts et 150 blessés ; on craint que des groupes pakistanais ou bangladais cherchent à détruire le processus de paix entre l’Inde et le Pakistan.

Pakistan
Trois mois après les élections, le parti de Nawaz Sharif a fait éclater la coalition au pouvoir en retirant ses neuf ministres du gouvernement.

Etats-Unis
Sans surprise , Hillary Clinton a remporté le 13 mai la primaire de Virginie avec 67% des voix ; elle a annoncé que la course à l’investiture n’était pas terminée, alors que son rival s’apprêtait à recevoir très prochainement l’investiture des démocrates.
La cour suprême de Californie a jugé le 15 mai que l’interdiction du mariage homosexuel était contraire à la Constitution en vertu de l’égalité des droits ; venant du plus grand Etat américain, cette décision pourrait introduire la question dans la campagne présidentielle.

Amérique latine
François Fillon a profité de sa présence le 17 mai au 5ème Sommet Union européenne – Amérique latine de Lima, pour sensibiliser les dirigeants sud-américains au sort d’Ingrid Bétancourt. Selon le quotidien colombien El Tiempo, une opération militaire d’envergure serait en cours contre les Farc dans la région où se trouveraient les otages.

Sports

Voile
Partis de Concarneau le 20 avril, Laurent Pellecuer et J.P. Mouren ont remporté le 12 mai à St Barthélémy la 9ème édition de la transat à la voile.

Foot-ball
Pour la septième année consécutive, l’Olympique de Lyon a remporté le 17 mai le championnat de France de Ligue 1.