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Entretien
Brunor et « La Question interdite… » : bonne traversée !
Entretien exclusif pour les lecteurs de Zenit
ROME, Mercredi 3 décembre 2008 (ZENIT.org) – Qui ne connaît les « vignettes » de Brunor ? Alors, vous qui l’aimez déjà, jetez-vous sur la « Question interdite ». Vous qui ne le connaissez pas encore, précipitez-vous, il est encore temps ! Mais qui est Brunor ?
Brunor est marié, père de quatre enfants, il gagne sa vie comme illustrateur indépendant depuis 20 ans, pour l’édition, la communication d’entreprise et la presse – des quotidiens comme La Croix -. Il a été journaliste pour la Fondation d’Auteuil pendant 10 ans, responsable des pages BD de Tintin-Reporter et directeur de collection chez Mame.
Vous restez sur votre faim ? Brunor vient de se livrer un peu plus dans cet entretien pour les lecteurs de Zenit. Et puis, il y a son site en ligne, bourré d’humour et de sagesse ! Comme dit Brunor : « Bonne traversée ! »
Zenit – Brunor, qu’est-ce qui vous a amené à la BD chrétienne ?
Brunor- A 17ans, j’ai pris du recul vis-à-vis du monde chrétien. Je trouvais des incohérences dans le discours catholique et je constatais que si j’avais été chrétien jusqu’à ce jour, c’était pour suivre mes parents. J’enviais ceux qui faisaient une « rencontre du Christ », et je pensais que ce genre d’expérience forte était réservé à une certaine catégorie de personnes dont je ne faisais pas partie.
Zenit – Quelle « catégorie » de personnes ?
Brunor – Ceux qui étaient vraiment loin de l’Eglise, comme Claudel ou Frossard, voire ceux qui étaient des adversaires comme Saul qui deviendra l’apôtre Paul après son chemin de Damas. François d’Assise était un fils-à-papa insupportable, comme Charles de Foucault avant la rencontre qui déterminera leur vie « d’après ».
Zenit – Et vous-même ?
Brunor – Je ne correspondais à aucun de ces critères, mais j’étais un tiède. Malgré tout, je continuai de chercher et à 21 ans, ma question était : quand je dis « notre Père », là-haut, y a-t-il quelqu’un qui entend ?
Ma recherche m’a conduit sur la colline de Taizé dont j’ai tout de suite aimé la simplicité et la profondeur, ainsi que l’absence totale des « bondieuseries » que j’avais toujours fuit.
J’aimais la beauté des chants, la présence des moines comme une colonne vertébrale au cœur de cette famille humaine aux multiples langues, rassemblée pour les offices. Pourtant, la rencontre du Christ n’a pas eu lieu dans ces moments spirituels, mais dans l’église entièrement vide, tandis qu’un jeune postulant passait l’aspirateur ! Je venais de lire et de faire mienne cette intelligente petite phrase de Charles de Foucauld avant sa conversion : « Mon Dieu, si vous existez, faite que je vous connaisse. » J’ai vécu la certitude de trouver la réponse en rencontrant l’amour du Christ et de celui qu’il appelle son Père : le Dieu Unique.
Zenit – Cette expérience a tout changé ?
Brunor – Au retour, j’ai douté de cette expérience. J’ai tout remis en question en suspectant « un truc psy. » C’est seulement deux ans plus tard que j’ai compris, en rencontrant d’autres personnes ayant vécu le même genre d’expérience, que ce n’était pas un rêve. Dès lors, j’ai commencé à travailler pour moi les questions qui m’avaient éloigné de l’Eglise, pour les tirer au clair : les incohérences et tout ça… Il m’a semblé que les réponses que je trouvais pouvaient servir à d’autres.
La bande dessinée étant pour moi une sorte de langue maternelle, il était tout naturel de partager ces trésors avec des dessins et des histoires.
Zenit – Vous vous êtes lancé dans une série d’enquêtes dans un style particulier, tant sur le fond que sur la forme…
Brunor – La forme est un intermédiaire entre la bande dessinée et l’illustration. Il s’agit de BD sans case où l’on suit pourtant une narration sur plus de 300 pages… En couleur, cette fois-ci ! Le fond… Disons que mes bouquins sont sans doute les premières BD philosophiques ou théologiques.
Zenit – Mais on y trouve « quand même » des bons et des méchants ?
Brunor – On trouve des gens qui ont existé et qui ont exercé leur intelligence sur des sujets difficiles. Il n’y a donc ni bons ni méchants, mais des gens comme nous qui se trompent parfois, et dont certaines options peuvent s’avérer redoutables, à leur insu. On comprend aussi que d’autres soient capables de se transformer en faussaires car ils tentent de faire passer leurs idées par tous les moyens. Ils ont créé des virus qui vont se développer et engendrer des monstres : de véritables cancers de la pensée. Le lecteur va réaliser que cette histoire si méconnue est passionnante, avec des générations de faussaires idéologues, des crimes politico-religieux…
Zenit – Donc l’Eglise n’a pas imposé ses vues avec autorité ?
Brunor – C’est au lecteur de juger. Il va découvrir que le « dogme » n’est pas un bloc de granit, mais un fruit de l’intelligence… Il me semblait urgent de transmettre des informations sur cette aventure des premiers siècles qui est trop oubliée, voire inconnue. A notre époque, plus que jamais, je pense qu’il est nécessaire que chacun puisse exercer sa liberté sur les grands sujets qui nous préoccupent. Que l’on soit croyant ou non, la question de savoir qui est Jésus de Nazareth mérite d’être prise au sérieux.
Zenit – Comment savoir qui il est ?
Brunor – Au moins, on peut savoir ce qui a été dit de lui, car les documents existent, dans des livres érudits que le grand public ne consulte pas. Ce sont ces informations que j’essaye de transmettre, de façon lisible, pour que chacun puisse se faire une opinion, en connaissance de cause.
Zenit – Le titre intrigue – et attire ! – : quelle est cette « Question interdite » ?
Brunor – Il s’agit d’une question à propos du Christ, qui intéressait tellement les gens au VIIe siècle, qu’on en débattait jusque dans les lieux publics. L’empereur a voulu mettre un terme à cette recherche en l’interdisant, de façon autoritaire et brutale, avec sa police. Vous voyez qu’on est bel et bien dans un thème de BD ! D’autant plus que des hommes courageux vont opposer une résistance non-violente…
Zenit – Vont-ils réussir ?
Brunor – Quand on ose défier les totalitarismes, on n’a guère d’illusions quant à son propre avenir… Disons qu’ils n’ont pas renoncé à lutter pour la vérité, et qu’ils en sont morts. Leur aventure me confirme d’autant plus dans la nécessité de ne pas laisser cette question interdite à l’abandon, sans quoi ils seraient morts pour rien… Or, de nos jours, elle n’est plus interdite, elle est enterrée sous les sables de l’oubli.
Zenit – Justement, votre « Question » nous fait traverser les sables !
Brunor – En effet, ce parcours dans le temps et les idées se déroule dans la baie du Mont Saint-Michel, avec ses sables mouvants et ses pièges, car la marée peut vous prendre à revers… Toute une symbolique ! Le début de l’histoire est visible sur HYPERLINK « http://www.brunor.fr » www.brunor.fr en cliquant sur la couverture du livre. Bonne traversée !
Zenit – On perçoit dans vos pages un souci de toucher un public très large : la BD est pour vous un moyen « d’évangélisation » ?
Brunor – Oui, mais je préfère traduire le mot « évangélisation » par : « transmission d’informations ». Il y a toujours le danger de vouloir convaincre, comme dans la publicité. Alors que l’information enrichit toujours l’interlocuteur. Elle est précieuse pour prendre des décisions en toute liberté. Si je ne suis pas informé sur les horaires des trains, comment choisir ?
Zenit – Quels sont les thèmes sur lesquels il vous semble le plus urgent « d’informer » vos lecteurs ?
Brunor – Il me semble très urgent d’informer les jeunes sur les questions qu’ils se posent. J’ai entendu des questions sur l’authenticité des Evangiles et ça m’a conduit à entreprendre l’enquête HYPERLINK « http://www.Jésus » www.Jésus qui ? L’enquête historique (Cerf) Puis j’ai tenu à aborder cette question sur évolution/création si mal posée depuis le XIXe siècle qui est relancée par les créationnistes américains de façon absurde. Et j’ai pu mesurer que mes bouquins intéressent des non-croyants.
Zenit – Comment vous en êtes-vous rendu compte?
Brunor – Lors de Salons de la BD comme à Angoulême où je présente une exposition de mes BD chaque année. En parlant avec les visiteurs pour qui je dessine une dédicace, j’apprends que beaucoup se disent « tout à fait non-croyants », mais intéressés par ces questions, en particulier l’Univers imprévisible qui aborde des questions philosophiques et scientifiques.
Zenit – Quel est le message à déchiffrer au cœur de « La Question interdite » ?
Brunor – Comme pour les autres livres, j’ai voulu rendre accessibles des informations qui existent, mais que personne ne va chercher, car elles sont enterrées. Un garçon et une fille font la traversée de la baie du Mont Saint-Michel. Dans ce désert parsemé de sables mouvants, ils se demandent si on a les moyens de savoir qui est le Christ et quelle est sa mission. C’est une enquête que je mène depuis 1983 dans les textes des Pères de l’Eglise et des Conciles. Je ne savais pas, on ne m’avait jamais dit qu’il existait un concile reconnu par toutes les confessions chrétiennes actuellement divisées. Cela signifie que ce Concile/roc pourrait servir de base commune pour construire l’unité, comme le rocher stable au milieu des sables, sur lequel il a été possible d’édifier le Mont Saint-Michel, haut lieu spirituel, patrimoine de l’humanité. Vous comprendrez que je ne pouvais pas garder ça pour moi.
Zenit – « La Question interdite », ce sont 300 pages de BD : un gros pari pour cette réflexion profonde, théologique !?
Brunor – Je ne crois pas qu’il existe encore de BD théologique, c’est donc un vrai défi. Pourtant ce n’est pas l’exploit qui me motive, mais l’idée de permettre au plus grand nombre possible de mieux connaître le Christ et le parcours incroyable du développement de la pensée des hommes, à partir du message génétique de la Révélation. Un parcours traversé de crises où les conciles ont réussi à éviter les écueils et les sables mouvants. On n’a pas le temps de s’ennuyer car cette aventure a vraiment connu des piratages de faussaires, des crimes comme l’assassinat d’un pape courageux et des décrets totalitaires comme le diktat de cet empereur qui a interdit qu’on débatte de certaines questions. Vous verrez que les 300 pages suffisent à peine à relater tant de péripéties.
Zenit – Quel public espérez-vous ? Les jeunes attirés par ce format moderne ? Des adultes en recherche ? Des groupes de catéchèse ?
Brunor – Je ne vise qu’à partager les découvertes qui m’ont enthousiasmé et ont enfin répondu aux incohérences que j’avais repéré. J’ai une profonde allergie pour la poussière qui recouvre parfois certains sujets dans l’Eglise, et je pense que ça doit avoir un rapport avec l’aspirateur de Taizé qui a été témoin (et peut-être collaborateur) de ma conversion. Je pense aux jeunes, croyants ou non, avec qui je garde un contact privilégié lors de mes tournées avec ma guitare et mes dessins, mais je constate que beaucoup d’adultes lisent mes livres. Et même des personnes âgées qui me confient : c’est la première BD que je lis de ma vie !
Zenit – Pour que le portrait soit exact, il faut que nos lecteurs vous imaginent avec votre carnet de croquis et votre guitare ! Car vous êtes aussi compositeur interprète, et vous avez réalisé un CD de vos chansons…
Brunor – Le travail en bibliothèque et devant la planche à dessin est solitaire et isolé, alors que les concerts ou les veillées/rencontres offrent une relation magnifique avec les autres. Mais il s’agit toujours de transmission « d’informations » !
La Question interdite, Brunor-Ed Viltis-2008- 304 p. Quadri, 22€
http://www.brunor.fr
Propos recueillis par Anita S. Bourdin
ZF08120305
La Question interdite – Brunor – Ed Viltis-2008- 304 pages, quadri – 22 €
L’album de Brunor « La Question interdite » sera disponible le 10 décembre prochain dans les bonnes librairies (diffusion Serdif).
Vous pouvez aussi le commander par correspondance, avec un chèque à l’ordre de FRANCE CATHOLIQUE, 60, rue de Fontenay 92350 Le Plessis-Robinson.
Pour un seul livre le tarif est de 22 euros + 7 euros de port = 29 euros.
Tarifs dégressifs par quantité et commande du CD de chansons de Brunor, voir le bon de commande.
Paiement possible par Paypal ci-dessous :
Paiement par carte bleue, par téléphone (voir le bon de commande).
La question interdite
textes et dessins Brunor
Cette nouvelle BD est la suite
du livre www.Jésus qui ? (Cerf),
qui a reçu le prix 2005 de la bd chrétienne francophone
au festival Bd d’Angoulême.
Au cours d’une traversée de la baie du Mont Saint Michel, deux jeunes, Tom, notre héros habituel et une amie, se demandent si on peut savoir
qui est le Christ ?
Grâce à une rencontre inattendue,
ils vont être plongés dans l’histoire mouvementée
des Premiers siècles de l’Eglise,
et découvrir, de façon très vivante,
le développement de la pensée.
Ils vont alors comprendre
qu’il existe une base commune,
reconnue par les catholiques, protestants et orthodoxes
à partir de laquelle les chrétiens
pourraient travailler à reconstruire l’unité perdue.
Quelle est cette mystérieuse
question interdite par l’empereur au VII° siècle ?
Cette question cruciale qui coûté la vie
au moine Maxime est-elle définitivement
enterrée sous les sables ?
Les authentiques faussaires
de manuscrits du V° siècle auront-ils réussi
à brouiller les pistes et nous conduire vers les sables mouvants ?
Le visage du Christ sera-t-il désensablé ?
Connaître l’histoire des idées pour les comprendre, et avancer,
Tel est l’objectif de ce nouvel ouvrage de théologie en Bd,
300 pages (dont annexes et documents )
http://www.brunor.fr/PAGES/pages-QuestionInterdite/questionInterdite-page01.htm
2Commander le Livre:2
Frais de port inclus
29,00 € TTC
2Commander le livre et le CD de 13 chansons de Brunor LA PORTE MURÉE2
Frais de port inclus
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Ci-dessous : Bon de commande à télécharger au format PDF.