« Pasteur » est un magnifique magazine catholique de quartier dans le XVe arrondissement de Paris. Il tire à 4000 exemplaires.
Pasteur : En cette période de Noël, vous publiez un nouveau livre au titre énigmatique : La Question interdite… on dirait un titre de roman policier ou d’espionnage …
Brunor : Vous ne croyez pas si bien dire, car c’est effectivement une enquête avec des énigmes à déchiffrer. Mais ce n’est pas une fiction dont on démasquerait le coupable… il s’agit d’offrir au lecteur un parcours dans la pensée théologique de l’Eglise.
Pasteur : Une enquête dans le monde de la théologie ?
Brunor : Il se trouve que la théologie est souvent perçue comme un univers réservé à des spécialistes, et pourtant, tous les baptisés sont invités à rendre compte de leur foi, nous sommes tous concernés par « l’intelligence de la foi ». J’ai voulu partager au plus grand nombre le fruit des recherches que je mène depuis plus de 25 ans dans les textes des Conciles, des Pères et des docteurs de l’Eglise…
Pasteur : Votre précédente bande dessinée, L’Univers imprévisible relevait le défi d’aborder des questions philosophiques et scientifiques, est-ce la même démarche ?
Brunor : Exactement. Des quantités d’informations précieuses existent dans des ouvrages érudits. J’essaye de les rendre accessible au plus grand nombre grâce à mes crayons, mon expérience de narrateur et une pointe d’humour.
Pasteur : dites-nous quelques mots de l’histoire…
Brunor : Au cours d’une marche dans ce désert de sable mouillé qu’est la baie du Mont Saint-Michel, un garçon et une fille font la rencontre inattendue d’un ermite franciscain qui leur partage le fruit de toute une vie de recherche sur cette question : qui est le Christ ? Ou plutôt : comment les conciles ont-il répondu à cette question au fil des crises qui ont secoué l’Eglise, depuis les premiers siècles.
Pasteur : De la théologie en Bd , c’est possible ?
Oui, car cette histoire des premiers siècles est particulièrement mouvementée, le lecteur va découvrir qu’il y a eu des faussaires : de grands théologiens ont été induits en erreur par des faux documents… Quant à cette fameuse question, qui a été interdite par un empereur , elle a conduit un pape au martyr.
Pasteur : En attendant que le lecteur découvre quelle est cette question mystérieuse, pouvez-vous nous dire pourquoi ce sous-titre : « enquête pour l’unité » ?
Brunor : Parce que le concile de Chalcédoine, en 451, est le dernier concile reconnu par toutes le confessions chrétiennes et constitue donc à mes yeux le rocher, la base commune au milieu des sables, souvent mouvants, sur lequel nous-mêmes, ou nos enfants, pourrions construire l’unité. Ce parcours nous aide à comprendre que trop de malentendus se sont glissés dans cette affaire, et que le temps est venu d’une relecture porteuse de fruits.
Une façon de contribuer à cette démarche de réconciliation, entreprise par beaucoup, dans toute l’Eglise,« pour qu’ils soient un comme nous somme un. »