Brigitte Bardot - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Brigitte Bardot

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Et si nous parlions de Brigitte Bardot, qui fête son quatre-vingtième anniversaire ? Tout le monde en parle, pourquoi pas nous ? Certes, je ne reprendrai pas le refrain repris par tous sur l’image de la femme libre, celle qui a osé braver les tabous. Là-dessus, j’ai en tête l’aveu même de Brigitte, il y a bien longtemps, mais sur lequel on a observé un silence pudique. On comprend pourquoi. Car il y a l’envers de cette vie de star, avec sa collection de maris et d’amants. Au total, cela fait, d’un point de vue sentimental et amoureux, une vie ratée. Eh oui ! la plus belle femme du monde peut être en même temps la plus malheureuse des femmes. À ce propos, on a tout de même dit une part de vérité, trois tentatives de suicide, ce n’est pas rien.

Il serait malséant de faire à l’intéressée la morale, alors même qu’on voudrait nous imposer autoritairement l’image de la femme libérée. Retenons que cette image restera quand même celle de la beauté incarnée. Et ce n’est pas rien. Brigitte Bardot s’est fait connaître en révélant notamment sa nudité insolente. Cela me donne envie de relire ce que Jean-Paul II, précisément, a retenu de la nudité humaine dans la Bible, avant qu’elle ne fût flétrie par la concupiscence qui risquait de la salir. Mais à l’origine, il y a quand même l’extraordinaire cri d’admiration d’Adam pour la compagne que Dieu lui a façonnée.

Et puis dans l’histoire personnelle de Brigitte Bardot, il y a quand même une rupture exceptionnelle, lorsque la star mondiale abandonne la scène et l’écran pour se consacrer à la défense exclusive de nos frères et sœurs du règne animal. Depuis cette rupture, elle se voue corps et âme à une vocation qui ne lui laisse nul répit. Il paraît qu’elle écrit de temps à autre au Pape pour l’entretenir de sa cause. Elle en avait déjà entretenu Jean-Paul II. Dans ce service franciscain, il y a une vraie grandeur. On pourrait peut-être la soupçonner de préférer les animaux aux hommes parce que ceux-ci l’ont beaucoup déçue. Je préfère imaginer un véritable service du frère inférieur, soumis trop souvent à la rapacité et à l’indifférence humaine. Je songe, en disant cela, à mon ami Jean Bastaire, autre grand défenseur de la cause animale qui aura, par la volonté du cardinal Barbarin, une chaire à son nom à la Catho de Lyon, afin d’illustrer une écologie chrétienne où la sauvegarde des animaux aura toute sa place.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 septembre 2014.