Bravo Sens commun ! - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Bravo Sens commun !

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Les jeunes gens de Sens commun ont marqué un sérieux point, samedi. Oui, je crois que l’on peut parler de jeunes gens. Ils ont été les militants de La Manif pour tous, où ils ont fait leurs premières armes en politique. La prise de conscience qui fut la leur, au moment de la contestation de la loi Taubira, les a entraînés à réfléchir beaucoup plus avant à l’engagement civique. Et très vite, ils ont compris qu’il y avait une difficulté sur le terrain politique : celle qui consiste à demeurer fidèle à ses convictions, alors que tout pousse à les négocier, à les édulcorer, ne serait-ce que pour ne pas déroger à l’air du temps, à la dictature des médias. C’est bien pourquoi cette mouvance qui se sentait proche de l’UMP, la principale formation de droite (qui avait d’ailleurs fourni aux opposants au mariage gay ses combattants déterminés lors du débat parlementaire) ont choisi de s’y retrouver sous la forme d’un groupe de pression organisé.

On a vu, samedi, que la formule marchait, puisque les trois candidats à la présidence de l’UMP avaient répondu présent à son invitation. Et cela, en dépit du risque encouru. On sait notamment que Nicolas Sarkozy s’était retranché, jusqu’alors, derrière des formules prudentes, pour ne pas apporter de réponse nette et claire à la question de l’abrogation possible de la loi Taubira. En se rendant à la convocation de Sens commun, il savait qu’il serait obligé de fournir un argumentaire rigoureux débouchant sur une réelle prise de position. Pour Hervé Mariton, il n’y avait aucun problème. On connaît le courage de ce parlementaire infatigable. Il ne pouvait être qu’en plein accord avec ceux aux côtés desquels il avait lutté. Pour Bruno Le Maire, la situation était différente, puisqu’il avait annoncé que la droite ne reviendrait jamais sur la loi Taubira. Au moins avait-il le cran d’affronter une salle irréductiblement hostile.

Pour Sarkozy, il s’agissait donc de prendre enfin position. Poussé dans ses retranchements par son auditoire il a été jusqu’à préconiser l’abrogation, tout en défendant le principe d’une sorte de double mariage. Cette solution, personnellement, ne me convient pas, parce qu’elle persiste à utiliser la symbolique forte du mariage à des fins tout à fait inadéquates. Mais grâce à la détermination de Sens commun, on sait qu’on ne lâchera rien sur le fond de ce débat anthropologique crucial.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 novembre 2014.