Bioéthique : réponse à Marc Peschanski - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Bioéthique : réponse à Marc Peschanski

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La réponse que Mgr Jérôme Beau et le Père Brice de Malherbe ont fait publier dans Le Monde du 8 avril pour répondre à la tribune de Marc Peschanski et à Cécile Martinat (Le Monde du 6 avril) mériterait d’être largement diffusée et commentée. Si l’évêque auxiliaire de Paris, directeur du collège des Bernardins et le responsable du département d’éthique biomédicale du même collège ont cru devoir intervenir, c’est parce que M. Peschanski et Mme Martinat, avaient parlé d’ « agression antiscientifique » et de « lobbying anti-science », pour reprocher à l’Église ses positions morales et incriminer son rôle dans la loi votée en 1994, loi qui s’opposait à l’utilisation des embryons.

Mgr Beau et le Père de Malherbe font remarquer que les positions de l’Église sont strictement rationnelles. Elles s’inscrivent, en effet, dans les règles définies par un Jürgen Habermas pour structurer la discussion entre citoyens. Les arguments utilisés ne relèvent nullement de la foi, d’un enseignement révélé, qui, en ce cas, ne serait recevable que par les seuls fidèles. Il relève du champ scientifique lui-même. Et c’est porter atteinte à la vérité que de prétendre le contraire. Mais je rappellerai pour ma part que l’accusation d’obscurantisme contre les chrétiens a été une constante des régimes totalitaires.

Or, depuis plusieurs mois, à l’initiative de l’épiscopat et de Mgr Pierre d’Ornelas, archevêque de Rennes, les catholiques ont participé à de nombreux débats sur les questions bioéthiques avec tous les partenaires de bonne volonté, ne voulant concourir qu’au bien commun. Tenter de les disqualifier, c’est se montrer sectaire, en refusant, de fait, de jouer le jeu en pleine loyauté. Il est vrai que les enjeux ne sont pas minces. Peut-on disposer de l’embryon humain comme d’un pur objet d’expérimentation ? On ne saurait, sur un pareil sujet, se priver d’une réflexion philosophique qui relève des plus graves préoccupations. Ce qui est en cause, aurais-je envie de conclure, avec Gunther Anders, c’est l’obsolescence de l’homme. Sommes-nous en train de perdre le sens même de notre humanité

Chronique lue le 11 avril sur Radio Notre-Dame

http://www.france-catholique.fr/http-www-lemonde-fr-idees-article.html