Elle a un prénom léger dont la consonance nous renvoie inconsciemment vers un célèbre fabricant de crèmes glacées de l’île Saint-Louis à Paris, vers ce fruit rouge que nous aimons déguster en pâtisserie ! Bertille était effectivement une femme douce et aimable. Belle entre toutes, la petite Bertille, agace pourtant ses parents quand, à 12 ans, elle leur dit qu’elle veut devenir religieuse. Mais, par sa gentillesse et son opiniâtreté, elle finit par avoir gain de cause. Elle se confie au bon évêque de Rouen, au nom peu sympathique de Ducon – notons que huit siècles plus tard, sur ce siège épiscopal, à l’époque de Jeanne d’Arc, un autre évêque, de triste souvenir, répondra au nom de Cauchon ! C’est lui qui convainc ses parents de la laisser suivre sa vocation. On la conduit à Jouarre, chez les filles de saint Colomban. Elle est si douce qu’on lui confie le service de l’infirmerie. Admirée de toutes les religieuses, très vite elle devient la prieure. On parle d’elle à l’extérieur. La reine Bathilde, veuve de Clovis II, s’était retirée au monastère de Chelles qu’elle venait de faire agrandir. En quête d’une abbesse prudente et décidée, elle supplie l’abbesse de Jouarre de lui donner Bertille. Ce qui fut fait, pendant 46 ans, Bertille gouverne son monastère avec discernement. Une grande amitié la lie à la reine devenue simple moniale. Un nombre incalculable de jeunes filles postulent pour ce couvent dont d’innombrables Anglo-Saxonnes, y compris Herewitha, veuve du souverain anglais. Bertille meurt en 705.
Étymologie du nom
Diminutif de Berthe. Du germanique bairhts ou behrt qui signifie « clair, brillant ».
Pensée spirituelle inspirée par l’attitude de Bertille
« Seule la charité, un déluge de charité, peut sauver le monde. » (Maritain)
Courte prière
« Aide-moi, mon Dieu, que j’arrive à me réconcilier avec tous les hommes et à les aimer d’un amour fraternel. » (Prière juive)