Il nous faut aller dans l’Aude, en pays Lauragais, près de Castelnaudary, pour retrouver trace de notre saint Bérenger qui fut, au XIe siècle, moine de l’abbaye de Saint-Papoul.
Fondée au VIIIe siècle, l’abbaye bénédictine de Saint-Papoul est, certes, liée à la figure de saint Papoul, disciple de saint Sernin, premier évêque de Toulouse qui fut vraisemblablement martyrisé dans cette localité. C’est pourtant le moine Bérenger qui fera sa renommée.
Bérenger prit l’habit monastique à Saint-Papoul et y mena une vie d’ascèse jusqu’à sa mort. Faisant l’objet d’une dévotion particulière, jusqu’en Espagne, en raison de ses dons de guérisseur, sa sépulture attire bon nombre de pèlerins à l’abbaye.
Grâce à lui, elle devient très prospère au point que Saint-Papoul devient évêché en 1317 et le reste jusqu’à la Révolution. L’abbaye sera plusieurs fois dévastée et réhabilitée.
À une date inconnue, un certain Flavius Anselme écrit la vie de Bérenger et nous apprend qu’il « pratiqua les vertus monastiques et fit des miracles ». C’est bien court ! Il meurt en 1093.
Étymologie du nom
Du germanique beren « ours » et gari « lance » ou garaihts « juste ».
Célébrités
Empereurs, rois, nobles et troubadours, portent facilement, au Moyen Âge, ce nom devenu très rare aujourd’hui – il n’est guère plus porté que sous sa forme féminine Bérengère ou Bérangère. Citons aussi le théologien Bérenger de Tours (+ 1088), qui vécut à la même époque que notre saint et fut condamné par l’Église, surtout à cause de ses thèses sur l’Eucharistie, par pas moins de 14 conciles mais meurt en paix avec l’Église à l’âge de 90 ans.
Pensée spirituelle d’un bénédictin
« Pour regarder constamment dans la direction de l’Invisible, un esprit de foi continuellement en éveil est nécessaire. » (Dom Oury.)
Courte prière d’un moine bénédictin du temps de Bérenger
« Dès le premier rayon du jour, ô Dieu fort, viens à moi, demeure avec moi, gouverne mes pensées, mes paroles et mes actes. » (Jean Gualbert, + 1073.)
