Benoît XVI, un pape de terrain - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Benoît XVI, un pape de terrain

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Comment entendrait-on l’Eglise si elle ne mettait pas ses actes en cohérence avec sa pensée, ses engagements concrets avec l’enseignement de ses encycliques sociales. On n’est peut-être pas assez attentif en France aux gestes les plus significatifs de Benoit XVI pour illustrer ses convictions profondes. Ne le fait-on pas passer pour un pur intellectuel, éloigné du terrain et peu familier de ses initiatives qui ont tant servi Jean-Paul II pour conquérir les cœurs ?

Et bien ce n’est pas vrai ! Benoit XVI est tout à fait capable de se faire comprendre en joignant le geste à la parole. Hier même il s’est rendu dans un centre d’accueil de la Caritas italienne proche de Termini, la grande gare de Rome. Là, il a écouté attentivement une femme qui a connu la galère des sans-domiciles dans les rues de la capitale italienne. Elle a pu, d’une voix tremblante, raconter son histoire devant le Pape, et dire la confiance retrouvée grâce à l’accueil qui lui avait été offert. Benoit XVI lui a répondu ainsi qu’aux autres personnes présentes, des sans-papiers, des Roms, des familles de la rue : « l’Eglise vous aime profondément et ne vous abandonne pas parce qu’elle reconnaît chez chacun de vous le visage de Jésus. Le témoignage de la charité fait partie de la mission de l’Eglise au même type que l’annonce de la Vérité de l’Evangile. »

Le Pape a ainsi fait le lien avec sa dernière encyclique, en montrant combien la charité devait être la force motrice pour la réalisation d’une société plus juste et fraternelle qui « devient chaque jour plus urgente dans un monde où, en revanche, semblent prévaloir la logique du profit et la recherche de l’intérêt personnel ». Dieu est le défenseur des pauvres ! Frédéric Mounier, correspondant de La Croix au Vatican, rappelle que déjà le 27 décembre dernier Benoit XVI s’était rendu dans le quartier du Transtevere, à l’invitation de la communauté Sant’Egidio qui s’y trouve implantée depuis longtemps. Le Pape y avait partagé la soupe populaire en compagnie de 12 autres personnes: un réfugié afghan, une prostituée, des sans-papiers… Ne nous retrouvons-nous pas dans le climat même de l’Evangile et du fameux chapitre 25 de l’Evangile de Saint Mathieu : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. »

On a oublié à ce propos que la communauté Sant’Egidio n’est pas seulement vouée au dialogue inter-religieux et à la cause de la paix dans le monde. Depuis ses origines, elle s’attache à secourir toutes les détresses et d’abord celle de la ville de Rome où elle est née. C’est d’ailleurs lors d’une visite au Transtevere que Jean-Paul II avait pris contact avec cette communauté et Benoit XVI a naturellement continué dans le sillage de son prédécesseur. Nous vivons une année européenne consacrée à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Le Pape est sur tous les fronts pour montrer l’exemple. Il a consacré son message de Carême à la justice sociale. Il va sur le terrain pour entrainer les catholiques sur le même engagement.

Voilà qui devrait faire réfléchir les responsables des médias si prompts à s’enflammer contre lui. Avec Benoit XVI l’Eglise montre l’exemple dans la lutte contre le sida dans le monde, contre l’injustice d’une société de profit et de spéculation, qui n’a pas voulu comprendre les leçons de la Crise, dans la rue pour sauver les gens du froid de l’hiver. C’est une lutte incessante pour contrer la misère, au service de la justice.

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Ne pas manquer d’écouter, en cliquant ci-dessous, l’émission avec Guillaume Tabard, directeur adjoint du service politique du Figaro, ancien rédacteur en chef de France Catholique, co-fondateur de la Communauté Aïn Karem avec le Père Michel Gitton (dont il est assez largement question ici, notamment en tant que fondateur de la communauté « l’Arche de Noé ») :

http://www.radionotredame.net