BENOIT XVI PELERIN A COMPOSTELLE - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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BENOIT XVI PELERIN A COMPOSTELLE

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CITE DU VATICAN, 6 NOV 2010 (VIS). Benoît XVI a entrepris ce matin son 18 voyage apostolique, qui le mène en deux lieux emblématiques du catholicisme espagnol, Compostelle qui conserve la tombe de l’apôtre Jacques et la Sagrada Familia, la célèbre église entreprise à Barcelone il y a 128 ans. Santiago de Compostela tire son nom de Jacques le Majeur et de l’étoile qui aurait indiqué le lieu de sa sépulture, sur lequel le roi Alphonse II des Asturies construisit en 813 une première basilique. Confiée aux bénédictins, elle fut détruite par un raid musulman en 997, reconstruite par le roi Bermond II pour devenir bientôt un but de pèlerinage universel avec Jérusalem et Rome. La ville de Santiago de Compostela et tout le Chemin de St.Jacques sont depuis 1985 inscrit par l’ONU patrimoine de l’humanité.

A son arrivée, à 11 h 30′, à l’aéroport de Santiago le Saint-Père a été accueilli par le Prince et la Princesse des Asturies, et par l’Archevêque, Mgr.Julían Barrio Barrio. La cérémonie de bienvenue a été l’occasion d’inaugurer le terminal de l’aéroport, en présence des autorités politiques nationales, régionales et municipales, des Cardinaux espagnols et du Comité exécutif de la Conférence épiscopale. Après le discours de SAR le Prince Felipe, Benoît XVI a dit: « En cette Année sainte compostellane, je viens en pèlerin avec le même amour pour le Christ qui poussa l’Apôtre Paul à entreprendre ses voyages, avec le vif désir de se rendre aussi en Espagne. Je souhaite m’unir ainsi à tous ceux qui, tout au long des siècles, sont venus à Compostelle de tous les coins de la Péninsule Ibérique et de l’Europe, et même, du monde entier, pour se laisser transformer par son témoignage de foi aux pieds de saint Jacques. Avec les empreintes laissées par leurs pas et pleins d’espérance, ils tracèrent une route culturelle, de prière, de miséricorde et de conversion, qui s’est concrétisée par des églises et des hôpitaux, des hostelleries, des ponts et des monastères. C’est ainsi que l’Espagne et l’Europe acquirent une physionomie spirituelle marquée de façon indélébile par l’Evangile. C’est précisément comme messager et témoin de l’Evangile que j’irai aussi à Barcelone pour fortifier la foi de son peuple accueillant et dynamique. Une foi semée dès l’aube du christianisme, et qui germa et se développa à la chaleur d’innombrables exemples de sainteté, engendrant de nombreuses institutions de bienfaisance, de culture et d’éducation. Une foi qui poussa le brillant architecte Antoni Gaudí à entreprendre dans cette ville, avec la ferveur et la collaboration de beaucoup, cette merveille qu’est l’église de la Sagrada Familia (la Sainte Famille). J’aurai la joie de consacrer cette église, dans laquelle se reflète toute la grandeur de l’esprit humain qui s’ouvre à Dieu ».

« Je suis profondément heureux d’être à nouveau en Espagne, pays qui a donné au monde une multitude de grands saints, fondateurs et poètes, comme Ignace de Loyola, Thérèse de Jésus, Jean de la Croix, François-Xavier, et tant d’autres. L’Espagne qui, au XX siècle, a suscité de nouvelles institutions, associations et communautés de vie chrétienne et d’action apostolique et qui, ces dernières décennies, chemine dans la concorde et l’unité, dans la liberté et la paix, en regardant l’avenir avec espérance et responsabilité. Animée par son riche patrimoine de valeurs humaines et spirituelles, elle s’efforce aussi de progresser au milieu des difficultés et d’offrir sa solidarité à la communauté internationale. Ces contributions et ces initiatives de votre longue histoire, et celles d’aujourd’hui aussi, ainsi que l’importance de ces deux lieux de votre belle géographie que je visiterai à cette occasion, me poussent à élargir ma pensée à tous les peuples d’Espagne et d’Europe. Comme Jean-Paul II qui, de Compostelle, exhorta le Vieux Continent à redonner vigueur à ses racines chrétiennes, je voudrais moi aussi exhorter l’Espagne et l’Europe à construire leur présent et à projeter leur avenir à partir de la vérité authentique de l’homme, de la liberté qui respecte cette vérité et ne la blesse jamais, et de la justice pour tous, en commençant par les plus pauvres et les délaissés. Une Espagne et une Europe préoccupées non seulement des besoins matériels des hommes, mais aussi des nécessités morales et sociales, spirituelles et religieuses, car ce sont là des exigences authentiques de l’unique homme et ainsi seulement, on œuvre de manière efficace, intègre et féconde pour son bien ».

Le Saint-Père a conclu en galicien: « Chers amis, je vous redis toute ma gratitude pour votre accueil cordial et pour votre présence dans cet aéroport. Je redis mon affection et ma proximité aux bien-aimés fils de Galice, de Catalogne et des autres peuples de l’Espagne. En confiant à l’intercession de l’Apôtre Jacques ma présence parmi vous, je supplie Dieu d’accorder à tous sa bénédiction ». Cérémonie conclue, et avant de gagner la cathédrale de Compostelle en papamobile, Benoît XVI s’est entretenu avec le Prince héritier Felipe et son épouse.

PV-ESPAGNE/ VIS 20101106 (820)

ECLAIRER PAR LA VERITE DU CHRIST

CITE DU VATICAN, 6 NOV 2010 (VIS). Parvenu au coeur de Santiago et entré dans la célèbre cathédrale, le Pape s’est d’abord rendu dans la chapelle du Saint Sacrement. Il a ensuite salué la foule des fidèles rassemblés sur la place depuis le parvis précédant le fameux portail de la gloire du XII siècle. Puis il s’est rendu dans le sanctuaire de la basilique pour y vénérer les reliques de l’Apôtre Jacques. Après le salut de l’Archevêque, Benoît XVI s’est adressé à l’assemblée:

« Faire un pèlerinage ne veut pas dire simplement visiter un lieu quelconque pour admirer ses trésors naturels, artistiques ou historiques. Faire un pèlerinage signifie d’abord sortir de soi-même pour aller à la rencontre de Dieu là où il s’est manifesté, là où la grâce divine s’est montrée avec une splendeur particulière et a produit d’abondants fruits de conversion et de sainteté chez les croyants. En cette Année sainte compostellane, j’ai désiré venir comme Successeur de Pierre en pèlerinage dans la Maison du Señor Santiago, dont on célèbre le 800 anniversaire de la consécration, pour affermir votre foi et raviver votre espérance, et pour confier à l’intercession de l’Apôtre vos aspirations, vos efforts et votre travail pour l’Evangile. En embrassant sa statue vénérée, j’ai aussi prié pour tous les fils de l’Eglise, qui a pour origine le mystère de communion qu’est Dieu… L’Eglise est cette étreinte de Dieu dans laquelle les hommes apprennent aussi à étreindre leurs propres frères, découvrant en eux l’image et la ressemblance divine qui constituent la vérité la plus profonde de leur être et qui sont à l’origine de la vraie liberté. Or, il existe une relation étroite et nécessaire entre vérité et liberté. La recherche honnête de la vérité, l’aspiration à celle-ci, est la condition d’une authentique liberté. On ne peut vivre l’une sans l’autre. L’Eglise, qui désire servir de toutes ses forces la personne humaine et sa dignité, est au service des deux. Elle sert la vérité et la liberté. Elle ne peut y renoncer, car c’est l’être humain qui est en jeu, car elle y est poussée par son amour pour l’homme, lui qui est sur la terre la seule créature que Dieu ait voulue pour elle-même, et parce que, sans cette aspiration à la vérité, à la justice et à la liberté, l’homme se perdrait lui-même ».

« Permettez-moi, a poursuivi le Pape, « depuis Compostelle, cœur spirituel de la Galice et, en même temps, école d’universalité sans frontières, d’exhorter tous les fidèles de ce cher diocèse, et tous ceux de l’Eglise en Espagne, à vivre en se laissant éclairer par la vérité du Christ, en professant leur foi avec joie, cohérence et simplicité, à la maison, au travail et dans leur responsabilité de citoyens… Puisse la joie de vous sentir fils aimés de Dieu vous inciter à avoir un amour toujours plus profond pour l’Eglise, en collaborant à sa mission de porter le Christ à tous les hommes. Priez le Maître de la moisson, pour que de nombreux jeunes se consacrent à cette mission dans le ministère sacerdotal et dans la vie consacrée. Aujourd’hui, comme toujours, cela vaut la peine de consacrer toute sa vie à proposer la nouveauté de l’Evangile. Je ne veux pas terminer sans exprimer auparavant mes félicitations et mes remerciements à tous les catholiques espagnols pour la générosité avec laquelle ils soutiennent de nombreuses institutions de charité et de promotion humaine. Ne vous lassez pas de faire vivre ces œuvres, qui profitent à toute la société, et dont l’efficacité s’est manifestée de façon spéciale durant la crise économique actuelle, de même qu’à l’occasion des graves calamités naturelles qui ont affligé divers pays ». Concluant son discours en galicien, Benoît a demandé au Seigneur d’accorder « à tous l’audace qui animait saint Jacques pour que vous soyez témoins du Christ ressuscité, afin qu’ainsi vous restiez fidèles sur les chemins de la sainteté et que vous vous dépensiez pour la gloire de Dieu et pour le bien de vos frères les plus démunis ».

Ensuite, le Pape a placé l’encens dans le célèbre Botafumeiro, l’encensoir géant balancé par huit hommes depuis la voûte dans le transept de la cathédrale pour les grandes occasions. Après quoi il a gagné l’archevêché voisin pour déjeuner avec les cardinaux et évêques espagnols.

PV-ESPAGNE/ VIS 20101106 (720)