Benoît XVI-François : une continuité profonde - France Catholique
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Benoît XVI-François : une continuité profonde

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Cela fait donc un an que Benoît XVI a fait part de sa décision de renoncer à sa charge de successeur de Pierre. François a si solidement pris le relais que les rumeurs alarmistes à propos d’une Église catholique en déshérence ont brusquement disparu. Il est vrai que les observateurs ont été bluffés par la maestria du nouveau pape, sa façon de dominer les éléments et surtout d’attirer sur lui une sympathie universelle. Du coup, il était tentant d’opposer les deux hommes, et beaucoup ne s’en sont pas privés et continuent ces jours-ci en esquissant un premier bilan. Un hebdomadaire anglais s’est particulièrement distingué dans cet exercice en traitant Benoît XVI avec grossièreté. C’est le terme employé par le père Lombardi, de la salle de presse du Vatican. D’un côté, il y aurait eu un affreux réactionnaire, inaudible quand il n’était pas simplement insupportable. De l’autre, il y aurait un leader charismatique, habile à faire oublier les bévues de son prédécesseur.

Ce n’est pas seulement caricatural, c’est complètement faux. C’est jouer sur une facilité rhétorique qui ne touche que les esprits superficiels. Bien sûr, les deux hommes sont différents, et c’est une chance de bénéficier ainsi de talents contrastés. Mais en déduire une divergence de fond, c’est avouer son inaptitude à comprendre le sérieux des choses. La vraie question, c’est la profonde communion qui unit Benoît XVI et François. Curieusement, Hans Küng, adversaire de toujours de Joseph Ratzinger dont il fut le collègue à l’université de Tübingen, s’est fait le messager de la connivence des deux hommes, en révélant le contenu d’une lettre à lui adressée par le pape émérite. La confiance de celui-ci dans son successeur est entière : « Je suis reconnaissant, écrit Benoît XVI à Hans Küng, de pouvoir être lié par une identité de vue et une amitié de cœur au pape François. » Et d’ajouter : « Aujourd’hui je vois comme mon unique et ultime devoir de soutenir son pontificat dans la prière. » Hans Küng a trouvé ces paroles très belles, elles l’ont convaincu. Il n’y a rien d’autre à dire, car tout est dit : la continuité est magnifiquement assurée.