Le pape émérite Benoît XVI vient de publier une adresse à l’égard des fidèles suite au rapport sur les abus sexuels qui se sont produits dans l’archidiocèse de Munich et Freissing. On se souvient peut-être que dans ce rapport, un oublié avait été reproché à l’ancien archevêque concernant sa présence à une réunion où était traité le cas d’un prêtre coupable. Cet erreur avait valu à l’intéressé d’être mis en accusation eu égard à son honnêteté. Ce qui me pose personnellement question. Jusqu’à ce que survienne la révélation torrentielle des crimes sexuels commis dans le cadre de l’Église, nous avions vécu sur le régime de l’ignorance, peut-être du déni, en tout cas du silence.
Que ce silence ait été rompu enfin, on ne peut que s’en louer. En prenant la mesure des dommages provoqués. Qu’une réflexion ait été ouverte et se poursuive pour évaluer les causes d’un tel fléau et les réponses à y apporter, ce n’est que justice. Encore s’agit-il de procéder à une bonne identification. Ce qui a mon sens n’est pas toujours le cas. À l’origine d’une perversion de type pédocriminelle, il y a forcément des facteurs pathologiques spécifiques que seuls des spécialistes sont à même de reconnaître. Ce n’est pas une tâche facile,mais dès lors qu’il y a défaut de diagnostic clinique, il y a tentation de recourir à des investigations sociologiques concernant par exemple l’institution qui peuvent retenir l’attention des médias à raison de leur caractère publicitaire mais ce ne sont pas forcément les plus pertinentes.
Par ailleurs, une certaine façon d’agir en procureur, comme on le fait aujourd’hui à l’égard de Benoît XVI, interroge quant à l’autorité de ceux qui se posent en accusateur implacables. Comment auraient-ils réagi eux-mêmes s’ils avaient été en responsabilité à une époque où l’on n’était pas averti comme nous le sommes de la gravité de l’enjeu. Un peu d’humilité conviendrait aussi aux enquêteurs et aux procureurs.
