Benoît XVI en Grande-Bretagne - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Benoît XVI en Grande-Bretagne

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Cette visite d’État de Benoît XVI en Grande-Bretagne revêt des dimensions singulières pour peu qu’on envisage la situation religieuse de ce pays en se référant à l’histoire globale du christianisme.

Le schisme d’Henri VIII au seizième siècle est tout à la fois théologique et politique. Théologique, il est lié à la contestation de la Réforme. Politique, il s’inscrit dans le mouvement européen qui marque la montée en puissance de l’État moderne et sa volonté de se subordonner la puissance du spirituel. Le gallicanisme, en France, lui est apparenté, même s’il n’aboutira pas à la rupture avec le Siège romain. Évidemment, au XXIe siècle, les problématiques ont sensiblement évolué, même s’il n’est pas facile d’accorder au spirituel sa dignité, au regard de ces puissances que sont l’argent, les médias, l’individualisme consumériste.

Une des tâches du Pape constituera donc à rendre témoignage à la transcendance de la Révélation et à sa force d’incarnation. Au sein de la société, la présence du corps eucharistique, tel que l’entend un William Cavanaugh, n’est nullement anodine, puisqu’elle fait contraste avec les contre-valeurs établies. L’obstination catholique à ne pas se rendre à l’esprit du monde peut indisposer. Mais c’est aussi une chance pour la civilisation.

Par ailleurs, la béatification du cardinal John Henry Newman est une invitation à considérer une œuvre considérable à son authentique degré de signification. En se convertissant au catholicisme, l’animateur anglican du mouvement d’Oxford ne s’est pas désavoué, et il a été cohérent avec lui-même et le meilleur de ce qu’il avait reçu. Ainsi, il peut conseiller les chrétiens divisés dans leur effort d’unité. Ce n’est pas à travers les disputes confessionnelles qu’on se retrouvera, mais dans l’approfondissement d’une tradition commune dont l’unique source est l’incarnation du Verbe.