Benoît XVI s’est déjà rendu deux fois en Allemagne, pour les Journées mondiales de la jeunesse à Cologne et pour un pèlerinage dans sa Bavière natale. Mais c’est la première fois qu’il atterrit à Berlin, au centre politique de l’Allemagne réunifiée. Ses rencontres avec le président de la République fédérale, Christian Wulff, avec la chancelière Angela Merkel et sa visite au Parlement fédéral confèrent à ce troisième voyage un caractère beaucoup plus officiel. Le Pape aura aussi l’occasion de saluer les magistrats du Tribunal constitutionnel de Karlsruhe peu avant son retour à Rome.
Outre cet aspect politique, le voyage sera marqué par le dialogue œcuménique lors de l’échange à Erfuhrt avec le Conseil de l’Église évangélique d’Allemagne, dans un des hauts lieux de la Réforme, marqué par la prédication de Luther. Familier de la pensée du Réformateur, le Pape sera très écouté quant à l’avenir des relations entre les confessions chrétiennes. L’Allemagne a toujours été, depuis le XVIe siècle, en proie à des divisions et des polémiques qui se prolongent aujourd’hui, avec de vives remises en cause du centre romain. L’hebdomadaire Der Spiegel de Hambourg se distingue toujours par ses attaques venimeuses contre la personne du pape allemand, mais celui-ci ne se laisse pas impressionner par la contestation. On l’a vu déjà, il y a un an, en Angleterre. On le constatera de même, avec ce retour dans un pays dont il connaît très bien les mentalités et les contradictions.