Après l’étonnant succès de sa visite au Royaume-Uni, le Pape poursuit ses voyages avec la même détermination. Il était à Palerme, dimanche dernier, où il a reçu un accueil extrêmement chaleureux. Des dizaines de milliers de fidèles étaient présents à la grand-messe sur le Foro italico, attentifs à un message qui les encourageait à l’espérance, alors que la population sicilienne est en proie à nombre de maux, notamment « le crime organisé ». Tout au long de la journée, Benoît XVI a martelé le devoir de combattre la Mafia, de toutes les façons. Devant les prêtres et les séminaristes réunis dans la cathédrale, il s’est longuement attardé sur l’exemple héroïque de Don Pino Puglisi, curé de quartier, assassiné en 1993 parce qu’il refusait de céder aux menaces de Cosa Nostra. Le procès de béatification de ce prêtre est d’ailleurs en cours.
Le soir, lors de sa rencontre avec les jeunes, le Pape les a conjurés de ne pas céder « aux suggestions de la Mafia, qui est une voie de mort, incompatible avec l’Évangile… N’ayez pas peur de vous opposer au mal ! Ensemble vous serez comme une forêt qui croît, peut-être en silence, mais capable de renouveler en profondeur votre terre ». Et pour conclure sa visite, Benoît XVI a accompli un geste symbolique en s’arrêtant sur le lieu où le juge Giovanni Falcone et son épouse Francesca avaient été victimes d’un attentat de la Mafia, ainsi que trois de leurs gardes du corps. Déposant une gerbe de fleurs sur la stèle commémorative, le Saint-Père a prié pour toutes les victimes de la Mafia et du crime organisé.
Une partie des médias, sur la foi d’une dépêche de l’agence Reuters, s’est distinguée en prétendant obstinément que Benoît XVI n’avait pas eu le courage de Jean-Paul II qui, lui, avait osé stigmatiser la Mafia. Le pape actuel est censé avoir « déçu les militants anti-Mafia » pour ne même pas avoir nommé l’organisation criminelle… Une telle désinformation montre une fois de plus la partialité de tout un secteur journalistique qui voudrait démontrer que l’actuel chef de l’Église est discrédité. Que penser par exemple des raisons qui ne font voir au site internet de l’hebdomadaire L’Express que 30 000 participants à la messe de Palerme là où la grande agence de presse italienne Ansa en dénombre 250 000 ?
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