Pour qui a vu les premières images de la visite de Benoit XVI au Portugal, son soutien populaire est déjà avéré. C’est tout le pays qui accueille le Pape avec ses autorités politiques au complet. Président de la République, catholique convaincu, premier misnistre socialiste, maire de la capitale lui aussi socialiste, qui confie symboliquement les clés de la ville à l’illustre visiteur. Et Lisbonne tient à se présenter sous son meilleur jour. Je pense au superbe monastère de Hyéronimites, avec la tour de Belem, qui, à lui-seul, fait la réputation culturelle et touristique de la ville. Le Pape y a été convié juste après son arrivée. Plus tard, c’était la messe sur l’immense place, le Terreiro de Paço, emplie d’une foule immense. Quinze mille jeunes devaient faire un peu plus tard l’assaut tout à fait pacifique de la nonciature apostolique où résidait le Pape. Lequel s’est adressé à eux avant de prendre un légitime repos. Le mercredi 12 mai avait lieu une rencontre avec le monde de la culture à Belem. Cela évoquera pour nous, Parisiens, la conférence prononcée au collège des Bernardins qui est restée dans tous les esprits.
La première impression pour ce voyage est donc nettement favorable et il semble que le peuple catholique est au rendez-vous, comme il le fut récemment dans l’île de Malte afin d’exprimer son affection et sa confiance à l’évêque de Rome, dont nul n’ignore qu’il traverse une rude épreuve depuis plusieurs semaines. Aux journalistes qui l’accompagnent, le Pape a d’ailleurs confié dans l’avion comment il vit cette épreuve et comment il la comprend: « La plus grande persécution contre l’Église ne vient pas d’ennemis extérieurs mais de l’intérieur. Elle naît du pêché de l’Eglise. » Ces propos ressemblent à ceux déjà employés dans la lettre aux catholiques d’Irlande. Le Pape y confiait que le péché des siens faisait encore plus de mal à l’Eglise que les persécutions les plus graves qu’elle avait subie parce qu’il dénaturait son visage et apportait un terrible contre-témoignage à la puissance de l’Evangile.
Il apparaît que l’opinion publique, et notamment l’opinion catholique, ne réagit pas de la même façon au scandale dans tous les pays, même si elle est partout meurtrie. Dans les échos venus d’Allemagne, et même de Bavière, où les révélations relayées par la presse sont rudes, on note beaucoup de désaffections qui parviennent dans les évêchés. A Malte, au Portugal, il semble que la même épreuve est vécue comme un appel à renforcer la solidarité dans l’Eglise autour de son chef. En France, on a noté, d’une façon générale, une assistance plus nombreuse aux offices de la Semaine sainte. Mon propre curé de paroisse m’expliquait un phénomène singulier : le doublement du nombre des confessions, ainsi qu’une présence aussi nombreuse à Pâques qu’à Noël, ce qui constitue un fait nouveau tout à fait précieux. Le moment de l’épreuve peut être celui d’un approfondissement intérieur. La blessure de la faute conduit à s’interroger plus sérieusement sur le sens chrétien de la Rédemption, l’abîme du Vendredi saint et la victoire de Pâques. Ainsi, me semble être vécue la visite au Portugal, qui a vu son apogée le 13 mai sur l’esplanade de la Vierge de Fatima. (lire la dépêche de l’AFP ci-dessous)
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Un demi-million de personnes ont participé jeudi à la messe célébrée par Benoît XVI à Fatima prouvant ainsi, selon l’Eglise, que le peuple chrétien soutient son pape face à la crise des scandales pédophiles.
Selon le porte-parole de l’épiscopat portugais, « environ un demi-million » de personnes assistaient jeudi matin à la messe papale, soit « plus qu’en 2000 », lors du dernier pèlerinage de Jean Paul II à Fatima.
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lire tous les textes sur le site de l’agence Zenit :
http://www.zenit.org/article-24411?l=french
et sur le site du Vatican
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Ecouter les reportages et les discours sur
http://www.radio-esperance.fr/index.php?id=1635
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et voir les images notamment sur :
ou
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Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Le succès du voyage de Benoît XVI au Portugal
- 3132-La visite du Pape en France (synthèse)
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE