Toujours plus loin. Les députés ont entamé lundi en deuxième lecture l’examen d’une proposition de loi portée par Albane Gaillot (LREM), visant à étendre de douze à quatorze semaines le délai légal d’interruption volontaire de grossesse (IVG). À la tête de cette nouvelle offensive, Christophe Castaner, chef de file des députés de la majorité, qui, interrogé sur BFM-TV (28/11), explique en termes obscurs que ce texte vise à « faire en sorte qu’on assume les droits réels pour chaque femme qui a besoin de procéder à une IVG », afin d’éviter – éternel argument – que des femmes ne soient contraintes de se rendre à l’étranger pour procéder à l’intervention.
En prenant ainsi position pour cet allongement des délais, ce soutien de la première heure d’Emmanuel Macron semble ainsi s’inscrire en faux contre le chef de l’État qui, à l’occasion de sa récente visite au pape François, déclarait au Figaro (25/11) que « des délais supplémentaires ne sont pas neutres sur le traumatisme d’une femme » tout en précisant, nuance importante, qu’« après, [il] respect[ait] la liberté des parlementaires ».
Autant dire que les élus de la majorité, soutenus par certains membres du gouvernement – à commencer par Olivier Véran, le ministre de la Santé – ne subissent pas une pression élyséenne insoutenable. Quant au président de la République, il ménage habilement la fraction chrétienne de son électorat en adoptant cette distanciation mesurée.
Une réalité glaçante
Derrière ces considérations parlementaires se dissimule une réalité bien concrète. Au-delà du débat éthique et anthropologique que soulève l’avortement en soi (que bon nombre de ses partisans veulent évacuer en assimilant l’IVG à un « soin »), l’extension du délai légal à 14 semaines induirait pour les praticiens de mettre en œuvre des techniques glaçantes…