Monsieur le Président,
Je vous prie de bien vouloir recevoir ce texte et cette pensée qui me semblent importants :
À de nombreuses reprises, il m’est arrivé de ressentir une certaine méfiance voire une sorte de mépris venant de telle ou telle personne, non parce que je n’avais pas ou peu d’argent, mais parce que je ne souhaitais pas en avoir, disons, outre mesure.
Cette façon de vivre et de penser – parfois voulue, parfois subie, qui est la mienne –, peut paraître tout bonnement scandaleuse par les temps qui courent, par ces temps où précisément tout le monde court après l’argent – après l’argent Roi (tout le monde ou en tout cas toutes celles et ceux qui ont de bonnes jambes, les poches profondes, et une conscience quelque peu endormie…)
Je ne les envie pas. Je n’éprouve pas même de ressentiment envers elles, envers eux, ou alors bien peu. Est-ce un tort ? Je ne sais pas.
La pauvreté, Monsieur le Président, est peut-être bien là : et c’est de leur pauvreté qu’il s’agit. Mais de qui, de quoi sont-ils donc pauvres ?!
Le pouvoir à tout prix et le désir inextinguible de posséder sont-ils donc leurs seuls moteurs, voire leurs seuls buts au cours des jours qui font leurs vies ? et où donc voyagent-ils à ce rythme et à ce compte-là, vers quels impossibles pays ? dans quel ordre du temps agissent-ils et s’agitent-ils ainsi ? ce temps qui, justement se fait si rare dans leur course devenue folle !… Ils en oublient de vivre – vraiment ! de vivre vraiment.
Par pitié – et je ne plaisante pas, il en va de notre avenir et de l’avenir des générations qui nous suivront : prêtez l’oreille à celles et ceux dont la voix n’arrive pas jusqu’à vous.
Qui sommes-nous ? qu’avons-nous fait ? que souhaitons-nous encore faire, construire et établir ?… avec les moyens qui sont les nôtres de désirer, de penser et d’agir… de désirer un monde qui soit bâti, oui : par et pour l’Homme – et je n’hésite pas un instant à mettre un grand « H » à Homme.
Nous sommes libres, libres, bien plus que nous ne pouvons l’imaginer.
L’argent est un moyen, un excellent moyen d’échange, d’émulation, de progrès et de perfectionnement, mais ce n’est pas un but en soi.
Bien des personnes ont eu le loisir de penser à tout cela et parmi ces personnes : des élus politiques, des spécialiste en finances ou en économie, des philosophes et des penseurs, mais aussi des personnes pauvres ou en tout cas pas bien riches, qui sont nombreuses et dont je fais partie.
Monsieur le Président, écoutez tout le monde, je vous en prie : celles et ceux qui parlent haut et fort jusqu’à écraser la musique et parfois ne plus chanter, et les autres aussi…
Il est urgent de construire un monde meilleur – et c’est possible, tout à fait possible, c’est à notre portée, j’en suis profondément convaincu, mais avec tout le monde.
Écoutez, agissez.
Jean-Marie Delthil, le 26/12/08.
Je vous prie, Monsieur le Président, d’agréer l’assurance de ma considération distinguée.
PS : Une copie de cette lettre est adressée à la Presse, et diffusée sur le réseau Internet.
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