L’Écriture Sainte révèle les aléas de comportement du Démon : il a des problèmes avec la vérité, il est imbu d’une opinion excessive de soi-même, et il est fort habile à dissimuler sa haine envers le genre humain.
Il a tenté Adam et Eve à l’aide d’une demi-vérité. Les jeunes époux auraient vraiment la “connaissance“ du bien et du mal en mangeant le fruit défendu. Ils pourraient alors connaître le mal sans jamais distinguer le bien du mal, ce qui n’appartient qu’à Dieu [Gn, 3:4]. Ainsi, par leur désobéissance à Dieu les souffrances diaboliques et la mort s’abattirent à jamais sur le monde.
Le Prince du Mensonge nous hait, il hait toute l’humanité : Oui, Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature [Sg, 2:23-24]. Ainsi, Dieu prévenait les Israëlites contre — entre autres pratiques — le rite bizarre et démoniaque du sacrifice d’enfants au démon Moloch : “Tu ne livreras aucun de tes enfants à faire passer à Molek et tu ne profaneras pas ainsi le nom de ton Dieu. Je suis Yahvé.“ [Lv, 18:21]
Par la voix du Prophète Jérémie, le Seigneur continuait à condamner l’abomination : “ils ont construit les hauts lieux de Tophèt dans la vallée de Ben-Hinnom, pour brûler leurs fils et leurs filles, ce que je n’avais point ordonné, à quoi je n’avais jamais songé“. [Jr, 7:31].
Commentaire du Rabin Rashi (XIIème siècle) : “Tophèt, c’est Moloch, en bronze ; ils le chauffaient par un feu à la base ; et ses mains étendues étaient brûlantes, on y déposait l’enfant qui se mettait à hurler ; mais les prêtres battaient le tambour pour empêcher le père d’entendre les cris de son enfant et de se laisser émouvoir“. Le sacrifice était célébré dans la Vallée de Hinnom, hors de Jérusalem, en un lieu appelé Géhenne, nom employé en métaphore par Jésus pour désigner les souffrances de l’Enfer.
Le roulement de tambour pour couvrir aux parents les cris de leurs enfants est un détail étrange mais qui a son importance. Le Démon avait besoin de diversion pendant l’exécution du forfait. Il est bien plus complexe de nos jours en matière de diversion tactique, et nous y sommes remarquablement sensibles.
Alors, quand une loi destinée à protéger les enfants à naître aptes à sentir la douleur fut refoulée au Sénat fin Janvier, il fallut bien le tintamarre de nombreux tambours démoniaques.
“Quarante-cinq ans après la sentence Roe/Wade les avortements sont plus sûrs qu’une opération des amygdales“ selon Mme le Sénateur Démocrate Élizabeth Warren, du Massachusetts. Pour Ilyse Hogue, Présidente de NARAL Pro-Choix d’Amérique, association de défense du droit à l’avortement : “Nous assistons à une poussée sans précédent au cours de ma vie de la part de femmes reconnaissant le rôle des droits à l’avortement comme fondamental pour la santé des femmes.“
La vue d’un embryon démembré vivant dans le sein de sa mère est plutôt déplaisante. Alors roule le tambour ; Santé, Indolore, Liberté, Choix.
“. . . et vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal.“ [Gn, 3:5]
Le texte repoussé par le Sénat n’est pas parfait, mais il aurait interdit l’avortement au-delà de vingt semaines — un bon point de départ.
Voyons l’état de nos connaissances sur les sensations d’un enfant à naître selon un néonatalogiste : “Dans l’unité de soins intensifs de néonatalité je constate tous les jours chez des prématurés tout juste viables (23 – 24 semaines de grossesse) des réactions à des actions douloureuses ou inconfortables. Par exemple, à une piqûre pour test sanguin, les bébés font des grimaces, remuent les pieds, serrent les poings, replient les orteils, se cambrent et tentent de s’échapper, ou font des grimaces à leur agresseur. Demandez donc aux infirmières.“
En résumé, les enfants à naître sont des humains avec leurs mêmes sensations.
Cinquante et un Sénateurs Américains ont refusé de s’élever en faveur de la vie pour ces petits bébés à naître, dont quatorze se déclarant Catholiques. Ils ont participé à ce vote déséquilibrant, basculant de succès à échec.
L’auteur de l’article cite nommément les Sénateurs Catholiques qui ont voté pour la poursuite du massacre de bébés à naître, déniant leur douleur dans ce qui devrait être leur refuge, le sein de leur mère. Vous n’entendrez pas battre le tambour pour écarter votre attention. Juste une déclaration solennelle de leur rôle favorable au sacrifice démoniaque de bébés à naître. [suit la liste de ces quatorze Sénateurs].
Des commentateurs Catholiques ont exprimé leur frustration, constatant que la hiérarchie de l’Église s’est abstenue de sanctionner par la dénonciation canonique de péché grave, interdiction de communier ou même excommunication. Mais le manquement a été bien plus grave. Il y a eu une large abstention pour identifier les motifs d’action disciplinaire. L’Église n’existe qu’en vue du salut des âmes. Faute de repentir, ces hommes politiques souffriront les tourments éternels du feu de la Géhenne.
Priez pour la conversion de nos frères et sœurs, Catholiques, membres de notre famille dans la Foi. Demandons la grâce de surmonter notre vanité et d’échapper au feu de l’enfer.
7 février 2018.
Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/02/07/different-drum-same-drummer/
Illustration : Le Jugement Dernier – Hans Memling, vers 1470 – Musée national de Gdansk, Pologne.