Comment ne pas partager l’émotion des habitants de Montfort-sur-Argens, ce village du Var, qui a voulu, dimanche, rendre hommage au policier Éric Lales décédé le 8 décembre après avoir été grièvement blessé par balles fin novembre à Vitrolles ? C’est une marche blanche, qui a rassemblé 2000 personnes, afin d’exprimer aussi sa peine et sa solidarité à l’égard de la famille éprouvée. On peut parler d’un rite au meilleur sens du terme, qui désormais se célèbre à chaque fois que se produit un drame qui atteint une communauté. Un rite qui a du sens, parce qu’il signifie une volonté commune. Un rite éminemment pacifique qui contraste avec la violence de l’évènement qui vient de se produire.
Dans le cas, il s’agit d’honorer un fonctionnaire de police, c’est-à-dire une personne particulièrement attachée au bien commun, sous le biais de la sécurité d’une population. Les gens de la région de Marseille ont ressenti vivement la signification de cette mission, puisque plusieurs attaques à main armée se sont produites en divers endroits et que la police s’est trouvée directement sous le tir de kalachnikovs. On ne peut en conclure que nous sommes dans un climat de guerre civile. Mais tout de même ! Cette montée aux extrêmes, où, semble-t-il, des jeunes gens se mettent à l’heure du grand banditisme, ne peut qu’alarmer l’opinion. Ce sera d’ailleurs un des thèmes, c’est déjà un des thèmes de la campagne présidentielle, où les candidats se disputent pour savoir si oui ou non la délinquance se développe, si oui ou non la violence contre les personnes est en recul.
Je n’épuiserai pas ce débat aujourd’hui mais je terminerai par une remarque. Il y a dans la vie de la cité des personnes qui sont particulièrement exposées au danger parce que c’est leur vocation. Ils l’ont délibérément choisi. On peut associer aux forces de sécurité ceux qu’on appelle les soldats du feu, qui, eux aussi paient un lourd tribut chaque année pour s’être portés au secours de leurs semblables. Le moment des épreuves nous rend plus conscients de ce que nous leur devons. Il y aura toujours une noblesse du service rendu, et il est légitime qu’un rite approprié rende justice à ceux qui ont donné leur vie au service de la cité.
Quant au rite religieux, liturgique, il appartient à un autre ordre, et beaucoup de familles le demandent à l’Église pour participer avec leur défunt à la communion des saints.
Chronique lue sur radio Notre-Dame le 13 décembre 2011.
Pour aller plus loin :
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- La France et le cœur de Jésus et Marie
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