Attentat à Peshawar - France Catholique
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Attentat à Peshawar

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Le caractère monstrueux du massacre accompli par des islamistes dans un centre commercial de Nairobi a retenu l’attention des médias, tout au long de ces derniers jours. Il faut dire qu’il y avait un côté spectaculaire, d’ailleurs voulu pour tel par les terroristes, dans ce coup de main sanglant, dont les télévisions suivaient les péripéties de minute en minute. Tous les médias n’ont pas rendu compte d’un autre massacre, qui a encore débouché sur probablement plus de morts et qui s’est produit à Peshawar au Pakistan. Le Monde et La Croix ont toutefois expliqué le déroulement des faits et les leçons qu’il convenait d’en tirer.

Le Monde titrait : « Le Pakistan frappé par l’attentat anti-chrétien le plus meurtrier de son histoire. » Les faits sont horribles : Deux kamikazes se sont fait exploser devant la foule des fidèles à l’entrée d’une Église à l’heure du service dominical. On a relevé 81 morts et 145 blessés. Le Saint-Père a d’ailleurs évoqué le drame en le rapportant au « mauvais choix de la haine et de la guerre ».

Les chrétiens ont manifesté dans diverses villes du Pakistan, mais ils sont une faible minorité de la population et, qui plus est, comptent parmi les intouchables, c’est à dire les plus pauvres au milieu de leurs compatriotes. Dans La Croix, Christophe Jaffrelot, spécialiste du Pakistan, montre l’ampleur du mouvement taliban qui compte des dizaines de milliers de combattants et a provoqué la mort de milliers de victimes. Il faut dire aussi que les chrétiens ne sont pas les seuls visés, puisque les premiers ennemis désignés sont les chiites et le mouvement réformiste des amadhis. Ce sont donc des extrémistes sunnites qui se livrent à cette guerre sans merci.

Il semble que l’attentat contre les chrétiens de dimanche vise l’Occident pour frapper les esprits, faire pression aussi sur les États-Unis qui bombardent les groupes rebelles dans les zones où ils sont les plus implantés. Mais la vulnérabilité évidente de nos frères chrétiens pakistanais ne peut que provoquer compassion et solidarité.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 24 septembre 2013.