Assassinat de Mgr Luigi Padovese, président de la Conférence épiscopale turque - France Catholique
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Assassinat de Mgr Luigi Padovese, président de la Conférence épiscopale turque

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Le voyage du Saint-Père à Chypre sera marqué du deuil de Mgr Luigi Padovese, assassiné le jeudi 3 juin 2010 par Murat Altun, son chauffeur âgé de 26 ans. Le vicaire apostolique d’Anatolie et président de la Conférence épiscopale turque devait accueillir le Pape à son arrivée sur l’île. Il a été poignardé à mort dans le jardin de sa maison d’Iskenderun, dans le sud de la Turquie. Il avait 63 ans.

Mgr Louis Pelâtre, vicaire apostolique d’Istanbul, encore sous le choc de la nouvelle, a affirmé à l’AED : « Mgr Luigi Padovese s’était énormément dépensé durant l’année paulinienne. Il a été victime d’une violence dont on ne connaît pas encore bien l’origine. Il était dans une région où il y avait très peu de catholiques. Je sais qu’à un moment il se sentait menacé. Il avait demandé une protection particulière. Mais c’était assez encombrant. Depuis plus d’un an, il avait cessé de la réclamer. Il avait de bons rapports avec son chauffeur. Le père de ce dernier avait lui-même été au service de l’Eglise durant 20 ans. […] Priez pour nous, pour l’Eglise de Turquie, c’est cela dont nous avons besoin, afin que nous soyons de vrais témoins de l’Evangile, en toutes circonstances. »

Le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a commenté la terrible nouvelle : «Elle nous laisse profondément consternés et nous plonge dans la douleur. Mgr Padovese a eu le grand mérite de témoigner de la vie de l’Église en Turquie, et donc dans des situations parfois difficiles. […]C’est une vie donnée pour l’Évangile. À la veille du voyage du Pape vers le Moyen-Orient, qui va encourager les communautés chrétiennes vivant dans cette région, ce fait revêt une extraordinaire intensité, et nous fait comprendre plus profondément encore combien ces communautés chrétiennes ont un besoin urgent de la solidarité et du soutien de l’Église universelle.»

Le 5 février 2006, un prêtre catholique d’origine italienne, Andrea Santoro, 61 ans, avait été tué par balle dans la ville de Trabzon, sur les bords de la Mer Noire. Mgr Padovese, qui avait présidé la messe de son enterrement, avait affirmé à cette triste occasion : « Nous pardonnons à celui qui a accompli ce geste .»

Cet assassinat vient rappeler la précarité de la situation des 14 millions de chrétiens au Moyen-Orient. Malgré les difficultés et les persécutions, ils ont une mission à accomplir dans leur pays respectif, comme le rappelait récemment Mgr William Shomali, nommé depuis peu évêque auxiliaire du Patriarcat latin de Jérusalem: créer un environnement de paix et d’harmonie.

En Turquie, le nombre de chrétiens est estimé à 100 000, dont 28 000 catholiques.

Raphaelle Autric